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affiche White God

White God

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Un film de Kornel Mundruczó ,
Avec Zsófia Psotta, Sándor Zsótér, Lili Horváth,

Genre : Drame psychologique
Durée : 1h59
Hongrie

En Bref

La première image du film nous ramène à l’apocalypse, au néant, une ville morte, abandonnée, des véhicules vides, pourquoi, comment ? Une petite fille, silhouette sous sa capuche, juchée sur son vélo comme un chevalier sur sa monture venu affronter le dragon ! Le grattement de la roue de vélo, comme une petite musique lancinante, est rompu par les grognements de la meute qui déboule dans le silence d’une ville qui la chasse comme une bête nauséabonde. C’était pourtant une histoire simple, celle d’une petite fille, Lili, un nom de conte de fée et de son chien Hagen, un nom d’ange gardien, de protecteur.

Elle se retrouve comme d’habitude seule avec la bête, les roses sont fanées depuis longtemps. Obligée de vivre chez son père, ce dernier, suite à une loi où les propriétaires des bâtards payent la dime, force la petite innocente à abandonner son unique lien avec le monde. OK, elle avait un peu abusé, dormir dans la salle de bains avec Hagen pour ne pas le laisser seul, le mettre dans le placard pendant la répétition de musique. Cela ne plaide pas en sa faveur. Elle ne lâchera pas, elle tiendra bon, elle et Hagen c’est une vieille histoire.


Alors que les adultes se débinent, la balade, lui était toujours là. Elle lui doit bien cette quête, le retrouver pour que de nouveau le lien ténu se reconstruise. Pendant ce temps, la pauvre bête se retrouve entre les mains de salopards assoiffés d’argent qui le force à combattre sa propre race d’autres canidés. Demain les chiens se révolteront et vous aurez beau faire, beau dire, crier votre pénitence, votre innocence, il faudra payer le prix de votre amour de tricheur, à moins qu’une petite fille et la musique des sphères n’arrêtent la tempête.Kornel Mundruczó interroge l’existentiel, notre humanité étouffée sous le dogme. Ici, entre l’homme et la bête, qui est le plus bestial ? Entre film de genre et d’Europe de l’est, il bâtit une fable, un conte riche et profond. Le film n’a rien à voir avec celui de Samuel Fuller White Dog, Dressé pour tuer en français, ni avec Demain les chiens de Clifford Sidmak.

Le réalisateur au début du tournage ne connaissait ni l’un ni l’autre. Le projet de départ s’inspire du livre d’un auteur d’Afrique du Sud, Disgrâce, de John Michael Coetzee qui tient plus de la fable sociale. Le film garde le regard sur une société où la violence grandit comme une tumeur nauséabonde, ici et maintenant. La loi sur l’impôt sur les chiens a failli être votée en Hongrie, proposée par un parti d’extrême droite. Souvenez-vous il n’y  a pas longtemps, c’était aussi une proposition chez nous. Kornel Mundruczó pose la question suivante : entre l’animal et l’homme, qui est le plus sauvage ?  C’est aussi une réflexion sur notre humanité. Hagen n’est pas traité comme un chien stupide et bavant devant une petite fille abandonnée. C’est un personnage à part entière, délaissé au nom de l’argent, devenu un tueur malgré lui. La violence s’exerce principalement sur ses tortionnaires, un boucher qui voulait le transformer en saucisses, une brave dame qui le dénonce comme bâtard, un sale type qui le transforme en bête de combat. C’est l’histoire d’un homme qui plonge en enfer, et revient réclamer le droit à la dignité. C’est justement toute la force du récit. La meute n’est pas une bande de zombies, des clébards génétiquement modifiés sous l’effet d’un virus. Elle nous interroge sur l’intelligence de l’animal et le regard que nous portons sur l’autre, le bâtard, l’étranger.

