Cine-Region.fr
affiche Javier Bardem : Pirates des Caraïbes

Javier Bardem : Pirates des Caraïbes

___

Genre : Interview

L'Actu

 Cr : Ce n’était pas difficile avec tout ce maquillage pour votre personnage ?

 Javier Bardem : Il n’y avait rien de vraiment difficile dans ce film. Bien sûr supporter 3 heures de maquillage et porter un masque n’est pas très agréable mais c’était formidable de jouer avec les gens qui ont fait Mad Max et gagné des Oscars. Parfois il fallait beaucoup attendre. C’est comme un manège de Disney ! Ce n’est pas facile (c’est du travail) mais tout le monde autour fait un boulot formidable et les décors sont incroyables. Ils sont source d’inspiration, surtout le bateau. Et bien sûr avoir la chance de travailler avec Jeffrey Rush... rien de difficile là-dedans.

Cr : comment c’est passé la proposition et la composition du rôle ?

  Javier Bardem : Quand on vous passe un scénario, c’est une proposition. Puis on prend cette proposition et c’est une sorte de marché. Il y a des choses que j’aime, d’autres que je n’aime pas. Donc après, on commence la négociation, une négociation créative pour trouver un terrain d’entente. Ça se passe toujours comme ça, sauf quand on vous dit « C’est comme ça, c’est à prendre ou à laisser ». J’ai apporté au personnage sa façon de marcher, en partie sa coiffure, sa rage, l’idée d’un taureau blessé, blessé dans l’arène. Il saigne, il est sur le point de mourir alors il cherche à se venger de ce combat de taureaux, à tuer pour sortir de l’arène. Tout a déjà été joué en termes de personnages. La seule chose que tu puisses faire est d’apporter un petit parfum de nouveauté, une parcelle de ta personnalité qui n’a encore jamais été faite : une petite touche espagnole par exemple ! Du coup c’est la même chose, mais un peu différent. On ne peut rien faire de plus. Il faut rester humble, le faire avec honnêteté. Mais ça dépend vraiment de la matière. Si elle n’est pas riche, il n’y a vraiment rien à faire. J’ai la même façon de travailler sur un blockbuster et un film d’auteur. Bien sûr, dans le premier cas, ce n’est pas simple d’avoir autant de gens autour de soi qui vous scrutent. Au début, j’étais timide, mais à la fin on s’habitue et c’est le même travail, il faut croire à ce que l’on fait.

CR : Est-ce que ce pourrait être le Capitaine Alatriste version marine ?

 Javier Bardem : Je me suis imaginé mon propre capitaine. Il est différent. Il appartient à la mer qui est un monde au-dessus des lois. Il y a un code d’honneur, mais pas de lois, hormis celles qu’on instaure sur le bateau.

Cr : vous avez vu le film fini ?

 Javier Bardem : J’étais époustouflé par le résultat. C’est l’avantage de ce genre de films. On passe 5 mois à tourner sur fond vert et après, on fait une totale confiance. Bien sûr, il y a eu beaucoup d’argent sur la table, mais le résultat est vraiment incroyable.

Interview réalisée par Patrick Van Langhenhoven, merci à Laurence pour la transcription. Et à Françoise Poul pour la correction.