The Vigil

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Un film de Keith Thomas (II),
Avec Dave Davis, Menashe Lustig, Malky Goldman,

Genre : Fantastique
Durée : 1h30
États-Unis

En Bref

Suite à un traumatisme, Yakov quitte la communauté ultra orthodoxe hassidique de Brooklyn. Il tente de trouver une nouvelle voie avec un groupe de parole. Un soir, son ami Reb lui propose de jouer le shomer pour la shemira, veillée funèbre de Monsieur Litvak. Le shomer veille le mort et dit les prières nécessaires à son voyage vers l’au-delà. Dans un premier temps il refuse, mais finit par accepter en promesse d’une bonne paye. Yakov ignore que cette nuit ne sera pas de tout repos. Il imagine un travail banal et bien payé pour une paire d’heures en compagnie d’un mort. Des bruits, un démon, un corps qui bouge transformeront celles-ci en un cauchemar. Le mort ramena un Dibbouk des camps de l’horreur. Madame Litvak le met en garde contre cette chose tapie dans l’ombre, venue des années noires. Il est temps que la lumière soit !

Keith Thomas (II) ne révolutionne pas le genre, mais réussit un bon huis clos fantastique en s’appuyant sur la culture judaïque. La tension monte pendant cette nuit profonde qui n’est pas sans rappeler sous forme de métaphore la Shoah. Les démons ne sont pas que l’apanage du christianisme. Ils existent dans d’autres cultures au-delà du Golem. Dans la mythologie juive et cabalistique, le Dibbouk est un esprit ou un démon habitant le corps d'un individu. Il peut être exorcisé. C’est cette figure rapportée des camps que doit combattre notre novice. Cette ombre pèse sur la vie du pauvre Litvak. Il n’a jamais pu s’en défaire et son existence est marquée par cette souffrance et ce locataire démoniaque. Nous pouvons la voir comme une métaphore de l’horreur des camps hantant à jamais les survivants.

Ce choix différencie The Vigil des autres films du même genre. Yakov pensait couper les ponts avec sa religion. Il souhaite mener une vie ordinaire sans le poids des traditions. On n’échappe pas à ses racines nous dit The Vigil dans une seconde lecture. À chaque fois, le destin le ramène à sa communauté. De la même manière, le mort n’échappe pas au poids de l’horreur ultime. Le démon se nourrit de nos péchés comme dans toutes les religions. Aucun exorciste n’est venu à bout de la bête. Il nous faudra toujours nous souvenir de l’impensable, c’est ce que nous raconte cette histoire en le confrontant au passé de sa communauté. Pour s’émanciper du Dibbouk, il suffit de le brûler. Cette nuit redonne un sens à la vie de Yakov, vainqueur ou vaincu. Il sait désormais quel choix faire. Keith Thomas (II) apparaît comme un réalisateur prometteur à suivre.

Patrick Van Langhenhoven