Avec à l’affiche cette année des artistes mythiques tels que Marilyn Manson, Judas Priest, Megadeth, Nightwish, Limp Bizkit, Avenged Sevenfold, Deftones, Body Count, A Perfect Circle, Parkway Drive, Accept, Pleymo, Europe, Jonathan Davis ou encore la rockeuse Joan (I love Rock’n’Roll !) Jett, le Hellfest demeure le plus important festival rock et metal en France, et tout simplement un événement musical qu’il faut vivre une fois dans sa vie tant l’expérience est exceptionnelle. Le terme d’immersion n’a jamais aussi bien porté son nom ici : plus que de simples concerts, on évolue dans un décor fait de métal et de flammes, sorti du temps, où l’on peut partager avec le monde entier sa passion pour le gros son et l’imaginaire qui l’accompagne. On sent que les organisateurs travaillent dur, chaque année davantage, pour offrir une expérience de festival accrue, comme le nouveau bar surplombé de sa boule enflammée, le Metal Corner ou le « Hell City Square » construit en hommage à la culture métallique.

Cette année encore, du vendredi 22 juin au dimanche 24 juin, l’événement a explosé les records. Pas moins de 180 000 personnes venues du monde entier se sont retrouvées à Clisson pour festoyer au son du « death », du « heavy », du « black », du « doom » et de toutes leurs variantes. Nombre de ces festivaliers étaient déguisés (on a pu croiser le lot habituel de vikings, mais aussi de nombreuses Harley Queen, des Deadpool, et les inénarrables métalleux costumés en… princesses !) certains brandissaient des drapeaux et quasiment tout le monde arborait fièrement des tee-shirts aux couleurs de ses groupes préférés.

Il a fallu pas moins de 30 000 litres de fuel pour faire fonctionner le festival et la pyrotechnie, et surtout 400 000 litres de bière (!) qui ont été consommés sur les trois jours. La bière qui semble inégalée en tant que boisson favorite des métalleux. En comparaison, les festivaliers n’ont consommé « que » 23 000 litres de Muscadet au cours du festival.* Niveau météo, cette 13^e édition a également bénéficié des premiers jours de vrai beau temps. Comme quoi le festival le plus infernal de France semble toutefois béni des dieux, année après année !

Sur les scènes principales, les artistes les plus « mainstream » (mais tout est relatif quand on parle metal, cela va sans dire !) ont tout donné et offert des moments d’anthologie : Judas Priest, Body Count, Avenged Sevenfold, Limp Bizkit, Iron Maiden, Megadeth, Marilyn Manson, Nightwish, Accept, Arch Enemy, Europe, Iced Earth, L7, Primal Fear… sans oublier Hollywood Vampires, le groupe d’Alice Cooper et Joe Perry (guitariste d’Aerosmith) où l’acteur Johnny Deep  officie à la guitare. Une date unique pour ce groupe en France, et une prestation qui n’est pas passée inaperçue. Les Hollywood Vampires ont reçu un accueil qui a fait trembler Clisson !

Sous les tentes, les autres scènes ont proposé une programmation plus extrême, variée et surtout de haute volée où, entre les valeurs établies telles que Watain, Mysticum, Satyricon, Septicflesh, Amorphis, At The Gates, Nile, Orange Goblin, Exodus et autres Dead Cross, certains groupes plus récents ont fait sensation cette année. Notons les Polonais de Batushka qui ont fait découvrir un black metal mâtiné de chœurs liturgiques d’une beauté déconcertante, le groupe danois Heilung revenant à la musique primitive de l’âge de fer, ou encore l’étrange projet suisse Zeal And Ardor qui s’est mis en tête de métisser negro spirituals et black metal, pour un résultat explosif qui aura mis les spectateurs en transe ! Ces « petits » groupes ont déchaîné les passions, et les tentes étaient pleines à craquer pendant leurs prestations. C’est un des nombreux bonheurs du Hellfest, se délecter de groupes qu’on connaît par cœur et découvrir de nouveaux talents pour repartir avec mille précieux souvenirs et émotions inégalables. Seule déception notable pour de nombreux fans, le groupe norvégien Dimmu Borgir, pionnier du black metal symphonique, qui espérait un retour sur le devant de la scène après une absence de plus de six ans, et qui a délivré une prestation tellement mauvaise que la grande majorité du public a quitté les lieux sans attendre la fin !

À noter enfin que lors du dernier soir, Ben Barbaud, le directeur du Hellfest, a dévoilé sur scène le nom de cinq groupes d’ores et déjà programmés pour la prochaine édition (qui aura lieu du 21 au 23 juin 2019). C’est ainsi que l’an prochain nous aurons droit à revoir les Américains de Manowar (dont ce sera la tournée d’adieu), les légendaires Carcass et Slayer, nos Français adorés de Mass Hysteria et enfin les Américains de Dropkick Murphys. Joey De Maio, bassiste du groupe Manowar, est même apparu sur scène pour un rapide discours. Une conclusion en apothéose pour ce festival désormais indétrônable ! Pour de nombreux « metal heads » ravis, l’attente jusqu’à la prochaine édition a déjà commencé !

C.C.

* consommé avec modération.