La roue du temps reprend sa marche, après que Wolverine modifia le passé pour un futur différent. La dernière bataille n’efface pas complètement la crainte des Mutants. Raven, mystique, libère ses frères aux super pouvoirs, exploités dans des combats comme des chiens pour la folie des hommes. Ils subissent l’opprobre de la foule des braves gens à cause de leur différence. Magnéto jouit d’une vie de famille paisible, de l’autre côté du mur dans le labyrinthe de l’oubli. Il tente de s’intégrer dans une vie ordinaire. Le professeur Xavier recueille dans son école les nouveaux talents pleins de promesses pour les éduquer, les guider.
Le fauve ne quitte pas son vieil ami tout comme Jane et ses pouvoirs grandissants. De nouveaux mutants arrivent, abandonnant l’obscurité comme Diablo, Angel, Scott, Vif-argent. La roue tourne, de nouveau le cycle du karma recommence. Le monde panse ses blessures et s’apprête à vivre en harmonie avec les super héros. Dans l’ombre, une menace s’éveille, un dieu endormi prend vie, Apocalypse et ses quatre cavaliers. Il vient de l’Égypte ancienne et réclame sa place en haut de la pyramide. Il sépare les vieux amis pour une lutte où le sort du monde est encore entre les mains des mutants. Sont-ils nos gardiens ou notre pire cauchemar ?
Il est difficile après Days of Future Past de placer la barre plus haut. Pourtant Bryan Singer réussit à maintenir le rythme et à inscrire X-Men Apocalypse dans la continuité de la saga. Il faut le voir comme une respiration après la tempête où une nouvelle fois, le sort du monde est remis sur le tapis du casino. « Je suis né de la mort et pour lancer la roue de la civilisation. » annonce Apocalypse, le nouveau vilain, dieu millénaire, premier mutant se nourrissant de ses congénères pour agrandir sa soif de pouvoir. Une fois de plus revient l’idée de l’origine du monde où le « un » se sépare pour donner le « deux » et la multitude des planètes et galaxies. C’est le principe du Tao qui de plus en plus, avec le bouddhisme, envahit les scénarios du cinéma hollywoodien.
Il existe donc un mutant aux origines de tous, Apocalypse en revendique le titre. Il se voit comme le père responsable de ses enfants. En est-il le dépositaire, et avant, au commencement du tout, sous le premier arbre, qui parle avec le loup ? C’est Adam, bien entendu, pour les chrétiens. Le premier chamane pour d’autres traditions, l’homme et l’animal vivent en harmonie parlent le même langage. Un des personnages possède ce don, il communique avec les animaux. Sa disparition est peut-être un clin d’œil à ce que nous avons perdu. C’est l’harmonie du premier Eden, le Paradis perdu pour la partie chrétienne et le premier arbre pour les autres. Nous noterons aussi les nombreuses références à la Bible, au-delà de l’Apocalypse et ses quatre cavaliers, la tour de Babel.
Ils nous renvoient à l’Ancien Testament en particulier et le Christ dans sa scène finale. Bras écartés, détruit à jamais, Apocalypse lance cette phrase : tout est révélé. Il n’y a qu’un pas pour relier cette histoire à celle du Christ sur la croix : Tout est accompli, parfois traduite par tout est révélé. Il interroge sur un monde qui s’achève et un autre se révélant. Les mutants et les hommes après la peur et la crainte peuvent vivre en confiance. La roue tourne et de nouveau, elle entame sur son axe une nouvelle révolution. Certain ne pourront jamais construire de famille, maudits peut-être. Ils en construiront une autre comme Magnéto.
Nous retrouvons la transmission de maitre à disciple, le long cheminement du jeune novice relié à son maitre. Elle trouve un écho dans celle de la famille comme si le schéma était identique, vieille phobie de l’Amérique. Chacun, bon ou mauvais, bâtit la sienne. Il renvoie à l’unité du monde, au premier souffle de l’aube du commencement, quand tout était uni en une harmonie parfaite. Le cinéma populaire est souvent un miroir de notre société. En ce sens, après un avenir incertain, il pose la question de notre futur. Doit-il en passer par le chaos et l’anarchie pour se reconstruire ? Non répondent les X Men en affrontant la menace, séparés en deux camps dans un premier temps.
Ils mettront à bas l’Apocalypse en unissant leurs forces. Comme pour Captain America Civil War il renvoie à la loi, l’ordre. Ce qui triomphe c'est l'amour et l'aube d'une famille à naître. Bryan Singer réussit une fois de plus un film riche en symbolique et en écho à notre société à la fois grand spectacle et peut-être plus, à chacun d’y trouver sa source. X-Men Apocalypse s’inscrit pleinement dans la veine de cinéma américain, marqué à ses débuts avec La naissance d’une nation de DW. Griffith. La roue tourne de nouveau, le cycle du karma recommence.
Patrick Van Langhenhoven
Titre original et français : X-Men: Apocalypse
Réalisation : Bryan Singer
Scénario : Simon Kinberg, Bryan Singer, Michael Dougherty et Dan Harris, basé sur les personnages créés par Stan Lee et Jack Kirby
Direction artistique : Michele Laliberte
Photographie : Newton Thomas Sigel
Montage : John Ottman
Musique : John Ottman
Production : Simon Kinberg, Lauren Shuler Donner et Bryan Singer
Coproduction : John Ottman
Production déléguée : Josh McLaglen
Sociétés de production : 20th Century Fox, Bad Hat Harry Productions et The Donners' Company
Budget: 234 000 000 $
Pays d'origine : Drapeau des États-Unis États-Unis
Langue originale : anglais
Genre : science-fiction, super-héros, aventure, action
Dates de sortie : 18 mai 2016
Distribution
James McAvoy (VF : Alexis Victor) : Charles Xavier / Professeur X
Michael Fassbender (VF : Jean-Pierre Michaël) : Erik Lensherr / Magnéto
Jennifer Lawrence (VF : Céline Mauge) : Raven Darkholme / Mystique
Oscar Isaac : En Sabah Nur / Apocalypse
Nicholas Hoult (VF : Damien Boisseau) : Hank McCoy / Le Fauve
Rose Byrne (VF : Françoise Cadol) : Moira McTaggert
Sophie Turner : Jean Grey
Tye Sheridan : Scott Summers / Cyclope
Evan Peters (VF : Victor Naudet) : Peter Maximoff / Vif-Argent
Alexandra Shipp : Ororo Munroe / Tornade
Kodi Smit-McPhee : Kurt Wagner / Diablo
Olivia Munn : Elizabeth « Betsy » Braddock / Psylocke
Ben Hardy : Warren Worthington III / Archangel
Lucas Till (VF : Alexandre Gillet) : Alexander Summers / Havok
Josh Helman : William Stryker
Lana Condor : Jubilation Lee / Jubilee
Tómas Lemarquis : Caliban
Gustave Ouimet : Fred Dukes / Le Blob
Hugh Jackman (VF : Joël Zaffarano) : James « Logan » Howlett / Wolverine
Stan Lee