Cine-Region.fr
affiche Retour chez ma mère

Retour chez ma mère

___

Un film de Éric Lavaine ,
Avec Josiane Balasko, Alexandra Lamy, Mathilde Seigner,

Genre : Comédie
Durée : 1h37
France

En Bref

Stéphanie a de la misère avec la vie, alors qu’elle lui était bienveillante et pleine de promesses. La vie, cette garce qui sourit aux vainqueurs, comme le dit la chanson, a viré de bord. L’entreprise s’envolait vers les sommets de la réussite et la voilà en faillite. Plus de boulot, les dettes se ramassent à la pelle et les huissiers aussi. Elle se retrouve séparée de son fils à squatter chez maman, obligée de partager le quotidien et les petites habitudes d’une vieille dame. Journée de Scrabble au téléphone avec sa copine, Cabrel en boucle à fond la caisse.

L’existence devient moins souriante, à quarante ans reprendre la route de pôle emploi, négocier avec les créanciers. Stéphanie n’affiche pas un décor rose, plutôt le spleen du poète désespéré. En plus il faut supporter sa sœur Carole qui ne manque pas de lui rappeler ses échecs, son frère Nicolas qui s’apitoie, leurs regards semblent murmurer : « on te l’avait bien dit. » Jacqueline, la mère, profite d’un dîner de famille pour tenter de leur annoncer une grande nouvelle. Elle reconstruit un bout de paradis avec le voisin du dessus. Hélas, tout éclate autour d’une tarte picarde qui n’est pas celle que l’on croit. Tout part en vrille, ça explose comme dans un film d’action au ciné du cœur.

Cette fois, Stéphanie est en première ligne, les portes claquent, un couple se sépare, les mauvais mots deviennent des maux inguérissables. Heureusement, avec le temps et l’aide de  maman qui couve encore ses minots à quarante ans passés, la situation n’est pas désespérée. Il n’est pas sûr qu’elle remette tout ce petit monde au pas, mais ça vaut le coup d’essayer.


Éric Lavaine, comme le bon vin, se bonifie avec le temps. Certes, il surfe sur la vague de la comédie sociale en demi-ton entre l’italienne et l’anglaise. Depuis Barbecue il semble avoir trouvé son style et sa ligne qui déjà pointait le bout de son nez dans Bienvenue à bord et Incognito. Il quitte les sentiers rebattus du genre pour construire sa petite musique personnelle, en cela Retour chez ma mère marque un point de passage. Certains clichés demeurent encore, mais il tente de les aborder sous un autre angle, tout en douceur, comme un bonbon sucré plein de saveur. Il est servi par Josiane Balasko, en mère qui refait sa vie, excellente, et une Alexandra Lamy au bout du rouleau, convaincante.

Au centre de ce pivot de l’aventure se situe un repas de famille avec sa tarte picarde, à travers cette comédie pétillante et légères petites bulles où la difficulté de tout recommencer trouve la route de l’espérance et un happy end du bonheur. Il quitte l’amitié pour cette fois arpenter le territoire de la vie, s’inspirant de son quotidien pour construire une belle page d’amour à sa mère. Suite à certaines reprises de sa vie quotidienne, elle refuse de lui parler du film, même si elle le trouve bien. C’est pourquoi nous retrouvons le sens du vécu porté à la dérision et l’autodérision. Nous l’avons vécu nous-mêmes ou un de nos proches, que ce soit pôle emploi un moment croustillant, le repas de famille, règlement de compte à Ok Corral, la sœur jalouse, etc.

C’est la difficulté de se reconstruire à quarante ans, encore jeune à notre époque, mais la société vous rappelle que c’est déjà le point du jour. C’est un film sur la reconstruction de tous ces personnages qui sont à un moment où la vie n’est pas perdue, finie. Elle est devant soi, même pour la mère, après la remise en question de chacun, le cœur reprend la route des bras de l’autre et le bonheur en rit  encore. Même si elle fut longue, la route, il se rapproche de plus en plus de ce moment où « je suis venu vous dire que ma plus belle histoire d’amour c’est vous. »

 Patrick Van Langhenhoven

Note du support :
3
Support vidéo : Audiodescription (pour malvoyants) Dolby Digital 2.0, Français Dolby Digit
Langues Audio : Audiodescription (pour malvoyants), Français Dolby Digital 2.0,5.1
Sous-titres : aucun
Edition : Pathé Vidéo


•       Réalisation : Éric Lavaine

    •       Scénario : Éric Lavaine et Hector Cabello Reyes

    •       Photographie : François Hernandez

    •       Montage : Vincent Zuffranieri

    •       Décors : Isabelle Quillard

    •       Costumes : Brigitte Faur-Perdigou

    •       Son : François De Morant, Samy Bardet, Thierry Le Bon

    •       Musique : Fabien Cahen

    •       Production déléguée : Vincent Roger, Gala Vara Eiriz, Jérôme Seydoux

    •       Sociétés de production : Pathé Production, Same Player, TF1 Films Productions

    •       Société de distribution : Pathé Distribution

    •       Pays :  France

    •       Genre : comédie

    •       Durée : 1h 37 minutes

    •       Date de sortie : 1er juin 2016

Distribution

    •       Josiane Balasko : Jacqueline

    •       Alexandra Lamy : Stéphanie

    •       Mathilde Seigner : Carole

    •       Philippe Lefebvre : Nicolas

    •       Pascal Demolon :

    •       Jérôme Commandeur : Alain

    •       Cécile Rebboah : Charlotte

    •       Didier Flamand : Jean

    •       Patrick Bosso : Agent pôle emploi

    •       Alexandra Campanacci : Sylvie

    •       Nathan Dellemme : Roger