La maladie d'Alzheimer. Tout le monde connaît cette pathologie malheureusement encore incurable. Nombreuses sont les personnes âgées à en être atteintes. Alzheimer. Un combat de tous les instants pour ne pas oublier qui nous sommes : nos souvenirs heureux et malheureux, nos familles et nos désirs. Les malades se retrouvent peu à peu isolés du monde, en totale déconnexion.
Still Alice, la quatrième réalisation de Wash Westmoreland et Richard Glatzer a donc pour thème cette maladie. Le film est adapté du roman L’Envol du papillon, écrit par Lisa Genova. Cette professeure d’université en neurosciences qui découvre qu'elle est malade d'Alzheimer précoce assiste non sans lutter à toutes les étapes de sa déchéance, elle qui brillait par son intelligence et ses nombreuses recherches sur le langage.
Vous l'aurez compris : hyper-sensibles s'abstenir. Si vous aimez verser de nombreuses larmes dans les salles obscures, ce film est pour vous !
Still Alice évoque la maladie avec linéarité et un certain classicisme, usant d'habiles ellipses pour montrer l'évolution de la maladie et rythmer un tant soit peu le film. Si l'oeuvre des deux réalisateurs ne brille pas par sa mise en scène, elle a la mérite de placer Alice (Julianne Moore, grande gagnante de la dernière cérémonie des Oscars pour ce rôle) au centre d'un beau film, soigné et indéniablement réussi, ne serait-ce que pour les émotions qu'il procure.
Julianne Moore tient son personnage à merveille et évolue tout en finesse au cours du film, épaulée par Alec Baldwin (qu'elle a elle-même recommandée) dans le rôle du mari.
Le film possède également le mérite de gommer l'idée préconçue qui laisse à penser à bon nombre d'entres nous que notre mémoire nous est acquise et ne peut nous échapper.
Alice est encore jeune, elle est moderne (joue en ligne sur son Iphone) et brillante... malheureusement la maladie est cruelle et peut s'attaquer à n'importe qui, la maladie d'Alzheimer concerne énormément de familles et frappe toutes les catégories sociales.
Les premiers trous de mémoire sont sans grande conséquence, mais peu à peu Alice sombre dans la confusion, jusqu'à ne plus reconnaître ceux qui lui sont le plus chers, déchirure ultime.
Alors, si le film donne un conseil simple et primordial : c'est de ne pas oublier d'aimer les gens qui nous sont proches. La morale peut sembler convenue mais elle est terriblement efficace et incarnée à merveille par le duo mère/fille formé par Julianne Moore et Kristen Stewart.
La jeune Kristen Stewart confirme d'ailleurs ses talents d'actrice (et nous fait peu à peu oublier la médiocre Bella de Twilight) dans ce rôle tout en nuances de fille rebelle et rêveuse.
Vous l'aurez compris, Still Alice est un drame qui tire sa force du jeu émouvant et sans bavure de ses acteurs et tire les bonnes ficelles pour nous faire pleurer : musique récurrente, mise en scène sobre mais n'hésitant pas à s'attarder sur des visages ravagés par la tristesse et l'incompréhension....
Classique, le film prend de l'ampleur au fur et à mesure, accompagnant Alice jusqu'au grand final tout en émotion, ouvrant son sujet pour nous permettre d'y entrevoir toute la poésie et la sensibilité des deux réalisateurs.
Sarah Lehu
Copie digitale offerte au format UltraViolet
Titre original : Still Alice
Réalisation : Wash Westmoreland et Richard Glatzer
Scénario : Wash Westmoreland et Richard Glatzer, d'après le roman Still Alice de Lisa Genova
Photographie : Denis Lenoir
Montage : Nicolas Chaudeurge
Musique : Ilan Eshkeri
Sociétés de production : BSM Studio, Backup Media, Big Indie Pictures
Pays d’origine : États-Unis
Langue originale : anglais
Lieu de tournage : New York
Format : couleur
Genre : drame
Durée : 99 minutes
Distribution :
Julianne Moore : Dr Alice Howland
Kristen Stewart : Lydia Howland
Alec Baldwin : Dr John Howland
Kate Bosworth : Anna Howland
Hunter Parrish : Tom Howland
Shane McRae : Charlie
Stephen Kunken : Dr Benjamin
Victoria Cartagena : Professeur Hooper
Cali T. Rossen : Leslie
Erin Darke : Jenny
Kristin Macomber : Anne