Jocelyn est le roi des menteurs. Il s’invente de multiples visages pour séduire les petites demoiselles. C’est à l’occasion du décès de sa mère, surpris dans son appartement par la jolie voisine, qu’il s’invente un énorme bobard. Pris au piège sur le fauteuil roulant de sa mère, le nouveau personnage du séducteur est handicapé. Il ignore encore, malgré les avertissements de son meilleur ami Max et de son frère qu’il risque gros, surtout quand la voisine lui présente sa sœur, elle aussi clouée à un fauteuil. Il n’en finit plus de s’empêtrer dans le tapis de ses mensonges, poussant toujours plus loin le bouchon. La blague finit par s’amuser du bellâtre quand son palpitant commence à frapper au rythme de l’amour. Jocelyn ne sait plus comment sortir de son rôle et redevenir un jeune amoureux émotif. Le roi de la séduction se prend au prix des pièges, celui des sentiments vrais. Il faudra bien, au risque de la perdre, tout lui avouer, mais ça n’est pas joué d’avance.
Franck Dubosc, pour son premier passage derrière la caméra, réussit une bonne comédie, sincère, entre rire et larmes. Elle commence dans le style Dubosc, plaisanteries de séducteur carnassier habitué aux histoires courtes. On s’amuse de ce bonimenteur, camelot du sexe, pris à son propre piège. Il a l’intelligence ne pas forcer le trait, traçant un portrait d’un type que l’on aime et déteste. C’est bien tout le parcours de cet homme imbu de lui-même, sûr de ses victoires, qui finit par changer. C’est toutes les nuances qu’il traverse pour devenir un autre type quand l’amour le frappe, en pleine course mensongère. Nous comprenons que derrière la façade, se cache un être plus sensible et attachant. Tout est dans la réplique juste, le gag léger sur un sujet pas facile et souvent casse-gueule, le handicap.
Depuis la série La Piscine, Intouchables, Comme sur des roulettes, le sujet devient moins tabou. Le rire est une manière de nous rappeler la difficulté de vivre des handicapés qui ne manquent pas d’humour et d’autodérision sur eux-mêmes. Le propos n’est jamais blessant, toujours positif. Face à lui, Alexandra Lamy, lumineuse, pétillante, nous prouve une fois de plus qu’elle est une actrice surprenante. Le spectateur se demande si elle ne joue pas avec le séducteur handicapé, profitant d’un moment où elle peut enfin plaire. Toute la subtilité dans le jeu ouvre des portes que le spectateur découvre en fin de partie. Elsa Zylberstein s’amuse dans un rôle de secrétaire nunuche, amoureuse de son patron. Dans sa dernière partie, le propos est plus entre drame et comédie, avec une réflexion juste sur le sujet. C’est donc un premier film dans son ensemble réussi, comédie en demi-tons qui ne vous laissera pas insensible.
Patrick Van Langhenhoven
Titre original : Tout le monde debout
Réalisation et scénario : Franck Dubosc
Décors : Jérémy Duchier
Photographie : Ludovic Colbeau-Justin
Sociétés de production : Gaumont et LGM Cinéma SAS ; TF1 Films Production (coproduction)
Société de distribution : Gaumont Distribution
Pays d’origine : Drapeau de la France France
Langue originale : français
Format : couleur
Genre : comédie
Dates de sortie : 14 mars 2018
Distribution
Franck Dubosc : Jocelyn
Alexandra Lamy : Florence
Elsa Zylberstein : Marie
Gérard Darmon : Max
François-Xavier Demaison : le curé de Lourdes
Claude Brasseur : le père de Jocelyn
Caroline Anglade : Julie
Laurent Bateau : Lucien