Tracks

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Un film de John Curran ,
Avec Mia Wasikowska, Adam Driver, Rainer Bock,

Genre : Film d'aventure
Durée : 1h52
Australie

En Bref

Une fille, quatre dromadaires et un chien se mettent en tête de traverser le désert australien. Pour concrétiser son rêve, son envie d’aventure et d’espace, Robyn Davidson doit d’abord apprendre à s’occuper de son véhicule pour faire la traversée. En contrepartie d’une ou deux bêtes pour son équipage, elle travaille à la dure pour soigner ses animaux importés en Australie. Après une expérience auprès d’un éleveur peu scrupuleux, elle trouve le maitre en la matière qui lui donne toutes les cartes en main. La voilà donc aux portes du désert, 3200 km entre Alice Springs et l'océan Pacifique, en solitaire, avec pour seuls compagnons quatre dromadaires et un chien.

Pour financer son voyage, elle accepte d’être sponsorisée par le National Géographic. Un photographe la rejoindra à différents passages de son périple pour immortaliser l’aventure. Il lui reste maintenant à prendre la route, surmonter les obstacles, trouver les points d’eau et survivre entre la chaleur et la terre rouge qu’elle arpente. Une fois de plus, ce n’est pas le but qui forge l’âme, mais le voyage, les rencontres avec l’Australie profonde. Ce sont ces Blancs qui tentent de survivre et de créer un Eden dans un monde de fous. Entre ce couple de vieux qui l’accueille, ces touristes qui l’attendent quand vient le succès, les journalistes qui la harcèlent. Elle trouvera la réponse à ses questions et où est sa place. Il lui faudra payer le prix de la route et s’éveiller au monde grâce à un vieil Aborigène qui lui en apprend plus sur le désert que toute la route pour venir jusqu'à lui. Au bord de l’océan, elle renait à une autre vie qui s’ouvre à l’horizon.

John Curran suit les pas de Wild où une jeune femme affronte l’une des randonnées les plus dures des Etats-Unis pour sortir de l’impasse. Robyn Davidson voulait juste affronter la solitude et explorer des terres nouvelles comme son père explorateur. Au début, c’est peut-être le rêve d’une petite fille qui souhaite marcher sur la piste de papa. À l’arrivée, c’est une femme qui donne un sens à son existence et trouve enfin dans son errance la route à suivre. Le réalisateur s’inspire du roman de la vraie Robyn Davidson, privilégiant les points de rencontre plus que les moments de solitude. Il arrive malgré tout à nous entrainer au cœur de ce rêve fou et de l’acharnement à concrétiser celui-ci que porte l’héroïne.

Il lui faut d’abord s’imposer dans un monde d’hommes élevés à la dure, plutôt rieurs quant à la suite de son équipée. Les seuls qui croient en elle sont un Hindou éleveur de dromadaires qui lui transmettra une partie de son savoir. C’est bien pratique quand on est seule au cœur du désert avec ses bêtes. Nous apprendrons qu’ils furent importés en Australie et qu’ils trouveront une terre propice à la reproduction contrairement à ce que l’on pensait. Il existe des troupeaux sauvages parfois agressifs. Aujourd’hui, le pays détient la plus grande population de dromadaires au monde.

Deux rencontres marqueront la jeune femme, un vieux couple perdu sur ces terres arides, qui tente de survivre tant bien que mal. Il représente le point culminant de cette Australie profonde que nous découvrons au fur et à mesure de la marche. La deuxième rencontre est avec un vieil Aborigène. Ils ne parlent pas la même langue mais finissent par se comprendre et surtout à comprendre la terre de ses origines. Une fois de plus la route forme l’âme de Robyn, transforme la jeune fille en une femme accomplie prête à affronter la vie. Il lui apprend aussi à saisir le cœur de son pays et en comprendre le chant profond. Le film reste un peu sage dans sa narration il ne s’envole jamais sur les chemins de la folie. C’est un peu dommage, mais il reste une belle aventure que nous apprécions.

Patrick Van Langhenhoven