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Une promesse

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Un film de Patrice Leconte,
Avec Rebecca Hall, Alan Rickman, Richard Madden,

Genre : Drame psychologique
Durée : 1h38
France

En Bref

Nous sommes en 1912, Friedrich Zeitz, fraichement émoulu de l’école d’ingénieurs, prend son poste dans une grande usine de Sidérurgie. À force d’innovation et de bon conseil, il aide Karl Hoffmeister à développer son entreprise. Le vieil homme décide de le prendre pour secrétaire et bras droit. Il l’invite même à quitter son appartement miteux pour venir habiter dans la grande demeure bourgeoise. Friedrich ignore qu’en pénétrant dans les lieux, son destin bascule. Il ne pourra plus jamais revenir en arrière. Il trouve de plus en plus sa place au sein de la famille et surtout de Lotte Hoffmeister, la jeune femme de Karl. Peu à peu, de regard en regard, de geste effleuré, esquissé, en murmure où le silence puise la force des sentiments, une brise et un vent sauvage se lèvent. Le vieil homme malade se doutait-il du feu qu’il apportait à la demeure ? À l'approche de la Grande Guerre, les deux jeunes gens sauront-ils résister à leurs sentiments ? À la veille de partir au Mexique pour deux ans, ils se promettent qu’ils passeront des regards aux élans des corps au retour de Friedrich. Il demeure une question, leurs sentiments comme les pas sur la plage ne s’effaceront pas avec le temps.

 Patrice Leconte adapte une nouvelle de Stefan Zweig, pour jouer sur le sentiment amoureux et plus particulièrement la naissance dans les jeux des regards et des gestes. Il décortique la montée de celui-ci comme une vaguelette qui peu à peu grossit à l’approche du rivage. Nous n’assisterons pas au volcan qui explose et emporte les corps dans un tourbillon de désir, de chair caressée, adulés. Certains trouveront même que le corps, les caresses de l’aube sont absents. Le propos est justement l’aube, l’avant quand par petite touche, insidieuse, un regard à la dérobée, un geste retenu, il annonce la déclaration. L’époque se prête à ce choix du réalisateur, monde de convention, et de bienséance où le non-dit et le silence prennent toute son importance. C’est un film aux couleurs de l’aube, à savourer dans la tendresse du petit jour, quand les ombres affolent nos sens.


Nous sommes en 1912, Friedrich Zeitz, fraichement émoulu de l’école d’ingénieurs, prend son poste dans une grande usine de Sidérurgie. À force d’innovation et de bon conseil, il aide Karl Hoffmeister à développer son entreprise. Le vieil homme décide de le prendre pour secrétaire et bras droit. Il l’invite même à quitter son appartement miteux pour venir habiter dans la grande demeure bourgeoise. Friedrich ignore qu’en pénétrant dans les lieux, son destin bascule. Il ne pourra plus jamais revenir en arrière. Il trouve de plus en plus sa place au sein de la famille et surtout de Lotte Hoffmeister, la jeune femme de Karl. Peu à peu, de regard en regard, de geste effleuré, esquissé, en murmure où le silence puise la force des sentiments, une brise et un vent sauvage se lèvent. Le vieil homme malade se doutait-il du feu qu’il apportait à la demeure ? À l'approche de la Grande Guerre, les deux jeunes gens sauront-ils résister à leurs sentiments ? À la veille de partir au Mexique pour deux ans, ils se promettent qu’ils passeront des regards aux élans des corps au retour de Friedrich.

Il demeure une question, leurs sentiments comme les pas sur la plage ne s’effaceront pas avec le temps.Patrice Leconte adapte une nouvelle de Stefan Zweig, pour jouer sur le sentiment amoureux et plus particulièrement la naissance dans les jeux des regards et des gestes. Il décortique la montée de celui-ci comme une vaguelette qui peu à peu grossit à l’approche du rivage. Nous n’assisterons pas au volcan qui explose et emporte les corps dans un tourbillon de désir, de chair caressée, adulés. Certains trouveront même que le corps, les caresses de l’aube sont absents. Le propos est justement l’aube, l’avant quand par petite touche, insidieuse, un regard à la dérobée, un geste retenu, il annonce la déclaration. L’époque se prête à ce choix du réalisateur, monde de convention, et de bienséance où le non-dit et le silence prennent toute son importance.

