Woody passe du cœur d’Andy, devenu grand, à celui de Bonnie, une petite fille pleine d’énergie. C’est le temps de l’oubli, quand les enfants délaissent les premiers jouets, pour d’autres prenant une nouvelle place dans leur âme. Notre petit cow-boy au grand cœur se retrouve dans le fond du placard. Il ne cultive aucune colère, toujours prêt à se lancer dans une nouvelle aventure pour venir en aide. Il accueille avec tendresse le nouveau venu, Fourchette, transformé par Bonnie en un jouet merveilleux. Quand ce dernier tombe du camping-car, il n’hésite pas une seconde à lui porter secours. C’est ainsi que Fourchette, qui ne se sent pas l’âme d’un jouet et Woody finissent dans le magasin d’une vieille antiquaire.
Ils rencontrent Gabby Gabby, une poupée ancienne se révélant sournoise et cruelle. Jouet délaissé à cause d’un mauvais fonctionnement, elle convoite la boite vocale de notre petit cow-boy. Elle connaîtra enfin le bonheur d’être aimée par un enfant. Woody fera tout pour sauver Fourchette, prisonnier de la méchante poupée. Il pourra compter sur l’appui des ses amis, d’une ancienne petite bergère de retour et de deux nouveaux complices, Ducky et Bunny. À la fin de cette histoire, il comprendra qu’un nouveau monde s’offre à lui. Il suffit juste de sortir du placard pour vivre de nouvelles aventures et découvrir le bien le plus précieux du monde.
Rashida Jones, la comédienne, productrice, réalisatrice et scénariste, créditée comme créatrice de l’histoire abandonne le projet suite à des « différends philosophiques ». C’est peut-être ce qui explique le changement de ton entre les deux parties de l’histoire. Le film débute sur l’univers des jouets et une nouvelle question sur leur sort. Que deviennent-ils, une fois délaissés par les enfants ? C’est l’oubli dans le placard qui les attend. C’est aussi ces jouets que l’on fabrique de bric et de broc, devenant nos âmes sœurs. C’est ainsi qu’apparaît un nouveau venu, Fourchette. Ce dernier suit un parcours initiatique identitaire qui l’amène à prendre conscience qu’il n’est plus un rebut de la société bon pour la poubelle. Nous retrouvons le thème cher à la saga, celui de la différence, auquel se rajoute la lassitude et la dépression.
Cette première partie se montre plus sociale et identitaire. Dans la seconde, liée par un voyage en camping-car, Josh Cooley s’amuse avec les films de genre. En effet, le road movie prend des allures de comédie romantique, film de braquage, fantastique, avec une course poursuite finale surprenante. Il réinvente la saga, lui donne de nouvelles pistes en jouant sur les degrés de lecture. Ce sont des clins d’œil à Shining, Chucky, Mad Max, la fête foraineau cinéma de genre avec un cascadeur canadien désopilant, et bien d’autres. Dans ce paysage, de nouvelles figures apparaissent comme ce duo prisonnier de la fête foraine. Ils aimeraient être choisis pour vivre une vie de jouet, aimé et choyés. Toy Story 4 se fait plus existentiel dans une seconde lecture, offrant aux parents une réflexion sur les choix de notre existence.
Woody se retrouve face à un dilemme important, celui de grandir, de quitter l’enfance pour le monde des adultes. Le réalisateur évite le film de trop et propose un regard pour les nouveaux venus et pour les plus anciens devenu grands. C’est le moment des engagements et de la construction d’une nouvelle famille. C’est quitter le placard, lieu fermé pour l’immensité du monde à prendre à pleines mains. C’est en cela que le film offre une nouvelle voie, s’émancipe de l’enfance pour invoquer une autre route. Josh Cooley évite le film de trop, clôture, en explorant de nouvelles pistes, l’univers des jouets. Il faudra bien un moment laisser l’ours en peluche, la poupée, le Buzz l’Éclair, le Woody sur l’étagère. Il nous restera au fond du cœur les mondes inventés dans nos jeux pour guider l’adulte que nous sommes devenus. C’est une belle manière de mettre un point final à une histoire qui nous bercera encore longtemps.
