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affiche Skin

Skin

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Un film de Guy Nattiv ,
Avec Jamie Bell, Danielle Macdonald, Vera Farmiga,

Genre : Drame psychologique
Durée : 2h
États-Unis

En Bref

Bryon ne connaît rien d’autre que le Vinlanders Social Club dirigé par ses mentors Sharen et Fred. Enfant perdu recueilli tout jeune, il trouve un foyer, le réconfort, une terre d’amour sur fond de haine et de xénophobie. Sharen et Fred prônent un discours extrémiste, fasciste dans la lignée du Klan et des groupements nazis leurs alliés. C’est dans ce tas de fumier nauséabond, qu’il construit son nid. Il fait ses premier pas d’adulte sur un monde bâti sur la peur et la mort. Aujourd’hui Pa et Ma se lancent dans la politique et leur petit rejeton est bien décidé à soutenir leur candidature à coups de poing et plus s’il le faut. A sa décharge, le gamin n’a jamais connu d’autre horizon que celui des ténèbres. Malgré les appels de Daryl, un militant afro-américain fondateur de One People's Project, il campe sur ses positions qu’il pense sans faille. Dans le cœur des enfers, il suffit d’une rencontre, pour que tout change. La petite graine de l’amour creuse son sillon dans l’âme de Bryon. Il comprend qu’il existe un autre pays où brille l’arc-en-ciel. Il doit sortir du terrier, abandonner la nuit pour découvrir un autre monde plus coloré. Le chemin de la rédemption n’est pas sans conséquence, sans violence, sans difficulté, sans concessions. Au bout de la route, il existe une prairie sous le ciel bleu où il fait bon vivre.


Guy Nattiv, oscarisé pour son court-métrage sur le même sujet, nous propose la version longue. Il la dédie à son grand-père, rescapé des camps de concentration. Il raconte la rédemption de Bryon Widner, jeune garçon embarqué dans un discours extrémiste et xénophobe. Il décidera, en découvrant l’amour et le sens de la famille, de changer de vie. Autour de cette histoire vraie, Guy Nattiv construit un chemin partant de l’enfer pour finir au paradis. Skin ressemble à une tragédie antique, un drame shakespearien, du tombeau à l’horizon du ciel bleu. Dans la première partie, nous suivons cet homme empli de haine, au coup de poing facile. Il est prêt à défendre son mentor par tous les moyens. Il ne connaît que sa parole pour guider sa route dans le paysage sinueux d’une Amérique aux idées malsaines. Le réalisateur décortique l’embrigadement de ces jeunes garçons paumés, sans foyer, crevant souvent de faim. Ils trouvent une famille qui les accueille sans concession, avec Sharen et Fred.

Le piège se referme sur leurs pas. Le discours s’insinue peu à peu cheminant sans comparaison dans leur cœur. D’un côté, Bryon abandonne le navire et d’un autre, une jeune recrue suit la route de l’embrigadement. La deuxième partie retrace la difficulté pour quitter ce milieu qui ne vous laisse aucun répit. Comment trouver du travail, le corps tatoué de slogans haineux ? La troisième partie est celle de la rédemption, la découverte d’un sentiment autre, plus doux. C’est une famille qui ne vous demande pas la mort mais la vie. Bryon efface de son âme et de son corps les marques d’hier pour les remplacer par les couleurs du bonheur. La route est longue et demande un accompagnement de tous les jours. Il le trouvera chez l’ennemi et dans  l’association non violente de Daryle Lamont Jekins, une aide précieuse. Contre son témoignage, One People's Project se charge d’effacer les tatouages de son passé.

Guy Nattiv plonge au cœur de cette Amérique profonde dans des décors d’hiver aux arbres morts, sans vie, aux forêts de désolation pour finir dans le néant de la salle d’opération. C’est le passage, la porte à franchir pour devenir un autre. C’est un premier film qui examine sans faille la route de la haine pour mieux la mettre à bas. Il dénonce la manière sournoise d’embrigader ces jeunes gosses perdus pour en faire le bras armé de la haine. Il oppose la parole non violente de Daryle Lamont Jekins et celle de la famille chère à l’Amérique pour bâtir un monde de paix et d’amour. Comme pour American History X, il dénonce le racisme et l’extrémisme qui hantent le pays de plus en plus avec l’élection de Donald Trump. Ne nous trompons pas, ils ne seront jamais acceptables ni ici ni ailleurs. Skin démonte bien la folie de ces idées qui n’aboutissent à rien d’autre qu’au pays d’Hadès. Elles ne sont pas à mettre entre toutes les mains.  

 Patrick Van Langhenhoven

Note du support : n/a
Support vidéo : 16:9 compatible 4/3 format d'origine respecté 2.35
Langues Audio : français, anglais Dolby Digital 5.1
Sous-titres : Français
Edition : Joker

Bonus:

Court métrage oscarisé de Guy Nattiv

    Titres original et français : Skin

    Réalisation et scénario : Guy Nattiv

    Direction artistique : Mary Lena Colston

    Costumes : Mirren Gordon-Crozier

    Photographie : Arnaud Potier

    Montage : Lee Percy et Michael Taylor

    Musique : Dan Romer

    Produit : Dillon D. Jordan, Oren Moverman, Guy Nattiv, Jaime Ray Newman, Celine Rattray et Trudie Styler

    Sociétés de production : Maven Pictures1 ; Tugawood Pictures, Come What May Productions, Item 7, Lost Lane Entertainment, New Native Pictures, PaperChase Films et Sight Unseen Pictures

    Société de distribution : A24 Films

    Pays d'origine : États-Unis

    Langue originale : anglais

    Format : couleur

    Genre : drame biographie

    Durée : 120 minutes

    Date de sortie : 3 décembre 2019 (DVD)

Distribution

     Jamie Bell (VF : Sébastien Hebrant) : Bryon Widner

        Tyler Williamson : Bryon Widner, jeune

    Danielle Macdonald (VF : Laurence Stevenne) : Julie Price

    Daniel Henshall (VF : Alexandre Crepet) : Slayer

    Bill Camp (VF : Michel Hynderickx) : Fred « Hammer » Krager

    Louisa Krause : April

    Zoe Margaret Colletti (VF : Sophie Pyronnet) : Desiree

    Kylie Rogers (VF : Laëtitia Liénart) : Sierra

    Colbi Gannett (VF : Matilda Acquisto) : Iggy

    Mike Colter (VF : Claudio Dos Santos) : Daryle Jenkins

    Vera Farmiga (VF : Valérie Lemaitre) : Shareen

    Mary Stuart Masterson (VF : Laurence César) : l’agent Jackie Marks

    Russell Posner : Gavin

    Jenna Leigh Green : Rebeca Ramos

    Sean Cullen : Dr Bruce Shack

    Jaime Ray Newman : l’infirmière Melissa Frye

    Ghazi Albuliwi (voix)

    Nominations

    Festival international du film de Toronto 2018 : sélection « Special Presentations »

    Berlinale 2019 : sélection « Panorama »

    Festival du cinéma américain de Deauville 2019 : sélection en compétition