Tom et Léo ont toujours pu compter l’un sur l’autre. Le grand frère prenait soin du plus petit pour l’aider à accomplir ses premiers pas. Cette année Tom change de lycée et il compte bien affronter le monde par ses propres expériences. Léo est de plus en plus présent dans sa vie de tous les jours pour le guider et le conseiller. Dans un premier temps, c’est plutôt confortable pour affronter les changements qui ne manquent pas. C’est se faire de nouveaux amis, éviter les marginaux bizarroïdes et trouver sa place. C’est exécuter ses premiers pas d’amoureux transi face à la jolie Clarisse. C’est une année cruciale pour lui, la fin de l’adolescence. Il quitte l’enfance et ses chimères, ses rêves, pour arpenter le territoire des adultes. L’omniprésence du grand frère se fait de plus en plus pesante et pas forcément de bon conseil. Il n’existe pas de meilleur chemin dans la vie que celui que l’on se construit. Il est peut-être temps de se dire au revoir et de se confronter au monde seul.
Après un court métrage remarqué, Ce n’est pas un film de cow-boys, Benjamin Parent nous offre un premier long métrage prometteur. Nous retrouvons certains thèmes du court comme la notion de virilité. Ceci n’est pas un film de teenagers et encore moins une comédie des années lycée. Parent joue sur les codes pour mieux les éclater et proposer aux spectateurs une nouvelle vision de cette période charnière. Elle termine notre apprentissage de la vie enfantine et adolescente pour nous confronter aux premiers pas de l’âge adulte. C’est bien la route initiatique que chaque personne prend pour grandir qui l’intéresse. Ainsi les figures incontournables du genre prennent une autre couleur, le leader agressif, le copain marginal, l’amoureuse, les parents, tous changent le point de vue. C’est un film sur le deuil et la perte d’un être cher. Comment vivre sa vie sans la présence de ceux que l’on aime ?
C’est dans ses lignes profondes qu’Un vrai bonhomme trouve son originalité. Chacun vit avec ses fantômes du passé, ses actes d’autrefois qui nous définissent aujourd’hui. Ils nous aident à transformer le premier essai de l’existence en un chemin de convictions, de sentiments pour l’âge adulte. Chaque personnage révèle, derrière le masque, une autre facette moins linéaire et plus complexe. Il se démarque du genre en plongeant plus dans les détails de l’âme. On peut le rapprocher d’une autre sortie récente, Jeune Juliette qui nous entrainait aussi sur d’autres pistes. La mise en scène demeure assez classique tout en proposant quelques séquences et plans prometteurs pour l’avenir. Il doit beaucoup aux acteurs et plus particulièrement au travail de Benjamin Voisin. Ce dernier compose un personnage centré sur les émotions, un exercice peu conventionnel. On ne peut en dire plus sans trahir les rebondissements de l’histoire. C’est plus le fond du sujet qui intéresse Benjamin Parent et confirme, après son court, sa réflexion sur l’homosexualité et la virilité, un faiseur d’histoires complexes et différentes.
Patrick Van Langhenhoven
Titre : Un vrai bonhomme
Réalisation : Benjamin Parent
Scénario : Benjamin Parent et Théo Courtial, sur une idée de Benjamin Parent, Victor Rodenbach et Tristan Schulmann
Directeur de la photographie : Pierre Cottereau
Chef monteuse : Béatrice Herminie
1er assistant réalisateur : Pierrick Vautier
Ingénieur du son : Pierre Mertens
Mixage : Franco Piscopo
Monteuse son : Sabrina Calmels
Productrice : Caroline Adrian
Compositeur : Pierre Lefeuvre
Sociétés de production : Delante Productions, coproduit par Delante Films, France 2 Cinéma, Été 75 et Scope Pictures
Société de distribution nationale : Ad Vitam
Pays d'origine : France
Langue originale : français
Format : couleur
Genre : Comédie dramatique
Durée : 88 minutes
Dates de sortie : France : 8 janvier 2020
Distribution
Thomas Guy : Tom
Benjamin Voisin : Léo
Isabelle Carré : Ariane
Laurent Lucas : Vincent
Nils Othenin-Girard : JB
Tasnim Jamlaoui : Clarisse
Guillaume Arnault : Steeve
Mohamed Seddiki : Victor
Sami Outalbali : Sonnie
Léa Rostain : Tess
Mahia Zrouki : Rachel
Éric Boucher : M. Serra
Joséphine Draï : Mme Dubreuil
Pierre Bénézit : Paul, l'infirmier
Bruno Sanches : le guichetier du cinéma
Adeline Chagneau : docteur Marchiano
Delphine Baril : la professeur du flash-back
Andranic Manet : l'élève du flash-back