Même si l’affiche de cette comédie sentimentalo-fantastique annonçait ce qu’on pouvait craindre, sur le papier cette histoire de réincarnation interrogeait quand même, avec Russell Crowe et Colin Farrell en tête d’affiche.
Un homme, Peter Lake, joué par ce dernier, abandonné à la naissance devient voleur dans le New York du début du 20ème siècle. Poursuivi par son ancien chef, une fille va lui changer sa vision des choses et le rattacher à quelque chose de plus sain, lui qui n’avait jamais connu l’amour. Tout semble normal et pourtant au milieu de cette trame se trouvent un méchant aux pouvoirs « magiques » indéterminés, un cheval volant et puis une réincarnation dans la seconde partie du film. Cela fait un peu beaucoup, même si films fantastiques et bizarreries ne signifient pas mauvaise qualité. Mais là, le film ne décolle jamais et devient rapidement ennuyeux.
Même si l’affiche de cette comédie sentimentalo-fantastique annonçait ce qu’on pouvait craindre, sur le papier cette histoire de réincarnation interrogeait quand même, avec Russell Crowe et Colin Farrell en tête d’affiche.
Un homme, Peter Lake, joué par ce dernier, abandonné à la naissance devient voleur dans le New York du début du 20ème siècle. Poursuivi par son ancien chef, une fille va lui changer sa vision des choses et le rattacher à quelque chose de plus sain, lui qui n’avait jamais connu l’amour. Tout semble normal et pourtant au milieu de cette trame se trouvent un méchant aux pouvoirs « magiques » indéterminés, un cheval volant et puis une réincarnation dans la seconde partie du film. Cela fait un peu beaucoup, même si films fantastiques et bizarreries ne signifient pas mauvaise qualité. Mais là, le film ne décolle jamais et devient rapidement ennuyeux.
Le réalisateur veut faire un film sur l’affrontement entre le bien et le mal, le but de la vie, la réincarnation, l’amour et en soit ne traite véritablement aucun des sujets. Quelques pistes intéressantes, quelques belles phrases peuvent être trouvées mais cela n’est jamais creusé et au contraire aussitôt balayé.
La découverte de l’intrigue au fur et à mesure du film peut parfois fonctionner à merveille. Là encore, ça ne va pas. Perdu dans ces tourbillons rocambolesques et ces effets spéciaux dignes d’une autre décennie, rien ne raccroche véritablement le spectateur. On ne comprend pas forcément tout, ou tardivement.
Et le pire : clichés et facilités comme moteur d’un film qui sonne américain dans le mauvais sens du terme. Avec comme point d’orgue, une musique prononcée notamment pendant les scènes où les deux tourtereaux se tournent autour, puis s’aiment. Ces facilités voire incohérence interrogent. Comment par exemple peut-on sauver un enfant en le mettant à la mer dans un bateau miniature, pas apte à flotter ? Bon, l’histoire connaît des héros de ce genre. Mais encore, qui inviterait un homme, qui rentre chez vous par effraction pour vous voler, à boire un café ? Mais à force d’être dans un réel, à moitié magique, on ne sait pas vraiment si cela est voulu ou non. Les clichés eux n’échappent à rien et font même sourire quand elle lui demande le plus bel objet qu’il n’ait jamais volé. « Je ne l’ai pas encore volé », lança-t-il après l’avoir tendrement scruté, alors qu’il ne la connaît que depuis quelques minutes. Ça va un peu loin dans le pathos. Et que dire également du moment où tel un chevalier sur son cheval blanc, il la sauve des griffes du méchant ?
Dépassés dans tous les domaines, de grandes phrases banales sont parsemées : « L’univers nous aime tous à égalité » ou « Nous sommes uniques », qui sonnent creux. La mayonnaise philosophique ne prend jamais et nos sentiments restent malheureusement imperméables à ce côté magique.
Tout au long de ces deux heures, la lumière et les étoiles jouent un rôle important. Comme annoncé dans les premières paroles de la voix-off, un parallèle est fait entre les étoiles et la mort à la fin de notre mission sur Terre. Chaque Homme selon le réalisateur est habité par une mission qu’il doit mener à bien, un miracle à offrir à une autre personne. Et c’est de là que viennent la réincarnation et la quête de Peter Lake… On resterait sur Terre jusqu’à que l’on réussisse notre miracle. Théorie incongru ou beauté féérique ?
Les quelques grands noms auraient pu sauver le film par une prestation originale ou émouvante, un rôle transcendant dont on se souviendrait plus que le film. Ni Russel Crowe, en commissaire satanique avide de revanche, ou Colin Farell en beau gosse faiseur de miracle ne crèvent pas l’écran. Et la vue de Will Smith en juge satanique aux piercings n'y fait rien et désole plus qu’autre chose.
Akiva Goldsman se lance ici dans sa première réalisation. Auparavant on le connaissait producteur mais aussi scénariste notamment de Mémoires d’une geisha ou encore Da vinci code. Peut-être que le réalisateur voulait dresser une sorte de conte sentimentale d’où les quelques références (le sauvetage sur un cheval blanc donc, le lit telle Blanche-Neige…). Mais au final on se demande si notre miracle à accomplir avant de devenir étoile n’est pas d’aimer ce film, tant il peine à convaincre.
Clément SIMON