Triple Alliance
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En Bref
Carly découvre que son nouveau petit ami Marc est un imposteur, lorsqu'elle rencontre accidentellement sa femme, Kate. Carly va se prendre d'affection pour elle, et leur improbable amitié va se renforcer encore un peu plus lorsqu'elles réalisent que Marc les trompe toutes les deux avec une autre femme, Amber. Les trois femmes vont joindre leurs forces et mettre au point un impitoyable complot pour se venger. Après avoir regardé Sous les jupes des filles, film girly mi-trash mi-fun sorti ce début de mois, c’est sans bouder son plaisir que l’on se prépare à déguster la nouvelle sucrerie propulsée d’outre-Atlantique au Girl Power scandé. Première comédie de Nick Cassavetes, fils du réalisateur John Cassavetes, Triple Alliance n’a malheureusement guère plus d’ambition que de se remplir les poches (déjà bien remplies avec les 80 millions de recettes aux USA). En attestent un scénario au raz des pâquerettes qui mise tout sur son trio de tête, exclusivement féminin, et une mise en scène quasi inexistante. Pourtant, le pitch de départ ne manquait pas de sel en pariant sur le potentiel revanchard de ces trois femmes cocufiées et sur les atouts fantaisies des actrices. Dommage..
En 2011, le succès de Mes meilleures amies marquait un virage déterminant dans le cinéma américain en mettant un groupe de femmes au premier plan. Depuis, les producteurs américains, réticents jusqu’alors, font davantage confiance à un casting 100 % féminin. Surtout quand il s’agit comme ici de prendre sa revanche contre un seul homme, le grand méchant loup. Cet homme, c’est Nikolaj Coster-Waldau (Game of Thrones), qui écope d’un rôle souffre-douleur que nul ne peut prendre en pitié. La preuve, le pauvre homme n’est pas juste un macho collectionneur de conquêtes, manipulateur, sans cœur et complètement faux de a à z, il est aussi escroc à ses heures perdues. Le message ne peut pas passer plus explicitement : fuyez mesdames tant qu’il est encore temps, l’homme vous trompera toujours. La gente masculine est mise à rude épreuve, c'est peut dire et ce n’est pas l’autre homme de l’entreprise, Nick Cassavetes, qui dira le contraire. Après l’émouvant She’s so lovely et surtout le poignant Alpha Dog, le voici réduit à cirer les pompes de son trio de stars et à nous pondre un résultat digne de n’importe quel faiseur d’Hollywood. Du fort potentiel revanchard du scénario en ressort donc une narration mal équilibrée qui fait la part belle à l’irritante Leslie Mann qui en fait des tonnes en épouse cocu. Au second plan, la star Cameron Diaz, dont la fantaisie promettait de belles tranches de rigolade, parait éteinte. De même, l’extravagance de Nicki Minaj, clown du r’n’b américain, est complètement étouffé. Les délires de Girl Power tombent la plupart du temps à plat et aboutissent sur une vengeance bien vaine qui a un arrière gout de justicier masqué.
Nul doute que Triple Alliance trouvera son public mais encore faut-il ne pas trop réfléchir sur la question. Fortement handicapé par son rythme coup-ci coup-ca et sa narration déséquilibrée, le récit se meut dans un humour inconséquent qui fera surement ricaner les moins sceptiques. Avant son rôle fort attendu dans Sex Tape, en salle le 13 août prochain, Cameron Diaz n’assure pas le show dans cette énième comédie bien pensante. Une comédie qui trahit bien des espoirs que certains avaient misés sur le réalisateur.
Eve BROUSSE
