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affiche Song To Song

Song To Song

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Un film de Terrence Malick ,
Avec Ryan Gosling, Rooney Mara, Michael Fassbender,

Genre : Drame psychologique
Durée : 2h08
États-Unis

En Bref

Depuis A la Merveille, le cinéma de Terrence Malick bascule dans une poésie cinématographique comme Jim Jarmush avec Paterson. Le premier dans une narration contemplative où le sacré et la nature occupent une place de choix. Le second choisit une poésie du quotidien. Il ne faut pas chercher de narration ordonnée, si ce n’est un chaos poétique dans Song To Song. Chanter ma chanson nous dit une jeune femme amoureuse, mais laquelle ? Celle du vivant, épousant l’amour comme une quête obsessionnelle inscrite dans un sens à donner au monde. En deux mots, le film démarre comme un Jules et Jim sur fond de musique entre un chanteur compositeur, une jeune chanteuse en devenir et un producteur de disques. Les couples se séparent, composent une nouvelle chanson, le producteur s’éprend d’une serveuse de bar et les deux autres chantent leurs chansons d’amour jusqu’à la séparation. C’est la trame que nous avons cru percevoir, mais c’est peut-être une autre symphonie. La vie ressemble à la rivière en fond sinueuse et surprenante, empruntant de nombreuses voies pour se jeter dans l’océan.


Qu’importe l’histoire, c’est le cheminement que prend le film à travers ses images et ses brides de dialogues, de voix off, long poème lyrique, qui est important. Nous retrouvons dans ce ballet existentiel les voiles, les piscines où les corps plongent pour retrouver leur origine, la nature en fond, l’errance… L’amour trouve sa place au cœur d’un monde où les âmes se cherchent et se perdent. Song to Song prend une forme plus libre que Knight of Cups où les voiles et les corps jetés dans l’eau revenaient comme un refrain. Des images récurrentes reviennent sans cesse comme un leitmotiv, une obsession. La miséricorde et l’amour se taillent la part belle de la narration. Trouver sa place, l’amour au sein du monde devient la quête d’une vie. On aime et on désespère de l’éternité d’une vie ensemble.

On finit par se séparer et désespérer de ce sentiment perdu. C’est le cinéma de l’errance dans une quête d’absolu à travers ce que vole l’objectif. Nous remarquerons la capacité à saisir un sourire le regard, le corps d’une femme. Hymne à la liberté de l’acteur, du réalisateur, du personnage, fiction et réalité s’entremêlent et se démêlent sur l’écheveau du temps. C’est un clin d’œil, une ode à Rimbaud poète libre et prisonnier de sa propre quête. Entre christianisme et bouddhisme s’envole l’inconstance des choses, l’éphémère, bonheur et malheur se succèdent dans l’espace d’un soupir, d’un désir. Le visage ridé de la vieille mendiante rappelle peut être la place des mères de miséricorde torturées. Les pères sont en fuite, immobilisés, crucifiés. Malick connaît la thématique et se laisse porter, emporter par la route de façon intuitive. Il trace comme un cercle, repartir à nouveau, suivre le cycle du karma de la miséricorde à visage humain.

Les images s’enchaînent, les couples se fondent dans l’espace où la nature apparaît toujours en toile de fond, même dans l’architecture et les couleurs urbaines. Le chien revient, symbole de la fidélité, de la constance de l’amour pour toujours et à jamais. Malick se perd et nous égare dans un récit que seul le poète comprend. C’est une nouvelle forme d’écrire des vers avec la caméra. Le sens n’est pas dans la trame de l’histoire, mais dans ce qu’elle nous livre sur notre âme à travers l’amour qu’elle valorise. Aimer toujours et encore semble être l’unique raison de notre présence, aimer l’autre à en mourir, aimer notre terre et se fondre dans l’infini cosmos. C’est la beauté et la complexité du cinéma de Terrence Malick, cet obscur objet du désir.

Patrick Van Langhenhoven

Note du support : n/a
Support vidéo :
Langues Audio :
Sous-titres :
Edition :


    •       Titre original et français : Song to Song

    •       Titre de travail : Lawless

    •       Réalisateur : Terrence Malick

    •       Scénario : Terrence Malick

    •       Direction artistique : Ruth De Jong

    •       Décors: Jack Fisk

    •       Costumes: Jacqueline West

    •       Casting: Vicky Boone et Francine Maisler

    •       Montage: Brian Berdan, A.J. Edwards et Keith Fraase

    •       Photographie: Emmanuel Lubezki

    •       Producteurs: Nicolas Gonda, Sarah Green et Ken Kao

    •       Société de production : Buckeye Pictures et FilmNation Entertainment

    •       Langue originale : anglais

    •       Durée : 129 minutes

    •       Genre : Drame

    •       Dates de sortie : 12 juillet 2017

Distribution

    •       Michael Fassbender : Cook

    •       Ryan Gosling: BV

    •       Rooney Mara: Faye

    •       Natalie Portman : Rhonda

    •       Cate Blanchett : Amanda

    •       Linda Emond : Judy, la mère de BV

    •       Holly Hunter (VF: Martine Irzenski): Miranda

    •       Val Kilmer: Duane

    •       Lykke Li: Lykke

    •       Bérénice Marlohe: Zoey

    •       Tom Sturridge : le frère de BV

    •       Jaylyn Jones (VF : Celine Ronté) : une escorte

Dans leurs propres rôles :

    •       Black Lips

    •       Flea

    •       Anthony Kiedis

    •       Josh Klinghoffer

    •       John Lydon

    •       Neon Indian

    •       Iggy Pop

    •       Chad Smith

    •       Patti Smith

    •       Spank Rock

    •       Tegan and Sara

    •       Florence Welch

    •       Big Freedia

    •       The Lizardman