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affiche Tarzan

Tarzan

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Un film de David Yates ,
Avec Alexander Skarsgård, Margot Robbie, Christoph Waltz,

Genre : Film d'aventure
Durée : 1h50
États-Unis

En Bref

Une fois de plus c'est l'appât du gain poussant le capitaine Rom, quelques cailloux brillants contre le retour d'un mythe. Il promet d’amener Tarzan au Roi d’Opar contre l’exploitation des mines de diamants pour le bon roi Léopold des Belges. Un humaniste de l’époque, il souhaite apporter le bonheur de la civilisation aux indigènes. Ailleurs, les Lords anglais voudraient bien envoyer John Clayton III, Lord Greystoke en tournée au Congo. L’objectif  est de valider leur soutien au bon roi Léopold ou pas. Derrière les bonnes intentions du souverain se cachent de bien perverses intentions, rétablir l'esclavage.

C’est en tout cas ce que craint George Washington Williams, un ancien esclave afro-américain libre. C'est ce que cherche à comprendre celui qui oublie son origine animale, renie ses parents adoptifs loin, dans un autre pays. Jane n'est pas du même avis. C’est l’occasion d’un retour aux sources. Tout ce passe pour le mieux, le vent de la savane ravive les vieux souvenirs de l’enfance et des premiers pas d’un homme affrontant la bête pour découvrir sa vraie nature. Une fois de plus, comme dans le roman original, on kidnappe Jane et Tarzan court derrière pour la sauver. Pour cela, il abandonne ses habits de Lord Greystoke pour ceux de Tarzan. Votre mission, si vous l’acceptez, sauver un amour, un pays comme les super héros.


Tarzan, c'est le vieux mythe du premier  souffle de la terre du paradis perdu quand l’animal et l’humain vivaient en harmonie.

 C’est en 1912 qu’Edgar Rice Burroughs crée Tarzan qui, dans la langue manganie, signifie peau blanche. C’est un genre de singe, entre le gorille, le chimpanzé et l’homme. Après Tarzan seigneur de la jungle (Tarzan of the Apes), la série rencontre un énormes succès et compte plus d’une vingtaine de titres. Vous pouvez trouver encore de vieilles éditions d’occasion, particulièrement les quinze premiers tomes des éditions Néo, et encore disponibles en librairie, un ouvrage chez Omnibus regroupant les cinq premiers romans. Nous pouvons voir dans le mythe de Tarzan celui du bon sauvage valorisé par les écrits de Jean-Jacques Rousseau ou Vendredi dans Robinson Crusoé. Il rejoint les mythes de l’enfant sauvage élevé par des animaux, Mowgli de Rudyard Kipling, Romulus et Rémus, les fondateurs de Rome ou des épisodes de la mythologie grecque. Au début du vingtième siècle, les théories du darwinisme ont le vent en poupe. Elles inspirent de nombreux autres auteurs comme Robert E Howard et toute une vague de romanciers. C’est aussi l’environnement qui façonne un homme et non ses gènes. Dès Tarzan et les joyaux d'Opar les romans s’inspirent de la mythologie, des royaumes perdus, du fantastique, et de la science-fiction. Edgar Rice Burroughs écrira Pellucidar et de nombreux autres dans la même veine. Ils possèdent tous un point commun, la bien-aimée du héros est kidnappée par un mauvais garçon qui se croit plus malin.

 C’est bien la seule chose avec le pouvoir sur les animaux, les Manganis et une vague évocation d’Opar que les scénaristes de la nouvelle version reprennent. D’ailleurs, les héritiers tenaces de l’auteur exigent que soit inscrit le terme « inspiré » des romans d’Edgar Rice Burroughs. Il est vrai que jusqu'à maintenant, personne n’a eu la bonne idée de suivre l’œuvre du romancier, bien plus passionnante. Le mythe revient presque chaque année, à partir du premier en 1918 : Tarzan chez les singes (Tarzan of the Apes) de Scott Sidney avec Elmo Lincoln dans le rôle de Tarzan jusqu’en 1970 Tarzan's Deadly Silence de Robert L. Friend avec Ron Ely. Après il connaît des périodes d’oubli. Nous  retiendrons Greystoke, la légende de Tarzan (Greystoke, the Legend of Tarzan, Lord of the Apes) de Hugh Hudson avec Christophe Lambert. Christophe Lambert lui redonne ses lettres de noblesse. C’est le fameux Johnny Weissmuller qui, comme Sean Connery pour James Bond, crée les codes du personnage au cinéma, l’incarnant de 1932 à 1948.

