Adam Jones est plus qu’un grand chef, une véritable rock star de la cuisine. Il en possède aussi toutes les tares. Couronné par deux étoiles, l’idole des fourneaux sombre dans l’alcool, petite pépées et drogue au menu. Il devient arrogant, capricieux, en un mot, imbuvable. La chute ne se fait pas attendre et l’idole des casseroles explose en plein vol vers les sommets. Paris lui ferme ses portes et, pour remonter la pente, il faut déjà en passer par la case désintox et revenir à une vie de légume bio.
Noyer le bourguignon dans un mauvais vin donne un plat insipide, c’est un peu ce qui lui arrive. C’est à Londres qu’il fait table rase du passé. Il essaye de nouveau de battre le fouet pour monter les œufs en neige. Il est black listé comme un mauvais plat ou une piquette de derrière les comptoirs. Il trouve quand même une équipe acceptant de croire en la rédemption du Michel Ange de l’art culinaire. Le retour ne se fait pas sans cris ni hurlements, l’objectif d’une troisième étoile n’est pas gagné d’avance.
Depuis quelque temps, il faut peut-être créer un nouveau genre, le film culinaire à servir frais ou avec des chandelles, c’est selon. La cuisine du bonheur, Chef, et bien d’autres récits où les maitres des fourneaux trouvent leur place. Sur fond de cuisine A vif s’attache au personnage d’Adam Jones et à sa descente en enfer. La cuisine se veut le moyen de redonner un sens à une vie a vif. Autour d’un casting international, Bradley Cooper est entouré de vrais chefs pour la réalisation de vrais plats. A Vif joue du coup de couteau comme les pros, les préparations semblent réalistes. Il ne manque plus que les odeurs pour faire chavirer notre cœur et notre estomac.
Remarqué par The Company Men la chute du rêve américain et comment rebondir, Bienvenue à Osage un portrait de famille autour de la mort du père, il explore les difficultés de ses personnages plongés dans les remous de la société. Hélas, A vif soigne la forme, les images sont belles, mais le fond creux, et le plat manque fortement de goût. Le scénario ne développe aucun des enjeux, il oublie les personnages dans le frigo où, congelés, ils perdent tout relief. C’est à travers les dialogues que le spectateur prend connaissance du passé du chef autoritaire qui gueule comme une marchande de poissons sur son personnel. Pourtant l’idée d’une rédemption par la cuisine nous faisait plutôt saliver. Le film file comme une comète et se perd dans l’infini de l’espace où personne ne l’entend, ne l’attend.
Patrick Van Langhenhoven
Titre original : Burnt
Réalisation : John Wells
Scénario : Steven Knight, d'après une histoire de Michael Kalesniko
Direction artistique : John Frankish
Décors : David Gropman
Costumes : [costumier]
Photographie : Adriano Goldman
Montage : Nick Moore
Musique : Rob Simonsen
Production : Michael Shamberg, Stacey Sher et Erwin Stoff
Producteur délégué : Kris Thykier
Sociétés de production : 3 Arts Entertainment, Double Feature Films et PeaPie Films
Sociétés de distribution : The Weinstein Company (États-Unis), SND / Mars Films (France)
Pays d'origine : États-Unis
Langue originale : anglais
Genre : comédie dramatique
Durée : 1h40
Dates de sortie1 : 4 novembre 2015
Distribution
Bradley Cooper (VF : Alexis Victor) : Adam Jones
Jamie Dornan : Leon
Emma Thompson : Dr. Rosshilde
Sienna Miller : Helene
Matthew Rhys : Reece
Daniel Brühl : Tony
Uma Thurman : Simone
Lily James (VF : Alexia Papineschi) : Sara
Alicia Vikander : Anne Marie
Omar Sy : Michel
Riccardo Scamarcio : Max