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affiche Un début prometteur

Un début prometteur

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Un film de Emma Luchini ,
Avec Manu Payet, , Veerle Baetens, , Zacharie Chasseriaud,

Genre : Comédie
Durée : 1H30
France

En Bref

Quand le cœur se retrouve à la ramasse, la voile en berne, que faire ? On peut compenser par l’eau ferrugineuse et quelques médicaments pour les nerfs, vous transformant vite en zombie.

C’est le choix de Martin qui rentre à la maison paternelle pour retrouver ses esprits et noyer son spleen. Il porte en sautoir, comme un huissier de la vie, le mal de vivre et la difficulté de tourner le page d’un divorce. Trente-cinq ans et ce n’est déjà plus la vie rêvée des anges. Il espère, auprès de son père horticulteur, retrouver un peu de la joie de vivre. Son frère Gabriel aime à s’en décrocher le regard. Un souffle de vent sur une jupe, une brindille dans les cheveux et  hop, l’amour cogne dans son petit cœur. Pour l’instant, il vise sa prof ou l’inconnue fauchée croisée dans un bar. Si son frère a le cœur en mille morceaux qui fait glouglou, lui vit l’embellie des amours de jeunesse !

Quand le cœur trop jeune prend le large, il s’envole et peint tout en rose pour un sourire, un mot. Balade au pays des dépressifs, des boulets cadenassés à l’existence, ils ralentissent le cœur des paumés du petit matin. Il suffit de cette charmante blonde entrant dans le jeu de Gabriel pour que le navire change de cap. Martin entre deux mots, traits philosophiques, des phrases toutes faites, commence à sourire de nouveau. Gabriel s’envole vers les nuages où Cupidon observe cette romance d’un air amusé. Tout cela se termine dans la candeur des mariages où les esprits se libèrent et prennent le tic-tac de l’horloge de la romance. Leurs vies bousculées, chamboulées ils remontent la pente pour de nouveau regarder le soleil se lever au sommet du bonheur. Il aura suffi d’une belle pour que la route respire de nouveau la joie de vivre.


« Un vrai vieux ça croit encore à l’histoire d’amour, quand on lui en raconte une. Il a ce sourire de moi j’y crois encore. Il me reste plus que ça. »

 Emma Luchini adapte le livre de son compagnon Nicolas Rey, publié en 2003 aux éditions du Diable Vauvert. Elle nous compose une comédie romantique où, entre le cœur brisé de l’un et l’emballement de l’autre, la vie reprend ses sens. Dans cette farce amoureuse, elle oppose le cœur brisé devenu neurasthénique à l’amour de la jeunesse. Quand, pour un rien, un regard, une impression, nos cœurs s’emballaient et jouaient la chamade. Martin est un homme désabusé, son divorce  y est pour beaucoup. Il a du mal à tourner la page. Il se réfugie donc dans l’alcool ou les drogues pour oublier et comme tout bon écrivain,  balancer ses petites phrases assassines. Deux poids dans la balance de la vie, le bougon qui se voit déjà six pieds sous terre, sans espoir et le jeune premier qui s’emballe.

Gabriel, lui, bondit comme un jouet monté sur ressorts dès qu’une fille lui sourit. Il y croit, c’est déjà le grand amour. Et si ça foire, peu importe, il recommence et ne se laisse pas abattre. Au milieu, le père dresse des parterres de fleurs sur la tombe de sa femme et vit sa passion horticole. Fan des mariages, rien ne le met plus en joie que des tables fleuries, des bouquets de mariée ou des haies pour l’accompagner au cœur du bonheur. Dans ce jeu de quilles arrive Mathilde, une belle blonde croisée dans un café où Gabriel s’éprend du reflet dans la vitre. Il s’accroche, tenace. La belle, par amusement, se prend au jeu de cœur fou. Elle représente ce vent léger qui bouscule tout sur son passage et change le paysage. Le ronchon et l’amoureux transi se transforment à son passage, saisissent le sens de la vie.

La femme est bien l’avenir de l’homme, comme le chantait le poète. La caméra d’Emma Luchini, légère, frivole, s’égare parfois, perd le sens du récit pour y revenir bien vite. Elle contient son père qui donne toute sa saveur sans trop en faire. Manu Payet nous surprend dans ce personnage à l’embonpoint alcoolique et le mal de vivre en sautoir. Dans l’ensemble, il se montre convaincant, jouer les poivrots n’est pas chose facile. La surprise vient de Veerle Baetens, à l’opposé du personnage sombre d’Alabama Monroe, tout en joie. Elle apporte cette touche de fraicheur qui finit par remporter notre approbation, même s’il reste encore du chemin. Nous avons l’impression qu’elle ne se laisse pas emporter par la folie de son sujet, un peu plus de débordement n’aurait pas nui. C’est un début prometteur à soutenir, avec le temps elle pourrait bien nous surprendre.

Patrick Van Langhenhoven

Note du support : n/a
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    Titre : Un début prometteur

    Réalisation : Emma Luchini

    Scénario : Emma Luchini, Vanessa David et Nicolas Rey

    Photographie : Jérôme Alméras

    Montage : Benjamin Favreul

    Décors : Wouter Zoon

    Costumes : Judith de Luze

    Musique : Nicolas Tescari

    Producteur : Albane de Jourdan, Maxime Delauney et Romain Rousseau

        Coproducteur : Nadia Khamlichi, Adrian Politowski et Gilles Waterkeyn

    Société de production : NoLIta, Les Productions maison, D8 Films, Nexus Factory et Gaumont

    Distributeur : Gaumont Distribution

    Pays d'origine : Drapeau de la France France

    Genre : Comédie dramatique

    Durée : 90 minutes

    Date de sortie : 30 septembre 2015

Distribution

     Manu Payet : Martin Vauvel

    Veerle Baetens : Mathilde Carmain

    Zacharie Chasseriaud : Gabriel Vauvel

    Fabrice Luchini : Francis Vauvel

    Jean-Michel Balthazar : Pierre

    Fred Scotlande : Xavier

    Émilie Gavois-Kahn : la pharmacienne