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affiche Saint Amour

Saint Amour

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Un film de Benoît Delépine , Gustave Kervern ,
Avec Gérard Depardieu , Benoît Poelvoorde , Vincent Lacoste ,

Genre : Comédie de mœurs
Durée : 1h41
France

En Bref

Jean et Bruno, son fils, comme chaque année, se retrouvent au salon de l’agriculture, rendez-vous des gens de la terre. Jean aimerait bien que le fiston reprenne la ferme familiale, suive sa trace, mais l’atmosphère est plutôt tendue. Bruno, lui, ne se voit pas dans ce métier difficile. Depuis longtemps, le spleen et l’alcool remplissent la misère de son existence. Il se lance avec son pote  dans une virée sur la route des vins sans quitter le salon. Comme le disent les deux compères, il vaut mieux les avoir en début qu’à la fin. Comment retrouver le fil perdu, renouer la parole, marcher de nouveau ensemble dans la fraicheur des prés ? Jean ne voit qu’une solution, emmener le Bruno dans une escapade sur la vraie route des vins.

Ils embarquent un jeune chauffeur de taxi qui les conduit au cœur de leur Eldorado. Chaque halte marque une rencontre avec l’autre et un pas de plus entre le père et le fils. De la jeune fille désabusée, effrayée par l’avenir qui s’annonce, à la dernière, cette vénus cavalière à la crinière de feu perdue au fin fond de la France, la parole reprend sa place, retrouve le chemin du cœur, transforme la route en beaucoup plus qu’un simple voyage. Mike le chauffeur de taxi au nom de tracteur américain est aussi fragile que les deux autres. Ils ignorent encore qu’ils trouveront tous les trois leur Eldorado en bout de piste.


Une fois de plus, Benoît Delépine et Gustave Kervern nous entrainent dans une histoire improbable, dévoilant l’âme des gens ordinaires. C’est le récit de deux types perdus que nous croisons chaque jour, ou chaque matin dans le miroir de la salle de bain. Ils nous ressemblent, trimbalent le même spleen, les petites misères de la vie creusant leurs sillons dans la maison. Bruno noie son mal-être dans le vin, traçant une route immobile, enfermé dans le salon. Elle finit par le ramener au même point. Il tourne en rond, n’ose pas avouer à son père que ce métier l’épuise, le tue. Jean est une nature taillée à la Gabin. Il représente le paysan à l’ancienne aujourd’hui en danger.

Il est  ancré à la terre comme un arbre prenant racine. C’est la figure mythique de l’homme en harmonie avec son espace, l’animal, Gaïa. Jean s’accroche encore aux quelques messages qu’il envoie à sa femme restée au pays, attendant le retour de son Ulysse. Benoît Delépine et Gustave Kervern construisent un univers spécifique où derrière le rire se cache une grande tendresse avec ces moments fragiles où l’essentiel devient sublime. Le rire pétille comme un bon vin et l’ambre où le rouge noie la tristesse, la détresse cachant une réflexion plus grande sur l’existence. C’est un mélange cocasse d’humour et de poésie du vivant, s’appuyant souvent sur le plan-séquence. C’est un cinéma de l’absurde avec une touche de surréalisme où l’improvisation, l’écriture au cordeau, l’instinct, rebondir sur une bonne opportunité, donnent ce style particulier que nous adorons. Ils savent peindre, sublimer les figures des gens simples comme la mère dont je ne vous dévoilerai pas le secret, un personnage magnifique.

Le voyage cache une quête de l’amour perdu, celui entre le père, le fils et la femme, avec un grand A. Tout le cheminement des trois dévoile peu à peu leur fragilité intérieure, leur désarroi face à la vie qui déroule son chemin de travers. De cave en cave, de vigne en vigne, le vin éveille à l’amour. C’est la rencontre qui bouscule les trois peu à peu, elle les ramène à l’essentiel, à se dévoiler, se reconnaître et connaître l’autre. Ils finissent par trouver la femme, l’amour la quête de toute une vie. C’est le visage, le corps adoré que l’on traque dans la foule, dans l’ombre de nos petites vies, dans ce quotidien qui prend les couleurs du bonheur. La difficulté à vivre les éloignait de leur cœur qui fait boum comme le dit la chanson. Au bout, dans les cabanes nichées au sommet des arbres, peut-être le mythique arbre de vie, ils finissent par trouver chacun leur trésor. Derrière la route se cache la thématique centrale, une belle histoire d’amour.

