Depuis 2006, le Prix de la Révélation du Festival du Cinéma Américain de Deauville récompense une oeuvre originale qui révèle un auteur prometteur. Cette année, pour la seconde fois, la Fondation Louis Roederer s’associe à ce prix.

Le Prix Fondation Louis Roederer de la Révélation sera remis par un jury de cinq artistes lors de la 45e édition du Festival. Cette année, il sera présidé par la comédienne Anna Mouglalis, entourée de Alice Belaïdi, du comédien Damien Bonnard, de la productrice Marie-Louise Khondji et de l’acteur Roman Kolinka.

Anna Mouglalis Présidente Actrice

 Après une formation en hypokhâgne, elle s’oriente vers le jeu en intégrant le Conservatoire national supérieur d’art dramatique, où elle est formée par l’aguerri Daniel Mesguich jusqu’en 2001. En 2000, elle apparaît pour la deuxième fois au cinéma dans La Captive de Chantal Akerman, puis dans Merci pour le chocolat de Claude Chabrol, son premier rôle d’envergure, aux côtés d’Isabelle Huppert et Jacques Dutronc. Sa présence mystérieuse et magnétique est alors remarquée par d’autres cinéastes français tels que Arnaud Desplechin, Benoît Delépine et Gustave Kervern, Philippe Garrel ou encore Samuel Benchetrit. Elle attire aussi le regard de cinéastes italiens, parmi lesquels Michele Placido, qui la place en tête d’affiche du très remarqué Romanzo criminale. En 2014, elle prête ses traits à Fanny Targioni-Tozzetti, l’amour impossible du poète Giacomo Leopardi dans le film de Mario Martone. Son allure romantique, sa prestance et son charisme la désignent pour incarner des personnages emblématiques : elle devient Coco Chanel dans Coco Chanel & Igor Stravinsky de Jan Kounen, Juliette Gréco dans Gainsbourg, vie héroïque de Joann Sfar ou encore Simone de Beauvoir dans Les Amants du Flore d’Ilan Duran Cohen. C’est ainsi tout naturellement qu’elle est « élue présidente de la République » dans la série Baron noir, avant de triompher cette année sur les planches, grâce à son interprétation de Mademoiselle Julie, rôle-titre de l’oeuvre culte de Strindberg.

Alice Belaïdi Actrice

 Alice Belaïdi pratique le théâtre depuis l’enfance. À 12 ans, elle participe à des ateliers au théâtre du Chêne noir d’Avignon, qu’elle fréquente jusqu’en 2003. Le directeur de l’établissement, Gérard Gelas, la repère alors très vite. En 2008, elle interprète Jbara, le rôle principal de « Confidences à Allah », mis en scène par Gérard Gelas. Joué au Festival Off d’Avignon et à Paris, le spectacle permet à Alice Belaïdi de recevoir le Molière de la révélation théâtrale en 2010. L’année suivante, elle fait ses débuts au cinéma, dans la comédie De l’huile sur le feu de Nicolas Benamou, et obtient en 2012 des rôles dans plusieurs longs métrages, dont Fleurs du mal de David Susa ou Radiostars de Romain Levy. Cette même année, elle se fait connaître du grand public grâce à la série WorkinGirls, diffusée sur Canal +, où elle exploite avec brio son potentiel comique. Elle multiplie depuis les premiers rôles dans des comédies françaises telles que Un petit boulot de Pascal Chaumeil en 2016, L’Ascension de Ludovic Bernard en 2017 ou Victor et Célia de Pierre Jolivet cette année. Elle incarne désormais un des personnages principaux de la série Hippocrate, réalisée, tout comme le film éponyme, par Thomas Lilti. Elle sera prochainement aux côtés de Catherine Deneuve et Vincent Dedienne dans la comédie d’aventure Terrible jungle de Hugo Benamozig et David Caviglioli.

Damien Bonnard Acteur

 Damien Bonnard débute sa formation par l'École nationale des Beaux-Arts en France puis en Belgique. Arrivé à Paris, il suit des cours de théâtre et commence à travailler avec des étudiants en écoles de cinéma. Passés le temps des premiers castings, il apparait dans de nombreux courts et longs métrages, tels que Hors-la-loi de Rachid Bouchareb ou Le Bruit des glaçons de Bertrand Blier. En 2016, avec Alain Guiraudie, il obtient son premier rôle principal et une sélection en compétition officielle au Festival de Cannes pour le long métrage Rester Vertical. Sa prestation lui vaut une nomination au César du meilleur espoir masculin en 2017 et lui permet de recevoir le Prix Lumière de la révélation masculine. On l’aperçoit aussi dans Dunkerque de Christopher Nolan et dans D’après une histoire vraie de Roman Polanski. L’année d’après, il est de nouveau remarqué par l’Académie des César pour son rôle dans En liberté ! de Pierre Salvadori : en 2019, il est ainsi nommé au César du meilleur second rôle, tandis qu’il figure aux castings de Blanche comme neige d’Anne Fontaine. Il tient également un des rôles principaux dans Les Misérables de Ladj Ly, Prix du jury au Festival de Cannes et enchaîne les tournages de trois films : J’accuse de Roman Polanski, Seules les bêtes de Dominik Moll et The French Dispatch de Wes Anderson.

Marie-Louise Khondji Productrice

Marie-Louise Khondji est la fondatrice de la plateforme Le Cinéma Club, qui présente un film chaque semaine à découvrir gratuitement. Le site célèbre les nouveaux talents du cinéma contemporain, aux côtés d’oeuvres rares et audacieuses. Titulaire d’un master en management de la culture et des médias (spécialité cinéma) à Sciences Po Paris, elle a travaillé pour Celluloid Dreams et, en tant que chargée du développement, pour Iconoclast Films. Elle a également travaillé dans le monde de l’art en tant que responsable des projets spéciaux et d’édition chez M/M (Paris). Marie-Louise Khondji est productrice associée de Mad Love In New York de Josh et Benny Safdie en 2015, de Simon Killer d’Antonio Campos en 2012 et du documentaire sur le groupe Phoenix From a Mess to the Masses d’Antoine Wagner et Francisco Sorriano en 2011. Depuis le lancement de sa plateforme en 2015, elle a progressivement fait grandir l’influence et la portée du Cinéama Club auprès d’une d’une communauté internationale de cinéphiles.

Roman Kolinka Acteur

 Roman Kolinka baigne très tôt dans le milieu artistique, faisant ses premiers pas en tant qu’acteur dès l’âge de 7 ans dans le téléfilm Rêveuse jeunesse. Après quelques expériences dans des courts métrages et un passage par le métier d’assistant-réalisateur, Roman Kolinka repasse devant la caméra sous la direction d’Olivier Assayas dans Après mai. Sa rencontre avec la réalisatrice Mia Hansen-Løve marque un tournant dans sa carrière et les deux artistes travailleront ensemble à trois reprises : dans Eden, sur l’émergence de la musique électronique française dans les années 1990, dans L’avenir face à Isabelle Huppert et l’année dernière dans Maya, où son rôle de reporter de guerre et ex-otage en Syrie parti se reconstruire en Inde lui a valu une prénomination au César du meilleur espoir masculin.