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affiche Tout, tout de suite

Tout, tout de suite

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Un film de Richard Berry ,
Avec Richard Berry, Steve Achiepo,

Genre : Policier
Durée : 1h51
France

En Bref

Les portes volent en éclats, les pas résonnent dans l’escalier, des cris, des courses poursuites et l’hallali, la bête mise à terre emportée dans les locaux de la police. Le droit triomphe et la barbarie est repoussée loin des regards des gens ordinaires. La longue cohorte des assassins sauvages défile et retrace l’histoire qui hante l’humanité. C’est celle d’une porte donnant sur les enfers. Peu à peu les figures de pauvres types abjects en quête d’argent facile, inconscients de leurs actes se dessinent. On sent la préparation mal bouclée, on improvise souvent au petit bonheur la déchéance. C’est un plan de fou mis au point par un homme ayant perdu tout sens de l’humanité.

Il veut de l’argent et vite, tout, tout de suite. Il imagine le kidnapping d’un garçon ordinaire censé être riche, car il est juif. Une première, Lilith, séductrice diabolique, rate sa proie. C’est alors qu’intervient Zelda, l’argent motive ses actes, les conséquences lui importent peu. Ilan est un jeune homme simple qui pense que son charme fait effet. Il voulait juste un peu de séduction, une histoire d'amour comme nous en rêvons tous. Il ne se doute de rien, croit au mensonge. Il tombe dans le piège, ne se doute pas qu'il entre en enfer. La barbarie commence dès l'agression, elle s'achève dans les bras de la mort. La bête nauséabonde grandit, empire, brûlant le reste d'humanité de ses geôliers et de leur chef Youssouf Fofana et son gang des barbares.


Nous sommes loin de 24 jours, la vérité sur l’affaire Ilan Halimi d’Alexandre Arcady, vue du côté de la famille et de ses souffrances, dans l’attente et la découverte du pire. Certains lui reprochaient un certain sentimentaliste, une vision subjective, créant la polémique. Richard Berry, pour son sixième film, choisit le point de vue inverse se rapprochant plus de L’Appât de Bertrand Tavernier. Il utilise le noir et blanc pour séparer les parties du présent -l’interrogatoire du gang des barbares - et la couleur pour la reconstitution. C’est comme si, peu à peu, cette débauche de violence et de folie perdait les nuances, les couleurs de la vie pour devenir manichéenne.

La violence est plus suggérée que montrée, elle explose derrière les portes fermées, les silences des protagonistes. Richard Berry montre une société emportée dans une folie qui n’a plus de limite à la barbarie. Pourtant il ne fait pas de ses personnages des barbares, mais des petits délinquants stupide,s conduits par un psychopathe antisémite et avide d’argent facile. Le jeune Steve Achiepo réussit une prestation remarquable et sans doute difficile. Ils ont des rêves de minables : aller en vacances à la neige, payer leurs amendes à la RATP. Pour certains cela devient un jeu de tortionnaire, de bourreau nazi. Le film pointe du doigt ces voyous de plus en plus nombreux hors des clous, chiens fous lâchés dans la nature. Ils deviennent des clébards hargneux sans empathie, sans pitié, haineux jusqu'au fond de l'âme.

À un moment, l'un d'eux pouvait arrêter la machine, stopper l'escalade démoniaque. La fin devient malsaine sommet de l'horreur, car elle éveille la réalité, ce n'est plus du cinéma, ni de la fiction. La mise en scène se rapproche du documentaire, caméra à l’épaule, travelling sauvage, crédibilise l’engrenage qui se met en place, annonçant comme fin unique la mort. Le spectateur se demande comment des hommes peuvent atteindre ce sommet de barbarie ? Il faut franchir la frontière de l'humanité pour ne plus être que quelque chose d'innommable. La dernière scène résume cette société dont une partie dérape dans la folie et l’autre ne s’arrête pas pour porter secours, de peur d’être en retard au travail.

Patrick Van Langhenhoven

Note du support : n/a
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Sous-titres :
Edition :


Titre original : Tout, tout de suite

    Réalisation : Richard Berry

    Scénario : Richard Berry et Morgan Sportès, d'après Tout, tout de suite de Morgan Sportès

    Décors : François-Renaud Labarthe

    Costumes : Magdalena Labuz

    Photographie : Jean-Paul Agostini

    Son : Philippe Kohn, Michel Schillings et Nicolas Tran Trong

    Montage : Mickael Dumontier

    Musique : Harry Escott

    Production : Alain Goldman et Thomas Langmann

    Sociétés de production : Légende Films et La Petite Reine ; Bidibul Productions et Nexus Factory (coproductions)

    Sociétés de distribution : Mars Distribution

    Pays d'origine : Drapeau de la France France / Drapeau de la Belgique Belgique / Drapeau du Luxembourg Luxembourg

    Langue originale : français

    Format : couleur

    Genre : drame policier

    Durée : 114 minutes

    Dates de sortie :  11 mai 2016

Distribution

     Richard Berry : Daniel Halimi

    Steve Achiepo : Youssouf Fofana

    Marc Ruchmann : Ilan Halimi

    Idit Cebula : Mme Halimi

    Matila Malliarakis : Suze

    Romane Rauss : Zelda

    Djibril Gueye : Cappuccino

    Stéphane Fourreau : un policier

    Alexandre Boumbou : le père de Youssouf Fofana