Si j’étais un homme

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Un film de Audrey Dana ,
Avec Audrey Dana , Christian Clavier, Eric Elmosnino,

Genre : Comédie
Durée : 1h38
France

En Bref

Jeanne vient de se faire larguer. Ses rêves de prince charmant volent en éclat comme son idée sur les hommes. Un soir d’orage, elle se réfugie sous les draps pour se réveiller au matin transformée. C’est une autre femme, enfin un homme à forte poitrine et avec un gros pinpin entre les jambes. Elle va devoir assurer dans les jours qui viennent la fin d’un chantier difficile dans son cabinet d’architecte et résister aux avances du bellâtre de service avec qui elle doit faire équipe. Elle doit trouver le moyen de revenir à sa forme originelle. Elle compte beaucoup sur son gynéco qui semble un rien dépassé.

Pour l’instant, Jeanne s’habitue à sa nouvelle vie avec un alien entre les guibolles. Pour sa copine de palier, Marcelle, c’est plutôt cool. Elle aimerait bien se mettre dans la peau d’un mec. C’est libre, indépendant, ça ne pense pas aux petits tracas du quotidien. Les prochains jours, mois, années, s’annoncent difficiles pour la Jeanne. Comment expliquera-t-elle à ses enfants que maman est moitié mâle, moitié femelle ? Il n’est pas si simple de vivre dans ces conditions quand on a toujours été une petite chose fragile et tendre.

Deuxième réalisation pour Audrey Dana après Sous les jupes des filles où déjà elle s’attachait à explorer les rapports hommes femmes. Elle continue de s’interroger sur le féminin / masculin, avec moins de réussite. Si j’étais un homme, accumule les images d’Épinal, frôlant la caricature sur le sexe masculin. Déjà Sous les jupes des filles les accumulait en grande partie dans une comédie sympathique, sans rien d’exceptionnel. Si tu veux connaître le nom du bidule à papa surnommé Pinpin, cette comédie est faite pour toi. Le mot bite revient comme la vague sur le rivage, mais lui ne porte à aucune réflexion sur le sens du monde. Si tu veux savoir comment marche un homme, un peu comme un canard au bord de la mare, tu apprendras que Pinpin gonfle sous l’effet de la chaleur sous les jupes des filles et des images imaginaires ou réelles. Il te faudra, pauvre de toi, plusieurs fois par jour, le secouer jusqu’à ce qu’il se dégonfle !

J’arrête là ma liste de poncifs où le trait forcé ne fait même pas rire. Tu ne verras jamais la chose, mais comprendras qu’elle est énorme... Tu verras des couples se construire et se quitter, des femmes pleurer et des mecs jouer l’indifférence. Les femmes possèdent de nombreux enfants qui courent partout et posent des questions gênantes. La comédie française franchouillarde genre Mon curé chez les nudistes avait au moins le don de faire rire. Audrey Dana glisse bien une note romantique où les apparences du play-boy tombant tout ce qui bouge te réserveront des surprises. Nous sommes loin de Ce que veulent les femmes plus subtil et plus marrant. Trop de clichés tuent la bonne blague et n’apportent rien de bon au final. Passer la moitié du film le dos vouté et la marche en canard ne donne pas une vraie image des hommes. C’est bien là que le bât blesse, il manque un ton original, un vrai discours profond et sensible et de l’humour. C’est dommage, Audrey Dana semble pleine de bonne volonté et son idée de yin et yang du couple, du un devenu deux, nous séduit bien.

Patrick Van Langhenhoven