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affiche Wonder Wheel

Wonder Wheel

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Un film de Woody Allen ,
Avec Kate Winslet, James Belushi, Justin Timberlake,

Genre : Drame psychologique
Durée : 1h50
États-Unis

En Bref

Coney Island, une petite baraque perchée au-dessus du parc d’attractions derrière la plage. C’est ici que se joue le drame de notre histoire, entre passion et mafia. Les cœurs brisés, les vies fracturées tentent de vaincre leurs démons pour écrire une nouvelle page du bonheur. Chacun essaye de redonner un souffle nouveau à son histoire, quand la plage s’illumine sous le soleil et que tournent les manèges. Humpty végète entre la pêche, son boulot, responsable d’un manège tournant de plus en plus à vide. Il lui reste la joie, chaque soir, de retrouver Ginny et son fils, le semblant d’un foyer idéal. Ginny s’est perdue, depuis longtemps oubliée des sunlights, elle n’espère plus rien du temps qui passe. Richie, son petit garçon, allume des feux comme pour consumer la vie sans horizon. Un jour, la flamme rebelle lui échappera et créera un drame dont personne ne sortira indemne. L’arrivée de Carolina, la fille d’un premier mariage d’Humpty, partie au bras d’un mafieux beau gosse, fait éclater ces vies de pacotille. Ginny s’éprend du maitre-nageur et leur romance semble trouver les fils de l’arc-en-ciel. Un jour, il pose le regard sur Carolina, plus jeune. Tout est en place pour qu’explose le drame, la chaleur de l’été, des mafieux mauvais, mécontents d’avoir été balancés, un gosse pyromane, une femme espérant le retour des jours heureux.


Woody Allen revient comme chaque année, avec un nouveau regard sur le monde, construisant sa comédie humaine personnelle. Il rend hommage à Tennessee William et Eugene O’Neil, deux dramaturges qui marquent une partie de son œuvre avec Tchekhov, plus que le grand William Shakespeare. C’est derrière la fête, battant son plein sous les néons des stands forains, que se déroule le drame et les hasards de la vie. C’est le retour aux lieux de ses débuts, particulièrement ceux de Annie Hall. C’est un autre quartier de New York qui hante son œuvre. Il glisse vers des univers plus sombres depuis Blue Jasmine. Ce dernier est sublimé par la photo de Vittorio Storaro, le chef op légendaire de Coppola et Bertolucci, associé depuis peu à Woody Allen.

C’est sans doute ce qui réveille en nous l’atmosphère de Peggy Sue s’est mariée, Little Bouddha... Elle évoque les néons derrière les fenêtres d’un Tramway nommé désir et cette valse des cœurs de la pièce de Tennessee William. Woody Allen réussit une partition sous forme de nœuds marins des âmes qui se font et se défont dans une construction très théâtrale, assumée. La fiction et la vie du réalisateur se mélangent comme dans toute œuvre pour livrer une part des tourments, des rêves de leur auteur. Le faux et le vrai s’interpellent dans cette histoire plus que dans toute autre. La réalité d’une vie sans embruns, gâchée, Ginny conserve les objets de sa gloire ancienne comme des trophées.  C’est le personnage le plus abouti et le plus intéressant de cette galerie, offrant un grand rôle à Kate Winslet. Il peut être perçu comme le double féminin du réalisateur. Carolina quitte un voyou lui faisant miroiter l’amour idéal pour finir par se désagréger et dévoiler un monstre, un mafieux.

Les symboliques semblent un peu plus nombreuses et flagrantes que dans ses autres films. Ce sont les néons et derrière, la misère d’une vie condamnée au morne quotidien, la plage et l’océan des origines, le retour aux jeunes années, la jetée, l’enfant pyromane brûlant une vie de fatras peut-être. Tout se passe principalement à l’intérieur, de la maison d’abord, lieu clos, de l’esprit en seconde lecture. Wonder Wheel arpente le carrefour des désenchantements, des espoirs d’hier noyés dans la réalité d’aujourd’hui. Ce dernier opus n’est ni le chef d’œuvre absolu, Woody Alllen n’a pas la force de Tennessee William, ni un opus sans saveur. Il marque un pas de plus vers l’âme sombre du monde d’un homme qui préférait en rire et qui finira peut-être par en pleurer.

 Patrick Van Langhenhoven

Note du support : n/a
Support vidéo :
Langues Audio :
Sous-titres :
Edition :


    •       Titre original et français : Wonder Wheel

    •       Réalisation : Woody Allen

    •       Scénario : Woody Allen

    •       Montage : Alisa Lepselter

    •       Photographie : Vittorio Storaro

    •       Production : Letty Aronson, Edward Walson et Erika Aronson

    •       Sociétés de production : Amazon Studios et Gravier Productions

    •       Sociétés de distribution : Amazon Studios (États-Unis), Mars Films (France)

    •       Pays d’origine : États-Unis

    •       Langue originale : anglais

    •       Format : couleur - 2,00:1 - son Dolby numérique

    •       Genre : Drame

    •       Durée : 101 minutes

    •       Dates de sortie :

    ◦        États-Unis : 31 janvier 2018

Distribution

    •       James Belushi  : Humpty Rannell

    •       Juno Temple (VF : Leslie Lipkins) : Carolina Adato

    •       Justin Timberlake  : Mickey Rubin

    •       Kate Winslet (VF : Rafaèle Moutier) : Ginny Rannell

    •       Max Casella (VF : Loïc Houdré) : Ryan

    •       Jack Gore : Richie Rannell

    •       David Krumholtz : Jake

    •       Debi Mazar : Une invitée de l'anniversaire

    •       Steve Schirripa : Nick

    •       Tony Sirico : Angelo