Le jeune Cletus Kasady jure de se venger du monde quand on lui enlève France Barrison, l’amour de sa vie. De crime en crime, leur réputation n’est plus à faire. Ils sont le mal incarné sans pitié, sans regret. Elle finit dans un asile pour psychopathes de haut vol. Lui se retrouve en prison et demande à parler à notre journaliste schizophrène, Eddie Brock. Eddie, en froid avec Venom, son colocataire interne, accepte le rendez-vous en espérant retrouver les corps des nombreuses victimes du tueur en série. Eddie soulagera l’âme des parents et amies de celles-ci en leur permettant de faire leur deuil. La rencontre ne se passe pas tout à fait sous les meilleurs auspices. Grâce à quelques gouttes de sang, Cletus Kasady se transforme en la pire créature du système, Carnage. Le symbiote et Cletus font la paire. Sans une once d’humanité ils se lancent dans une vengeance effrénée. C’est le mauvais moment pour Eddie et Venom, en froid, séparés. Venom finit par revenir dans le corps de ce pauvre journaliste. Il est le seul capable de supporter le symbiote. Enfin presque, car un nouveau duo arrive en ville et ça va être le Carnage ! C’est au cœur d’une cathédrale que s’achève la route du mal et du bien pour un combat antédiluvien toujours recommencé.
On attendait beaucoup de cette rencontre et de l’arrivée de Carnage, la partie sombre, le mal incarné. Le premier volet n’avait pas enthousiasmé la majorité de la planète Marvel. Ce n’était pas un chef-d’œuvre ni le navet du siècle. À trop vouloir suivre l’air du temps, copier Deadpool et Suicid Squad, on finissait par perdre l’essentiel du personnage de Venom. Cette fois, la cause est perdue. Il ne reste qu’un fatras sans queue ni tête, un mélange sans âme. La schizophrénie d’Eddie et Venom tourne à la scène de ménage avec œufs brouillés aux sens propre et figuré. C’est l’une des pires séquences du film, sans compter l’excès de cabotinage et les moumoutes à pépère. On n’oublie pas les personnages comme Anne, reléguée au rang de potiche.
L’espérance d’un second volet réussi se brade en une heure trente. Eddie le loser avec un Venom devenu défenseur de la veuve et l’orphelin promettait des séquences épiques. Elle développerait la thématique d’un immense pouvoir et d’une grande responsabilité. L’être dans l’être développait une espèce de double dialogue identitaire prometteur. L’arrivée de son adversaire le plus saignant, Carnage, ouvrait les portes à une réflexion sur le bien et le mal. On possédait les ingrédients nécessaires à une vraie réflexion dans le renouveau des films de super héros. Woody Harrelson de Tueurs nés avec Naomie Harris en Bonnie and Clyde plus diaboliques que jamais ouvraient la porte à des scènes d’anthologie.
La cerise sur le gâteau, Carnage, le plus vilain des vilains annonçait un Venom 2 revenu à ses origines. La déception est d’autant plus grande qu’elle s’inscrit dans un climat hollywoodien aux scénarios privés souvent de toute consistance, de plus en plus intéressés par la forme en oubliant le contenu. On n’ose même plus en rire. On se contente juste d’assister au « Carnage » sans espoir de jours meilleurs. On se reportera sur la série des comics avec une très belle anthologie sur Je suis Carnage chez Panini Marvel France.
Patrick Van Langhenhoven
Titre original et français : Venom: Let There Be Carnage
Titre québécois : Venom : Ça va être un carnage
Réalisation : Andy Serkis
Scénario : Kelly Marcel, d'après une histoire de Tom Hardy et Kelly Marcel, d’après le personnage de Venom créé par David Michelinie et Todd McFarlane
Musique : Marco Beltrami
Direction artistique : Tom Brown et Hayley Easton Street
Décors : Oliver Scholl
Costumes : Joanna Eatwell
Photographie : Robert Richardson
Production : Avi Arad, Amy Pascal et Matt Tolmach
Production déléguée : Ruben Fleischer, Kelly Marcel et Hutch Parker
Sociétés de production : Columbia Pictures, Marvel Entertainment, Tencent Pictures et Pascal Pictures
Sociétés de distribution : Sony Pictures Releasing
Pays de production : États-Unis
Langue originale : anglais
Genres : super-héros, science-fiction, action
Durée : 97 minutes
Dates de sortie : 20 octobre 2021
Classification : Interdit aux moins de 12 ans
Distribution
Tom Hardy (VF : Jérémie Covillault ; VQ : Paul Sarrasin) : Eddie Brock / Venom
Woody Harrelson (VF : Jérôme Pauwels ; VQ : Louis-Philippe Dandenault) (adulte) et Jack Bandeira (jeune) : Cletus Kasady / Carnage
Michelle Williams (VF : Valérie Siclay ; VQ : Pascale Montreuil) : Anne Weying
Naomie Harris (VF : Annie Milon ; VQ : Catherine Proulx-Lemay) (adulte) et Olumide Olorunfemi (jeune): Frances Louise Barrison / Shriek
Stephen Graham (VF : Laurent Maurel ; VQ : Frédéric Desager) et Sean Delaney (jeune) : le détective Patrick Mulligan / Toxin
Reid Scott (VF : Eilias Changuel ; VQ : François-Simon Poirier) : Dr Dan Lewis
Peggy Lu (VQ : Claudine Chatel) : Mme Chen
Sian Webber (VQ : Manon Arsenault) : Dr Camille Pazzo
Little Simz : elle-même
Scroobius Pip : Siegfried
Stewart Alexander (VQ : Christian Perrault): le directeur de la prison
Larry Olubamiwo (VQ : Jean-François Beaupré) : un gardien de Ravenscroft
Kristen Simoes : la journaliste TV
Tom Holland : Peter Parker / Spider-Man (scène post-générique)
J. K. Simmons (VF : Jean Barney ; VQ : Pierre Chagnon) : J. Jonah Jameson (scène post-générique)
Stan Lee : caméo sur la première page d'un magazine