Ténor

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Un film de Claude Zidi Jr.,
Avec Michèle Laroque, MB14, Guillaume Duhesme,

Genre : Comédie
Durée : 1h40
France

En Bref

Pendant que son frangin se bastonne dans les parkings de la banlieue, Antoine se rêve rappeur. En attendant, il livre des sushis et organise les combats du grand frère. La vie d’Antoine change quand il livre une commande à Madame Loyseau, maitre de chant à l’Opéra Garnier. Elle repère tout de suite la voix de notre petit livreur qui en a dans le coffre ! Elle décide de le prendre sous son aile et de faire de cette promesse, de ce don, une vérité. Au début, Antoine n’est pas très enchanté de suivre la voie des bourgeois. C’est le rap qui l’appelle avec ses rimes à la pelle. Madame Loyseau entreprend de faire « le siège » du livreur qui, après plusieurs sushis et quelques soucis, prend son envol. C’est un long parcours semé d’embûches qui l’attend, mais au bout du chemin, l’étoile pourra briller sous les sunlights. Il n’est pas facile de cacher à ses potes sa nouvelle carrière. Antoine devra slalomer entre les uns et les autres pour finir par trouver sa voie !

Claude Zidi Jr est le fils du roi de la comédie des Bidasses aux Ripoux en passant par L’aile ou la cuisse, en un temps que les moins de vingt ans ne peuvent pas connaître. Après une première comédie passée rapidement dans le paysage cinématographique, Ténor l’inscrit comme digne successeur de papa. Ténor commence de façon dramatique avec son air de Fight Club, prend des airs de comédie sociale pour finir par une comédie initiatique. C’est l’histoire d’un petit gars de la banlieue qui se rêvait rappeur et finira ténor. Comme son père, Claude Zidi Jr ancre sa comédie dans l’actualité sociale de l’époque. Il commence dans les parkings souterrains, la « grotte » où s’affrontent les brutes sauvages. Ensuite, Antoine devra quitter ce monde pour tenter sa chance dans un autre univers.

C’est la confrontation de deux chants, celui des bourgeois de l’Opéra et des petits gars rappeurs, assis sur les murets des tours sans fin de la banlieue. Le film rassemble ces deux genres incompatibles sous la bannière de la musique quand elle est bonne. C’est la découverte d’un autre monde pour Antoine, avec ses codes et ses règles bien différents du sien. Il découvre le chant lyrique et madame Loyseau, sa professeure, le rap. « À l’impossible nul n’est tenu » dit le proverbe. L’important, c’est le talent plus qu’une question de classe. Claude Zidi Jr nous propose une comédie honnête sur un terrain, hélas, déjà arpenté par d’autres de nombreuses fois avant lui, Le brio, Haute couture, etc. Certains verront dans cet énième opus le « complexe du sauveur blanc » (White Savior). C’est une lecture possible.

À mon avis, Ténor est avant tout une comédie calibrée avec ses poncifs incontournables, ses acteurs sortis de The Voice pour MB14 et de l’humour pour Michèle Laroque. Tout est en place pour occuper la case 21 h une fois la sortie en salle finie, et plaire à la ménagère et ses enfants, de 7 à 77 ans. Chacun est à sa place, chacun fait le job pour tenter de réunir un maximum de public en un minimum de temps. Est-ce que cela est un défaut ?

Patrick Van Langhenhoven