Alors que les adultes se débinent, la balade, lui était toujours là. Elle lui doit bien cette quête, le retrouver pour que de nouveau le lien ténu se reconstruise. Pendant ce temps, la pauvre bête se retrouve entre les mains de salopards assoiffés d’argent qui le force à combattre sa propre race d’autres canidés. Demain les chiens se révolteront et vous aurez beau faire, beau dire, crier votre pénitence, votre innocence, il faudra payer le prix de votre amour de tricheur, à moins qu’une petite fille et la musique des sphères n’arrêtent la tempête.Kornel Mundruczó interroge l’existentiel, notre humanité étouffée sous le dogme. Ici, entre l’homme et la bête, qui est le plus bestial ? Entre film de genre et d’Europe de l’est, il bâtit une fable, un conte riche et profond. Le film n’a rien à voir avec celui de Samuel Fuller White Dog, Dressé pour tuer en français, ni avec Demain les chiens de Clifford Sidmak. Le réalisateur au début du tournage ne connaissait ni l’un ni l’autre. Le projet de départ s’inspire du livre d’un auteur d’Afrique du Sud, Disgrâce, de John Michael Coetzee qui tient plus de la fable sociale. Le film garde le regard sur une société où la violence grandit comme une tumeur nauséabonde, ici et maintenant. La loi sur l’impôt sur les chiens a failli être votée en Hongrie, proposée par un parti d’extrême droite. Souvenez-vous il n’y  a pas longtemps, c’était aussi une proposition chez nous.

Kornel Mundruczó pose la question suivante : entre l’animal et l’homme, qui est le plus sauvage ?  C’est aussi une réflexion sur notre humanité. Hagen n’est pas traité comme un chien stupide et bavant devant une petite fille abandonnée. C’est un personnage à part entière, délaissé au nom de l’argent, devenu un tueur malgré lui. La violence s’exerce principalement sur ses tortionnaires, un boucher qui voulait le transformer en saucisses, une brave dame qui le dénonce comme bâtard, un sale type qui le transforme en bête de combat. C’est l’histoire d’un homme qui plonge en enfer, et revient réclamer le droit à la dignité. C’est justement toute la force du récit. La meute n’est pas une bande de zombies, des clébards génétiquement modifiés sous l’effet d’un virus. Elle nous interroge sur l’intelligence de l’animal et le regard que nous portons sur l’autre, le bâtard, l’étranger. La fourrière de ce point de vue peut apparaître comme un centre de rétention avant la porte vers la mort. C’est un film sur la solitude, les liens perdus à retrouver pour que de nouveau le bonheur efface la douleur d’un monde vide. Lili trouve dans Hagen celui qui l’écoute, la comprend, l’aime pour ce qu’elle est. Sa mère se préoccupe plus de sa vie que de la gamine, son père, vétérinaire dans un abattoir, tente de survivre à un avenir sans promesses.

C’est inévitable qu’il considère la gosse comme un colis à laisser de côté. Le film se glisse dans des métaphores secondaires, comme le père s’occupant de bêtes mortes, les désignant comme propres ou impropres à la consommation. Le tortionnaire d’Hagen est-lui même vu par les autres comme un bâtard, un étranger. Les deux routes, celle d’Hagen et de Lili, se répondent, comme le reflet dans le miroir, un écho, un peu déformé. Lili trouve dans la musique le seul moyen d’espérer et un nouvel ami qui l’aide dans sa quête. Hagen trouve une amie, une petite chienne amoureuse, une âme guide. Dans l’aspect du conte, elle joue celle qui montre le chemin, ouvre la voie au quêteur, aussi bien à Hagen qu’à Lili. Le conte s’imprime en toile de fond, La Belle et la Bête, La Belle et le Clochard, Le joueur de flûte, tous ceux sur l’abandon.

Il se joue de nos peurs primales dans sa scène d’ouverture et son final grandiose, la quête pour retrouver l’amour, le sens à donner à sa vie quand l’enfer a tout englouti. Tous les personnages, du chien aux humains, tentent de retrouver les liens perdus. Le silence et la musique prennent une place importante particulièrement le Tannhäuser de Wagner, la rédemption par l’amour, et la Rhapsodie hongroise de Liszt, l’âme de la Hongrie. La dernière scène, troublante, exceptionnelle, après le bruit et la fureur s’achève dans le silence. Dans la confrontation entre l’innocence, l’amour et la sauvagerie ou le néant, qui gagnera le combat ? White God mérite qu’on le soutienne, car sans nul doute il possède tout pour devenir culte et de nombreuses thématiques universelles. Déjà par sa séquence d’ouverture et sa fin, il porte deux moments d’anthologie du cinéma.

