Vincent Lindon

L’homme sans sous-titres

Vincent Lindon est unique. Son royaume est celui du talent où ses personnages se nourrissent de ses rôles. Il n’est ni au-delà ni en-deçà mais toujours juste, il interprète et ne viole jamais les répliques. Sa puissance et son intimité le rapprochent à la fois de James Cagney et de Spencer Tracy mais aussi d’Humphrey Bogart dans SABRINA. Bien sûr, il est aisé de penser à De Niro dans TAXI DRIVER et à Tom Hanks, mais ne serait-il pas plus intéressant de regarder tous ces acteurs en pensant à Vincent Lindon ?

Dans tous ses films, on vit le cinéma. Sa carrière est associée aux plus grands cinéastes français d’hier et d’aujourd’hui, et ainsi à toutes les récompenses internationales des plus grands festivals, dont la Palme d’or et l’Ours de Berlin lors de leurs dernières éditions. Le public ne s’y trompe pas, faisant d’UN AUTRE MONDE, le dernier film de Stéphane Brizé, un beau succès.

À dessein, dans cet hommage, nous le verrons en Président de la République, en ouvrier, en patron, en grand reporter, en officier de marine, en mari protecteur et défenseur, en pompier miséricordieux. La quête de la vérité devient chez lui l’exigence d’une enquête de l’absolu, un polar noir et lumineux, comme le soleil de la mélancolie. 

Bruno Barde, Directeur du festival

 Vincent Lindon tiendra une Master Class modérée par Stéphane Charbit (journaliste), le vendredi 8 avril à 15h, salle 11 de l’Opéraims. Entrée libre.

Rodrigo Sorogoyen

La cinématographie des pays se modernise régulièrement grâce au genre. L’Espagne n’échappe pas à cette règle, et, après avoir ressuscité le fantastique avec Paco Plaza, Jaume Balagueró, Alex de la Iglesia ou Alejandro Amenabar, le pays renouvelle le polar, dont l’un des fers de lance, à qui nous rendrons hommage, est Rodrigo Sorogoyen. Réalisateur de QUE DIOS NOS PERDONE (2016), EL REINO (2018), MADRE (2019) - présenté au Festival de Venise - mais aussi de la série ANTIDISTURBIOS (2020) diffusée sur Canal+, il s’impose en virtuose du genre. Le cinéaste espagnol termine actuellement son sixième long métrage, AS BESTAS, dans lequel il dirige Marina Foïs et Denis Ménochet. Ses films seront projetés dans le cadre de cet hommage, ainsi qu’une dizaine de longs métrages présentés dans la section « L’Espagne dans la ligne de mire ».

Martin Campbell

Cinéaste incontournable, Martin Campbell réalise deux mythiques opus de la saga James Bond : GOLDENEYE (1995) avec Pierce Brosnan dans le rôle de l'agent 007 et CASINO ROYALE (2006) avec Daniel Craig. On lui doit le plus beau Zorro après celui de Rouben Mamoulian avec Tyrone Power en 1940, LE MASQUE DE ZORRO (1998), porté par Anthony Hopkins, Antonio Banderas et Catherine Zeta-Jones. Mais également LA LEGENDE DE ZORRO (2005).

Martin Campbell revient ensuite à son genre de prédilection, le thriller d’action, avec HORS DE CONTRÔLE (2010), dans lequel il dirige Mel Gibson et Ray Winstone, THE FOREIGNER (2017), avec Jackie Chan et Pierce Brosnan, et LA PROTÉGÉE (2021), avec Maggie Q, Michael Keaton et Samuel L. Jackson. Son prochain film, MEMORY, inspiré du polar belge LA MÉMOIRE DU TUEUR d’Erik Van Looy (2003) avec Liam Neeson, Guy Pearce et Monica Bellucci, sera prochainement sur les écrans.

Walter Hill

Rendre hommage à Walter Hill, c’est rendre hommage au meilleur du cinéma policier dans ses fondements patrimoniaux. Dès 1975 avec LE BAGARREUR, Walter Hill s’impose comme un cinéaste avec lequel l’industrie va devoir compter. Scénariste, réalisateur et producteur, il excelle dans les trois domaines. Scénariste de la majorité de ses films, il a aussi collaboré à l’écriture des trois premiers opus de la saga ALIEN. Avec plus de vingt-cinq films, il s’est imposé comme un maitre du suspense et de l’action, avec un art de la mise en scène qui influencera nombre de cinéastes contemporains. Ainsi THE DRIVER (1978) avec Ryan O’Neal et Isabelle Adjani a inspiré Nicolas Winding Refn pour DRIVE. Sans les citer tous, souvenons-nous de ses films LES GUERRIERS DE LA NUIT (1979), SANS RETOUR (1981), 48 HEURES (1982), EXTRÊME PREJUDICE (1987), DU PLOMB DANS LA TETE (2012) ou REVENGER (2016), mais aussi des westerns LE GANG DES FRERES JAMES (1980) et GERONIMO (1993), ainsi que son dernier long métrage DEAD FOR A DOLLAR (2022), dont il nous réserve les premières images, et qu’il présentera à Reims lors de son hommage.

Walter Hill tiendra une Master Class modérée par Jean-François Rauger, directeur de la programmation à la Cinémathèque française, le jeudi 7 avril à 17h30, salle 11 de l’Opéraims. Entrée libre.