 Patrick Van Langhenhoven

Support vidéo : Format 16/9 compatible 4/3, Format cinéma respecté 1.85, Format DVD-9
Langues Audio : - 2.0, Français Dolby Digital 5.1 Audiodescription (pour malvoyants)
Sous-titres : aucun
Edition : Le Pacte vidéo

Bonus

  • Comédiens sur le tournage (2')
  • Entretiens avec Benoît Delépine et Gustave Kervern (13')
  • Bande-annonce

Interview de Benoit Delepine , Gustave Kervern et Vincent Lacoste

 CR « Est-ce que le tournage a été houleux ? »

- Le tournage a été dissipé. C'est sûr, car Benoît et Gérard s'entendent tellement bien que c'est presque trop bien parfois, mais ça donnait un charme au tournage et une certaine folie que l'on recherche toujours. Dans nos films on aime toujours prendre les acteurs les plus dingues. Alors, on ne va pas leur reprocher de l'être. On en est à notre 7e et ça ne se passe jamais pareil, mais on se débrouille pour qu'il y ait de l'inattendu, pour qu'il se passe des choses, on aime ça. Effectivement sur ce tournage, nous n’avons pas été déçus avec ces deux personnages. Ç’a été terrible dès le  début, dès le salon de l'agriculture. C'est pour ça qu'on a fait le choix des deux caméras pour pouvoir avoir le plus de matériel possible, car tourner avec des acteurs très connus dans ce salon qui regroupe des milliers de personnes et de bêtes, c'était un enfer sur terre. On a réussi à se glisser là-dedans grâce à ces deux caméras, c'est pour ça qu'il y a ce sentiment d'urgence dans ces séquences. On a essayé de garder cette urgence-là pour le reste du film. Gérard, Benoit et Vincent ont été super et Vincent a réussi à se glisser dans le film parfaitement. 

 CR : Comment vous est venue l'idée d'associer route des vins et route de l'amour, car finalement tout le film tourne autour de l'amour ? 

 C'est un peu notre vie donc … (rires). On ne voulait pas faire un film de pochtrons, ce n’était pas le but donc, effectivement, on s'est posé des questions sur ce que l'on pouvait glisser dans ça. C'est venu à l'écriture, les rencontres des personnages avec les filles... Sur le tournage, le côté route des vins est passé un peu au second plan également et c'était tant mieux, c'est pour ça que le film s'appelle Saint-Amour. D'ailleurs, ce n’est pas un film d'œnologues du tout, quoiqu'on apprenne tout de même quelque chose : les caudalies (unités de mesure de la durée en bouche des arômes d’un vin NDLR). Mais c'est sûr que par rapport à un film comme Sideways, le côté vin reste vraiment en toile de fond. Par contre c'était très intéressant de voir tous ces vignobles dans autant de régions, la France est magnifique pour ça. »

 CR : Comment vous avez décidé de l'apparence de Gérard dans le film, son côté Gabin ? 

- Mon père est vraiment agriculteur, il a vraiment ce look-là. Il est même venu sur le tournage et ils se sont rencontrés tous les deux, c'était un moment étonnant. On aime faire de Gérard autre chose dans nos films, et on voulait le vieillir un peu.

CR : Est-ce que vous avez recherché les dix phases du vin ? 