Patrick Van Langhenhoven

Note du support :
4
Support vidéo : Format 16/9 compatible 4/3, Format cinéma respecté 2.35, Format DVD-9
Langues Audio : VOST Dolby Digital 2.0, VOST Dolby Digital 5.1
Sous-titres : Français
Edition : Pyramide vidéo


Réalisateur : Kornel Mundruczo

 1- « La séquence d'ouverture du film est une séquence extraordinaire, je voulais savoir à quel moment dans le processus du film l'idée de cette formidable séquence vous est venue ? »

« J'ai décidé en fait assez tardivement que ce serait l'image d'ouverture du film. Vous avez raison, c'était la première ; par contre la première image que je voulais montrer de Budapest étaitcette architecture avec tous ces chiens qui passent... »

2- « Quelle est l'origine de l'histoire justement ? »

 « Alors au départ en fait j'ai fait une mise en scène au théâtre à partir du romain de Disgrâce de …, vous savez, ….l'auteur sud-africain, et pendant les repérages et les recherches pour ce spectacle, je suis allé voir les fourrières en Hongrie et j'ai vu qu'il y avait plein de chiens là-bas. C’est là que j'ai décidé de faire un film sur ce que j'avais vécu ici. »

3- « Ce n'est pas la première fois qu'il y a un rapport entre une pièce de théâtre et le film, par exemple il y a How to be god  et White God qui se suivent. Quel est le rapport et comment les deux se joignent-ils? »

 « Je n'ai qu'une seule âme et c'est avec cette âme que je travaille sur les deux domaines artistiques : théâtre et cinéma. Les deux s'influencent donc naturellement, le théâtre me permet une certaine créativité, une liberté totale. Pour le cinéma je dois trouver un ton, une manière d'aborder les choses précisément. Jusqu'avant ce film, j'aurais pu dire que c'était plutôt les films qui influençaient ce que je faisais au théâtre et c'est vraiment le premier film qui est influencé par le théâtre. J'ai commencé à être beaucoup plus libre en travaillant sur ce film. Dans le miroir, chaque matin, je me vois en tant que réalisateur de cinéma. »

4- « Je suppose que pour faire un film comme celui-ci vous avez beaucoup regardé les relations des humains avec les chiens et vous avez dû également beaucoup étudier les chiens ? »

 « Vous avez raison. D'ailleurs en Hongrie il y a un groupe de recherche qui existe depuis 30 ans et qui fait des recherches sur le comportement des animaux et spécialement sur les chiens. J'ai fait pas mal d'entretiens avec les membres de ce groupe pour préparer ce film. En lisant ces recherches je me suis rendu compte que, parmi les animaux, c'est le chien qui est le plus près de l'homme, l'ami le plus proche de l'Homme. Un chien bien élevé arrive à peu près au niveau intellectuel d'un enfant de cinq ans. Ce qui est très important, c'est qu'un chien qui vit dans une famille ne sait pas qu'il est un chien, il se croit un membre poilu de la famille. J'ai compris que ce n’était pas sur un chien que je allais faire un film mais sur un petit homme. Je n'ai jamais pensé que le chien était inférieur à moi. »

5- « La première fois que j'ai vu le film à Cannes, je prenais les chiens pour des chiens. D'une certaine façon le chien Ragen est le premier justicier de l'histoire du cinéma, si on peut dire ça comme ça. Lorsque je revois le film aujourd'hui, effectivement j’y vois plus une allégorie : ces chiens sont les déclassés de la société. »

 « L'intention n'était pas au départ de raconter une allégorie mais de vraiment raconter l'histoire d'un chien. Le fait  que cette histoire devienne une allégorie s'explique par la présence des chiens dans notre société et ils peuvent effectivement représenter les rejetés. Je pense que nous, les humains, avons une très grande responsabilité dans cette histoire. Je ne voulais pas forcer l'allégorie dans le film. Pendant le tournage je n'ai jamais méprisé Ragen, c'était un membre de l'équipe. »

6-  « Le film flirte toujours avec le fantastique mais sans jamais tomber dedans. »

« Oui, j'ai imposé la réègle de la fable, une utopie mais le décor je voulais qu'il représente le présent, la réalité. Tous les mouvements de la caméra étaient utilisés pour que le film ne devienne pas trop stylisé. »

7- « Est-ce que vous pouvez nous parler du casting de ce héros, de ce chien, et plus particulièrement du travail qui a été fait avec lui. »

 « Au départ il était très difficile de trouver quelqu'un qui acceptait de faire un casting de chien. Habituellement les dresseurs viennent avec leurs leurs chiens et proposent de les former un peu pour le tournage. J'ai trouvé finalement une femme aux Etats-Unis qui a accepté de faire un casting classique de plusieurs chiens. Elle a trouvé deux chiens jumeaux pour le rôle de Ragen. Je suis tombé amoureux de ces chiens. J'ai donc décidé que c'était avec ces chiens que l’on tournerait. Les autres chiens viennent des fourrières hongroises. Après avoir selectionné tous les chiens, il a fallu trois mois pour les faire travailler ensemble, pour qu'ils deviennent une équipe. Pour les plans où l'on voit tous les chiens il y avait à peu près entre 40 et 50 dresseurs.