Patrick Van Langhenhoven
Titre original et français : Toy Story 4
Titre québécois : Histoire de jouets 4
Réalisation : Josh Cooley
Scénario : Stephany Folsom
Musique et chansons : Randy Newman
Version française interprétée par Charlélie Couture
Production : Jonas Rivera et Mark Nielsen
Sociétés de production : Pixar Animation Studios et Walt Disney Pictures
Distribution : Walt Disney Studios Distribution
Pays d'origine : États-Unis
Dates de sortie : 26 juin 2019
Distribution
Voix originales
Tom Hanks : Woody4
Tim Allen : Buzz Lightyear5 (Buzz l'Éclair)
Joan Cusack : Jessie6
Annie Potts : Bo Peep4 (La Bergère)
Blake Clark : Slinky Dog7 (Zig-Zag)
Don Rickles : M. Potato Head6 (M. Patate)
Estelle Harris : Mrs. Potato Head8
John Ratzenberger : Hamm9 (Bayonne)
Wallace Shawn : Rex8
Jeff Pidgeon : Aliens7
Kristen Schaal : Trixie10
Bonnie Hunt : Dolly11
Timothy Dalton : M. Pickleplants12
Jeff Garlin : Buttercup13
Lori Alan : Mme Anderson7
Tony Hale : Forky14,15 (Fourchette)
Keegan-Michael Key et Jordan Peele : Ducky et Bunny16,17
Keanu Reeves18 : Duke Caboom
Voix françaises
Jean-Philippe Puymartin : le shérif Woody
Richard Darbois : Buzz l'Éclair
Audrey Fleurot : Bo, la bergère
Pierre Niney : Fourchette
Jamel Debbouze : Ducky
Juliette Davis : Bonnie
Angèle : Gabby Gabby
Franck Gastambide : Bunny
Marc Arnaud : Duke Caboom
Ariane Aggiage : Giggle McDimples
Guillaume Lebon : le père de Bonnie
Rafaèle Moutier : la mère de Bonnie
Barbara Tissier : Jessie
Brigitte Virtudes : Dolly
Nathalie Bienaimé : Trixie
Emily Davis : Bi, Bop et Loula
Henri Guybet : Rex
Patrick Prejean : Bayonne
Jean-Loup Horwitz : Zig-Zag
Françoise Pavy : Margaret, la propriétaire du magasin
Serge Biavan : Commando Carl
Charlotte Clin : Harmony
Jean-Pierre Denys : Monsieur Patate
Mathias Timsit : Bouton d'or
Lior Chabbat : la fillette perdue
Aloïs Agaësse-Mahieu : Andy jeune et adolescent
Alexia Papineschi : Wendy
Michèle Bardollet : Madame Patate
Isabelle Ganz : la mère d'Andy
Pascal Casanova : Fanfan l'éléphant
Philippe Catoire : l'Ancien
Virginie Caliari : Carol Sanchez
Boris Agendanou : Éric Hochet
Vincent Bonnasseau : Carl Rhinoféroce et les Aliens
Grégory Quidel : Axel le forain
Aude Saintier : mère d'Harmony et Karen Beverly
Jean-Pierre Michael : Mr. Labrosse
Simon Volodine : le présentateur TV de Duke Caboom
voix additionnelles : Emily Delahunty, Islie Hirvonen, Maddy Hirvonen, Jamie McLean, Austin Abell, Nicholas Holmes, Laird Scaber, Tyson Venegas, Christine Chatelain, Julia Benson, Eliza Norbury, Rondel Reynoldson, Elysha Jackson, Allyson Grant, Alistair Abell, Brian Dobson, Daniel Bacon, Jason Simpson, Cardi Wong, Alan Silverman, Victoire Pauwels , Simon Faliu , Paloma Josso, Peggy Martineau, Camille Timmerman et Claude Perron.
Chœurs : Olivier Constantin , Richard Rossignol , Sébastien Valter, Magali Bonfils, Barbara Beretta et Méry Lanzafame.