- Ça c'est quelque chose que l'on connaît oui, même très bien tous les deux. C'était quelque chose que l'on voulait raconter au cinéma. Depuis Un singe en hiver, il existe finalement peu de films qui rendent compte de ces différents états au cinéma. C'était très drôle de filmer ces scènes, surtout à la foire agricole. Benoît a vraiment joué le jeu, il était à jeûn le matin et archi bourré le soir, on n’a pas triché, on a fait les stades dans l'ordre. C'était extraordinaire, il y avait une scène dans la foire avec le mec déguisé en cochon, il faisait son spectacle, c'était drôle. Il y a cette scène pendant les dix stades de l'alcool, Benoit nous disait à chaque fois, si je me plante dans l'ordre des stades je me coupe une couille... et heureusement qu'il ne l'a pas fait sinon ça lui aurait coûté dix couilles... on hurlait de rire à chaque fois qu'il se plantait. 

 CR Tout à l'heure, vous parliez de l'urgence du tournage quand vous tourniez dans des lieux où il y avait du monde. Dans les dialogues est-ce qu'il y avait une part d'improvisation ? Est-ce que tout était écrit ?

-Tout était écrit, mais il y a des choses qui ont été ajoutées au tournage, forcément... mais en général on essaye de suivre tout de même le scénario. On ne s'en tenait qu'au scénario. Il y avait une scène qui a été filmée dans un dancing avec tous les trois, une scène assez sophistiquée, mais on ne l'a pas gardée finalement au montage. On a préféré privilégier la scène en voiture où il y a le concours de regards pour voir Céline. Ils s'amusaient beaucoup tous les trois à improviser énormément de choses, c'était génial. 

Vincent Lacoste : On faisait beaucoup de scènes improvisées, surtout dans la voiture. 

 CR : Vincent, c'est facile de trouver sa place au milieu de ces deux monstres sacrés ? 

Vincent Lacoste : Devant la caméra on joue ensemble. J'avais déjà joué avec Gérard pour Astérix, donc je le connaissais déjà un peu. Benoit a tout de suite été très sympa avec moi. C'est sûr qu'au début c'est impressionnant, surtout que j'étais devant, en train de conduire et eux derrière... 

 CR J'ai remarqué que les femmes les ramenaient à la réalité, c'était écrit, j'imagine ? 

- Oui, elles les ramènent à leurs propres soucis. Elles-mêmes sont avec des gros soucis à gérer, que ce soit Céline Sallette ou Solène Rigot. Effectivement, chacune des apparitions féminines évoque une réalité sociale de la France d'aujourd'hui. 

 CR le geste que fait Benoit à chaque fois qu'il est en présence de femmes, cela vient d'où ? 

- Ah, ça c'est une de ses trouvailles personnelles. Il a tout de suite compris le côté handicapé sentimental du personnage. Ce geste-là ça veut tout dire : je cache ma calvitie, je ne suis pas à l'aise, je suis timide... il a trouvé son personnage tout de suite. 

 CR vous l'avez écrit spécifiquement pour Depardieu et Poelvoorde ? »

- Au tout départ, on avait un autre projet qui n'a pas pu se faire et c'était écrit pour Jean-Roger Millaut... ensuite quand on a commencé à penser à la route des vins en général, ç’a été une évidence que c'était pour eux d'eux. On avait envie aussi que le chauffeur de taxi soit jeune, d'où la venue de Vincent sur le film. On voulait qu'il y ait une autre génération.  

CR  Donc le tournage avec un jeune, ça change quoi ? »

- Ça change qu'il est plus frais dans le film, ça fait plaisir de le voir. Il nous calmait. »

 CR Et à la fin du tournage, c'est vous ou lui qui avez changé ? 

- Disons que ça nous a donné envie de continuer à travailler avec lui. Pour le choix du chauffeur du taxi, il fallait tout de même que ça se passe bien entre les trois. J'ai donc appelé Gérard pour lui dire que ça serait Vincent et il était ravi. Il disait que c'était un vrai être humain, il a un univers, il ne se sent jamais en dehors. Vincent est très mature, je trouve, dans ce film et il a une forme d'indépendance dans ce film. »

 CR Est-ce que tu aimes boire dans la vraie vie ? 