 Ce dernier Tarzan ressemble plus à un film de super héros contraint d’accepter sa nature peu ordinaire, ses origines sauvages et sauver le monde du chaos, de l’esclavage. Cette trame simpliste donne un film de série B agréable, mais sans grande prétention. De nombreuses pistes intéressantes se soulèvent comme une promesse d’un vent frais qui donnera un ouragan, mais elles accouchent d’une brise. C’est le fond historique autour du roi des Belges Léopold, construisant une ligne de chemin de fer folle à travers le Congo. Il achète ce dernier avec sa fortune et rétablit l’esclavage comme source économique. Comme dans les romans de Burroughs, Tarzan appelle les animaux pour venir à son secours. Nous retrouvons Tantor l’éléphant, les lions de sa jeunesse et son frère mangani devenu le chef du groupe. Nous regrettons le manque d’exploitation de la cité d’Opar s’inscrivant dans le cinéma actuel qui promettait de beaux rebondissements. Nous trouvons tout le discours sur l’homme et l’animal vivant en harmonie comme au jour du paradis terrestre. C’est l'Afrique libre, désormais responsable de son destin. Les tribus s’unissent, une belle utopie d'un monde meilleur, loin de la réalité d'un continent qui se déchire aujourd’hui. Nous retrouvons le personnage afro-américain de George Washington Williams confronté à sa terre d’origine, une bonne idée tournant vite au minimum.

C’est aussi l’idée du siècle passé, du Blanc pilleur contre le Blanc éducateur apportant la civilisation et le bonheur ou la cupidité, la supériorité du Blanc convaincu de son savoir, mais qui est-il en réalité face à l'immensité du cosmos ? Tarzan ne manque pas de bonnes idées comme les retours en arrière sur l’origine de John Clayton, sa rencontre avec Jane et les guerriers waziris. Nous regrettons la transformation du personnage de Jane, devenue fille de l’instituteur du village. Tarzan manque de charisme, mais pour cette version série B, nous nous en contenterons. Christoph Waltz campe le même salopard depuis Inglourious Basterds de Tarantino. The Hollywood Reporter mentionne que Yates part travailler sur Les Créatures Fantastiques, le spin-off de Harry Potter, laissant derrière lui un film à 180 millions de dollars de budget inachevé. Peut-être que ceci explique cela, un film qui aurait pu, mais qui n’est pas la promesse espérée. Le tout s’achève avec la famille réunie, Jane libérée et la naissance d’un enfant sur fond de coucher de soleil. Tarzan est donc une série B au scénario léger comme une feuille tombant de la canopée pour mourir et se fondre sur le sol. Calibré pour l’été, il remplit son objectif, vous vider la tête. Il reste encore La légende de Tarzan d’après l’œuvre de Burroughs, mais pour quand et par qui ?

 Patrick Van Langhenhoven 

Note du support :
3
Support vidéo : Format 16/9 compatible 4/3, Format cinéma respecté 2.40, Format DVD-9
Langues Audio : Anglais, Italien, Allemand, Français Dolby Digital 5.1
Sous-titres : Français
Edition : Warner vidéo

Bonus :

  • "La renaissance de Tarzan"
  • - "Le Gabon sur grand écran"
  • - "Stop Ivory
  • BR:
  • l'Ultra HD Blu-ray 4K du film (en HDR)
  • - le Blu-ray du film
  • - la copie digitale du film au format UltraViolet
  • Blu-ray :
  • 3 featurettes :
  • - "La renaissance de Tarzan"
  • - "Le Gabon sur grand écran"
  • - "Stop Ivory"
  • "La création de la jungle virtuelle"
  • "Batailles et combats à mains nues"

Titre original : The Legend of Tarzan

    Titre français : Tarzan

    Réalisation : David Yates

    Scénario : Stuart Beattie, Craig Brewer, John Collee, Adam Cozad, d'après Tarzan chez les singes d'Edgar Rice Burroughs

    Direction artistique : Stuart Craig

    Décors : James Hambidge

    Costumes : Ruth Myers

    Montage : Mark Day

    Musique : Rupert Gregson-Williams

    Photographie : Henry Braham

    Production : David Barron, Mike Richardson, Alan Riche, Jerry Weintraub et David Yates

    Sociétés de production : Dark Horse Entertainment, Jerry Weintraub Productions, Riche Productions, Village Roadshow Pictures et Warner Bros.

    Société de distribution : Warner Bros.

    Budget : 180 millions de dollars

    Pays d’origine : États-Unis

    Langue originale : anglais

    Format : couleur - 2,35:1 - son Dolby numérique

    Genre : aventure

    Durée : 110 minutes

    Dates de sortie : 6 juillet 2016

Distribution

    Alexander Skarsgård (VQ : Frédérik Zacharek) : John Clayton III, Lord Greystoke / Tarzan

    Margot Robbie (VF : Dorothée Pousséo ; VQ : Catherine Brunet) : Jane Porter

    Christoph Waltz (VQ : Daniel Picard) : le Capitaine Léon Rom

    Samuel L. Jackson (VF : Thierry Desroses ; VQ : Éric Gaudry) : George Washington Williams

    Djimon Hounsou (VQ : Marc-André Bélanger) : le chef Mbonga

    Casper Crump : le Capitaine Kerchover

    Ella Purnell : Jane Porter, jeune

    Simon Russell Beale :

    Jim Broadbent (VQ : Hubert Fielden) : Premier Ministre

    Rory J. Saper : Tarzan, jeune