Les chiens ont adoré faire tout ça parce que pour eux c'était un jeu. Ils ont vécu tout le tournage comme un grand jeu. »

8- « Est-ce qu'on peut avoir quelques mots sur le titre ? Peut-on y voir un clin d'oeil au film White dog ? »

 « Pas du tout parce que je ne connaissais pas du tout ce film là avant de faire mon film. L'idée de départ est plutôt celle du roman Disgrace. »

9- « C'est aussi un film sur la sauvagerie humaine ? »

 « Ce qu’il était très important à montrer dans le film c'est qu'à un moment donné, les chiens deviennent plus humains que l'homme lui-même. L’idée qui m'a intéressé, c'est celle là : comment peut-on donner un sens moral à un chien. Actuellement je sens énormément les fables du Moyen-âge dans notre société et toutes ces histoires deviennent très intéressantes, très crédibles. »

10- « Avez-vous montré votre film à des associations de protection des animaux ? »

 « Oui et ces associations étaient là tout le temps du tournage. Dès le début du fil,  ils étaient très contents qu'il y ait un film qui parle de ce sujet. On a lancé ensuite un programme d'adoption des chiens de ces fourrières. »

11- « Depuis toujours on dit qu'au cinéma le plus dur à faire tourner ce sont les enfants et les animaux. Comment cela s'est-il passé pour vous ? »

«J'ai tourné l’un de mes derniers film, Data, sous l'eau, dans le Danube. Je peux dire maintenant que ça c'est encore plus dur que de tourner avec des enfants et des chiens !
Pour en revenir aux enfants, j’ai trouvé la petite actrice dans une école hongroise. Elle ne voulait pas du tout jouer dans mon film, j'ai dû d’abord convaincre sa maman pour qu'elle lui explique que c'était sûrement une bonne chose de tourner dans ce film. Elle avait peur de perdre son statut à l'école. »

12 - « Est-ce que vous avez pensé à un autre roman qui s'appelle Demain les chiens »

 « Oui, je l’ai lu, et j'ai lu également le Comte de Monte Christo, ce qui m'a inspiré. Parce que dans ce livre, chaque assassinat est montré comme un acte moral. »

13- « Est-ce que le film est déjà sorti en Hongrie ? Y a t-il eu un débat autour de sa sortie ? »

 «  Je pensais que ce serait mon film le plus hongrois et finalement c'est le film qui a eu le plus de succès à l'international ! Peut-être parce qu'on a un peu tous les mêmes peurs. J'avais beaucoup envie de parler de ma société, de la vie en Hongrie, je cherchais un moyen de parler et de chercher les réponses du  pourquoi on a perdu la solidarité, pourquoi on ne se regarde plus etc. J'avais aussi envie de montrer une nouvelle image de l'Europe de l'Est, loin des stéréotypes. Les pays de l'Est ne sont plus lents du tout. A tous les niveaux il y a plein de choses très extrêmes. C'est pour cette raison que j'ai mélangé dans mon film tous ces gens. Parce que dans la société hongroise tout ces gens se mélangent aussi. L'unité nationale n'existe plus, il n'y a plus de consensus national et c'est pour cette raison que la communication dans l'espace public est très difficile. Mais le public a très, très bien reçu le film ça a été un succès. »

14- « Vous dites que cela vous surprend que le film ait été si bien accueilli dans le monde, mais je trouve que ce n'est pas si surprenant, c'est votre film le plus accessible. Vos films précédents étaient assez hermétiques, il y avait davantage d'atmosphères que d'histoire...ici l'histoire est assez claire. »

 « J'ai décidé qu'avec ce film je voulais créer vraiment le dialogue entre mes films et le public. Je travaille dans le cinéma depuis 15 ans mais ce n'est qu'il y a 10 ans que j'ai compris qu'il n'y avait pas de communication entre mes films et le public. J'étouffais un peu dans mes films, je ne voulais pas que le public ne comprenne pas mes films. »