C’est un film aux couleurs de l’aube, à savourer dans la tendresse du petit jour, quand les ombres affolent nos sens. Le temps et l'espace, le déroulement  du temps, et l'occupation dans le cadre de l’espace, marquent  comment le sentiment amoureux, comme une graine, plante ses racines dans les petits riens. Ils se transforment en réalité en caresses, en baises, et feux vifs.  Les gestes, les regards, les mots convenus, convenables, prennent une autre dimension. Même le sermon à l’église participe à valoriser cet amour secret, comme si les paroles de dieu devenaient celles de sa reconnaissance. Comme les dialogues : « je dois te laisser », c'est déjà fait. Tout participe au même sens : comment l'amour envahit le cœur. Il finit par trouver son écho dans les phrases anodines, s’appuyant sur les moindres dialogues. La mise sen scène s’appuie sur le temps, les couleurs de la fin du jour, les robes cachant les corps pour mieux les dévoiler dans l’imaginaire des amants. Patrice Leconte montre comment peu à peu Friedrich, prend de l’importance d’abord dans son travail puis dans le cœur de sa patronne.

Il nous interroge sur les intentions de Karl. Il se doute qu’en faisant venir le jeune homme chez lui,  il existe de grands risques à ce que cette jeune femme avec un mari malade succombe à la tentation. Il se tisse dans le cours du récit tout un jeu propice à cette époque. Les non-dits, les silences, les moments volés prennent toute leur importance. Le spectateur lit entre les lignes du récit, tente de saisir le premier regard, celui où tout bascule. Patrice Leconte épure la mise en scène, frôle l’essentiel, tout en finesse. Il nous offre une mise en images où l’histoire n’est pas alourdie par le regard de la caméra. C’est une image passant du flou au net, et le film bascule.Il pousse encore plus loin comme Lelouch, Resnais, et bien d'aujourd'hui comme une volonté de toucher à l’âme.

C’est exactement le même parcours que l’artiste, le calligraphe :  peu à peu le pinceau, la plume, la caméra s’émancipent des fioritures pour ne saisir que l’âme.  Il capte les visages, les gestes, les couleurs du monde qui résonnent en écho à cette histoire simple. Il transcende le moment où le cœur s’élance avant de battre la chamade, la seconde avant que la violence, le choc des corps n’effacent tout. A la fin, dans le vieux parc, deux spectres glacés évoquent le passé. Pourquoi le passé ? C'est le présent qui compte. Qu'est-ce que le temps fait de nos sentiments devient une question centrale du film.  Le risque est qu’à notre époque nous n’ayons plus l’habitude du temps de la séduction. Nous voulons tout, tous de suite, passer du « je t’aime » à « on baise » ! Comme dans le Petit Prince: « bien sûr, dit le renard. Tu n'es encore pour moi, qu'un petit garçon tout semblable à cent mille petits garçons. Et je n'ai pas besoin de toi. Et tu n'as pas besoin de moi non plus. Je ne suis pour toi qu'un renard semblable à cent mille renards.

Mais, si tu m'apprivoises, nous aurons besoin l'un de l'autre. Tu seras pour moi unique au monde. Je serai pour toi unique au monde... » Comme avec Lotte, semblable aux autres femmes, il faut mener la danse de la séduction pour qu’elle devienne unique. Comme les hommes du roman de Saint-Exupéry, avons-nous oublié le secret ? « On ne voit bien qu'avec le cœur. L'essentiel est invisible pour les yeux. » C’est ce moment qui intéresse Patrice Leconte et qu’il nous offre dans une promesse.

Patrick Van Langhenhoven

Note du support : n/a
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