Vincent Lacoste : Bien sûr ! Après, je devais conduire sur le tournage donc je ne pouvais pas trop boire. 

 13- Est-ce qu'on peut dire que votre film est un hommage aux agriculteurs ? 

-  Ah bah oui. C'est eux qui gardent la France. Il y en a beaucoup qui parlent de la nature, mais peu qui y vivent vraiment... et ce sont les agriculteurs. Ce sont des agriculteurs de proximité. 

 CR Il y a l'image du père qui est importante pour vous ? 

- Oui ça fait partie du film et on voulait en parler. Ce n’est jamais facile de percer le mystère des enfants et inversement. C'est vraiment notre génération. 

 CR Vous êtes un peu dans la situation de Poelvoorde qui n'a pas voulu reprendre l'exploitation ? 

- Oui, après moi il n'en a jamais été question parce que j'étais tellement gaffeur qu'il ne voulait pas.

J'ai même failli foutre en l'air le tracteur familial. Je n’ai jamais remis le pied sur un tracteur depuis ce temps-là. 

 CR Qu'est-ce qui vous plaît dans ces lieux comme La Pataterie, Jardiland ? »

- Ce n’est pas que ça nous plaise particulièrement, c'est que c'est la vie tout simplement. Y habitant et connaissant la réalité, il fallait qu'on en parle. Il n’y a quasi pas de film qui parle de cette réalité-là. On essaye de montrer une France qui n'est pas fantasmée, sans en faire une caricature. 

 CR Vous avez rencontré des agriculteurs qui font la route du vin à l'intérieur de la foire ? 

- Non ils ne la font pas, mais par contre ils restent bloqués à un stand. Ils ont leur préférence, mais peut-être que ça va leur donner l'idée. 

 CR Est-ce que vous avez une recette pour donner une telle densité aux petits rôles dans vos films ? 

- Déjà on se refuse à faire de la figuration. Généralement, c'est des gens qu'on aime bien ou qu'on a découverts entre deux tournages... ce sont des petites rencontres comme ça et ça nous touche. Le prophète c'est un vrai prophète qui est à Montmartre par exemple. 

 CR Pour le titre du film, vous l'avez trouvé quand ? 

- Généralement c'est au cours de l'écriture, celui-là s'est imposé à l'écriture, ça réunit bien les différents sujets du film. 

 CR Est-ce que vous avez l'impression qu'on pourrait mettre votre dernier film et Near Death Experience ensemble ?

- Near Death Experience est un éloge du pessimisme alors que celui-là est un éloge de l'amour. 

- Oui c'est vrai. C'est vrai que Saint-Amour est plus optimiste, ça se rapproche d'un feel-good movie. On a eu une année difficile avec les attentats, on n’avait pas envie de refaire un film triste. 

 CR Le prochain film ça serait aussi un road-movie ? 

-  Non, on veut éviter ça. Le road-movie… on se fout d'en refaire un autre car ce n’est jamais pareil. On a besoin de vivre des choses, de ne pas être dans le même cadre … c'est pour vivre des aventures, rencontrer des gens, des lieux.

Pour le prochain, on sait où on va, on a déjà dormi dans le lieu en question. On avait cette idée avant d'écrire ce film-là, mais on l'a mise un peu de côté pour faire Saint-Amour, ça se passerait dans un lieu qui est le plus grand Emmaüs de France qui se trouve à Pau.  Les lieux sont hyper importants pour nous. On a été vivre dans le centre Emmaüs, une nuit et c'était extraordinaire. C'est un lieu utopique. 

 CR Est-ce que c'est pareil avec les corps ? Par exemple, la scène avec Benoît Poelvoorde et la robe de mariée. 

- Oui c'est extraordinaire. Et il est extraordinaire de nous donner ça. 

 CR Et Céline comment elle l'a vécu ?