15- « Est-ce que c'est pour cela, pour rendre plus compréhensible votre film, que vous avez utilisé un élément classique du mélodrame, c'est-à-dire un dysfonctionnement familial ? »

 « Oui, exactement. L’un des réalisateurs qui m'a beaucoup influencé c'est Fassbinder. Dans ses films il y a toujours une critique de la société assez forte et en même temps ses films sont toujours très émouvants. Et justement, vous avez bien vu qu’à la base, c'est bien un mélodrame. Je ne maîtrise pas du tout ce genre. J'admire ceux qui arrivent à faire un mélodrame parfait. Mais en même temps je trouve que mes films sont assez divers, je ne m'attache pas à seul genre artistique, c'est surtout le sujet qui me dicte la voie à suivre. »

16- « Qu'est-ce que le succès de ce film à l'international change dans votre carrière de cinéaste ? »

 « C'est une question très difficile, parce qu'en fait, cela va dépendre de moi. Là, tout d'un cou, je reçois pas mal de scénarii, pas mal de coups de téléphone d'agents étrangers. Il y a donc la tentation de quitter le terrain hongrois. Il m'est très difficile d'envisager de quitter le pays de mes racines. Et en même temps, le succès d'un film hongrois reste assez limité, la langue hongroise est tout de même une barrière pour le succès du film, ici en France, vous êtes très, très ouverts. »

17- « Pouvez-vous nous parler de la musique dans votre film ? »

 « La musique en tant que genre est très importante pour moi, je fais d'ailleurs beaucoup de mise en scène à l'opéra. En écrivant le scénario, on a pensé à un conte de Grimm, surtout pour la dernière scène. C'était une façon de dire aussi que la musique peut aider à remédier aux choses et que la musique, c'est l'Homme lui-même. C'est la partie humaine de l'Homme, quelque chose de transcendant. Si l'Homme est le dieu du chien, la musique est le dieu de l'Homme. »

18- « Je suppose que vous faites des films dans l'espoir d'avoir le même effet que la musique dans votre film. Vous pensez que c'est possible ? »

 « C'est qui est important pour moi c'est de toucher le cœur, la sensation physique du spectateur. Ce n'est qu'après que la pensée cérébrale arrive, ça c'est mon intention. Aujourd'hui être artiste on pense que c'est quelque chose de très intello, alors qu'être artiste doit toucher aux sensations. C'est pour cette raison que je n'aime pas la séparation faite entre les films d'auteurs et les films dits commerciaux. Jusque dans les années 80, cette catégorisation n'existait pas du tout. En Hongrie il y a actuellement un débat très important sur cette question : quel type de films faut-il faire pour avoir des spectateurs ? Je trouve que c’est un faux débat... si un film n'est pas vu par les spectateurs, cela devient une contrainte pour le réalisateur mais il n'y a pas de question de genre. Dans un film, ce n'est pas l'histoire qui est le plus important, c'est la foi de l'artiste qui conduit le projet. »

Interview Patrick Van Langhenhoven, Transcription Sarah Lehu, Correction mise en forme Frédérique dogue

Titre original : Fehér isten

    Titre international : White God

    Réalisation : Kornél Mundruczó

    Scénario : Kornél Mundruczó, Viktória Petrányi et Kata Wéber

    Décors : Márton Ágh

    Costumes : Sabine Greunig

    Photographie : Marcell Rév

    Montage : Dávid Jancsó

    Musique : Asher Goldschmidt

    Production : Eszter Gyárfás et Viktória Petrányi

    Sociétés de production : Proton Cinema1 ; Pola Pandora Filmproduktions, Filmpartners, The Chimney Pot, Hungarian National Film Fund et ZDF/Arte (coproductions)

    Sociétés de distribution : InterCom (Hongrie), Pyramide Distribution (France)

    Pays d’origine : Hongrie, Suède, Allemagne

    Langue : hongrois, anglais

    Format : couleur - 2.35 : 1 - Dolby numérique - 35 mm

    Genre : drame

    Durée : 119 minutes

    Distribution

    Zsófia Psotta : Lili

    Sándor Zsótér : Dániel, le père

    Lili Horváth : Elza, la mère

    László Gállfy : le professeur de musique

    Erwin Nagy : le boucher

    Kornél Mundruczó : le propriétaire d'un restaurant

    Szabolcs Thuróczy : le vieil homme

    Lili Monori : Bev

    Gergely Bánki : le promeneur de chien

    Tamás Polgár : le promeneur de chien

    Orsolya Toth : la fille au chenil