- Ça, c'est une idée de dernière minute, quand on a vu le corps de Depardieu sur celui de Céline, ça nous est venu, et c'était très drôle. Céline est vraiment super, elle a beaucoup donné, elle ne savait pas faire de cheval, elle a appris pour nous. 

 CR Vincent, par rapport à vos films précédents, est-ce que vous avez-vu une différence de travail ? 

Vincent Lacoste : Oui totalement. C'est marrant de faire des films comme ça, il n'y a jamais de champ / contrechamp. En fait, on tourne beaucoup plus dans les autres films, là, on a tourné en 4 semaines. » (Vincent Lacoste)

Oui Depardieu voulait enchaîner toutes les séquences de voiture à la suite pour gagner du temps, du coup c'était assez drôle. 

 CR Depardieu prend des décisions aussi sur le tournage ? 

- Déjà quand on arrive à faire des films avec lui, c'est bien. Il prend de la place à tous les niveaux, c'est clair, c'est une expérience. Nous, le plus beau compliment, c'est qu'un acteur nous dise que le tournage du film n'était pas habituel. Nous aussi on cherche à faire des films où on s'amuse, où on cherche des choses. La façon de travailler de Gérard n'est pas dans la prévision, il veut oublier qu'il est en train de jouer. L'important, c'est qu'il soit dans l'instant lorsqu'il joue et on a été bluffé par son jeu sur Saint-Amour. Benoit, lui, c'est autre chose, il est tout le temps son personnage, là sur le tournage il était tout le temps ouvrier agricole. Vincent aussi est précieux parce qu'il est lui-même. 

 CR C'est important pour vous de retrouver vos comédiens, de retrouver Depardieu... ? 

- Nous on était  vraiment contents de retrouver Gérard. »

CR  Vous avez envie d'une famille de cinéma ? 

- Non, nous c'est pas vraiment ça qu'on recherche, c'est juste que certains acteurs nous attirent particulièrement...ceux qui ont un univers fort ou un caractère fort. »

 CR Houellebecq est revenu facilement ? »

- Oui, mais il était toujours avec ses gardes du corps comme c'était juste après les attentats. Il est burlesque dès qu'il apparaît à l'écran. C'est quelqu'un qui a un univers extraordinaire. Il y a un côté film d'horreur d'ailleurs dans cette scène. 

 CR Gustave joue un rôle. Pourquoi vous ne jouez pas, vous (Benoît Delépine) ? 

- Moi, depuis que je fais des films, je ne veux plus jouer car j'ai pris conscience qu'il ne faut pas que les petits rôles soient ratés. Un film, ça me stresse... je ne suis pas assez zen pour être acteur. Gustave, il a un calme intérieur, lui. 

Réalisation et scénario : Benoît Delépine et Gustave Kervern

    •       Photographie : Hugues Poulain

    •       Musique : Sébastien Tellier

    •       Son : Guillaume Le Bras

    •       Producteurs : Jean-Pierre Guérin, Benoît Delépine et Gustave Kervern, co-producteur Gérard Depardieu

    •       Sociétés de production : JPG Films, No Money Productions, Nexus Factory, Umedia, DD Productions, avec la participation de Canal + et France 2

    •       Société de distribution : Le Pacte

    •       Date de sortie : 2 mars 2016

Distribution

    •       Gérard Depardieu : Jean

    •       Benoît Poelvoorde : Bruno

    •       Vincent Lacoste : Mike

    •       Céline Sallette : Venus

    •       Gustave Kervern : l'oncle

    •       Ana Girardot : la jumelle

    •       Chiara Mastroianni : la patronne de la baraque à frites

    •       Andréa Ferréol : la femme du petit déjeuner

    •       Izïa Higelin : l'ex de Bruno

    •       Solène Rigot : Jennifer, la serveuse du restaurant

    •       Michel Houellebecq : le propriétaire de la maison d'hôte

    •       Ovidie : l'agent immobilier

    •       Xavier Mathieu : Didier

    •       Blutch : le gars du stand Alsace