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affiche Régression

Régression

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Un film de Alejandro Amenábar ,
Avec Emma Watson, Ethan Hawke, David Thewlis,

Genre : Thriller
Durée : 1h47
États-Unis

En Bref

L’histoire se déroule au cœur de l’Amérique profonde, chevillée à la Bible, ancrée dans le port de Dieu pour surmonter la pauvreté. John, un père se livre à la police pour le pire des crimes. Il abuse de sa propre fille. L’innocence est sacrifiée sur l’autel des désirs. Bruce Kenner se retrouve en charge de l’enquête. Il traque la vérité sur cette gamine violentée. Il n’ignore pas qu’il pénètre au cœur des tourments les plus sombres de l’âme humaine. C’est ici que sommeille le démon, l’autre facette de la pièce de l’humanité, la mauvaise face. L’affaire s’enlise de plus en plus dans les ombres où règne l’esprit du mal. Il faut plonger dans le pire des abîmes, celui de l’esprit. Il ne reste qu’une porte, la régression. Il faut ouvrir la perception pour remonter à la source et découvrir l’antre de la bête. La tâche incombe à un psychologue, l’aide d’un spécialiste de l’esprit n’est pas de trop.

Plus ils avancent dans le bois ténu de nos peurs ancestrales, plus ils ouvrent les boites de Pandore des ténèbres. La vérité disparaît dans l’eau boueuse d’un marais nauséabond, une tempête nait à l’horizon. Bruce passe de la jeune fille des contes de fées souillée à la secte satanique vouée au cornu. Comme une ombre, elle s’étend de la famille à la ville, même la police semble touchée. Plus personne n’est épargné par le diable qui rit dans l’antre des enfers. Chaque passant devient une menace, un coup de téléphone sans réponse, un homme figé sur votre passage et c’est déjà l’emprise qui s’accroche à votre âme. Dans sa quête de vérité, Bruce commence à voir poindre une autre évidence, un tour plus démoniaque, une menace plus subtile, plus perverse. Il est temps de revenir à la réalité des choses, de braver la folie pour que la tempête n’engloutisse pas la ville.


Alejandro Amenábar, il faut regarder et replacer Régression au sein de l’œuvre du réalisateur pour en saisir toute la complexité, au-delà des apparences. Cette dernière est une des thématiques essentielles de son œuvre pour traquer à notre tour, dans les recoins, les éléments principaux. Derrière le bien et le mal souvent en conflit, sur le bord, à la marge dans le cinéma espagnol comme chez De La Iglesia et bien d’autres, se cache une réalité bien moins manichéenne. Cela vient sans doute du fond culturel de cette Espagne oscillant entre Dieu et l’épée. Comme pour Les Autres, ilnous montre, une réalité qui tombe le masque à la fin de la partie. Pour certains, celle que nous voyons est déformée par notre esprit. Certains semblaient déçus par un film anodin sans originalité, imaginant un thriller. C’est encore une fois regarder le doigt qui montre la lune. D’ailleurs, qu’est-ce qui compte, le doigt ou la lune ? Je vous laisse la réponse.

Quelle vérité crée notre cerveau ? Qu’est-ce qui appartient au mensonge, à la suggestion, à notre imaginaire ? Le film se joue donc de l’évidence, des apparences pour écrire une autre lecture. Comme le magicien, il agite un leurre. Une fois de plus, Alejandro Amenabar joue avec nos nerfs et notre mental oscille, vacille. La vérité apparaitra, bien plus monstrueuse qu’un démon venu du fond des âges pour violer les vivants. Il n’existe pas de monstre sur lequel porter notre fureur ou notre haine, juste un singe debout, malin et sournois. La fin nous renvoie à notre société encore plus aujourd’hui qu’hier. C’est cette impuissance à endiguer le flot qui coule et emportera tout sur son passage, car plus que la vérité, les humains ont besoin de croire. Derrière, se cache une remise en question du bien et du mal, des croyances, de la foi aveugle. Où sont le mal et l’innocence ? Le film renvoie aux sorcières de Loudun chez nous et de Salem pour l’Amérique. C’est une histoire où l’on invite le démon pour masquer la perversité humaine. C’est bien plus inquiétant que l’autre coupable idéal.

Le diable existe, mais il n’est pas là où l’on pense. Il se cache parfois dans les jupons de l’innocence. Plus que celui-ci, c’est la perversion de notre âme par notre esprit qui intéresse le réalisateur. Il nous suggère des histoires fausses auxquelles nous nous accrochons comme à des vérités. La peur nous empêche de voir la vérité, il n’est pas l’autre, mais une part de nous-mêmes. La mise en scène se joue donc dans l’arrière-cour pendant que devant, file une image à laquelle nous finissons de nous attacher, oubliant de lever le voile pour regarder derrière. Il est donc beaucoup plus qu’un simple thriller fantastique comme pour Les Autres et la totalité de la filmographie du réalisateur. Il faut lire entre les lignes, derrière les apparences, alors la vérité nue apparaît. 

Patrick Van Langhenhoven

Note du support :
3
Support vidéo : Format 16/9 compatible 4/3, Format cinéma respecté 2.35, Format DVD-9
Langues Audio : Audiodescription (pour malvoyants) Anglais et Français Dolby Digital 2.0,5.
Sous-titres : Français
Edition : Métropolitan Vidéo

Bonus :

Entretien avec Alejandro Amenábar (9') et Emma Watson (6')

Autour du film (10')

Teaser  

Bandes-annonces

Titre original : Regression

            •          Titre français : Régression

            •          Réalisation : Alejandro Amenábar

            •          Scénari  : Alejandro Amenábar

            •          Direction artistique : Carol Spier

            •          Décors : Elinor Rose Galbraith

            •          Costumes : Anne Dixon

            •          Photographie : Daniel Aranyó

            •          Montage : Carolina Martínez Urbina

            •          Musique : Roque Baños

            •          Production : Alejandro Amenábar, Fernando Bovaira et Christina Piovesan

            •          Sociétés de production : First Generation Films, Himenóptero et Mod Producciones

            •          Société de distribution : The Weinstein Company

            •          Pays d'origine : Espagne, États-Unis et Canada

            •          Langue originale : anglais

            •          Format : couleur - 2.35 : 1 - Dolby Atmos - 35 mm

            •          Genre : Thriller

            •          Durée : 106 minutes

            •          Dates de sortie : 28 octobre 2015

            •          Classification : Interdit aux moins de 12 ans lors de sa sortie en salles

Distribution

            •          Ethan Hawke (VQ : Jean-François Beaupré) : Bruce Kenner

            •          Devon Bostick (VQ : Xavier Dolan) : Roy Gray

            •          Emma Watson (VQ : Stéfanie Dolan) : Angela Gray

            •          David Thewlis (VQ : Sébastien Dhavernas) : Dr Kenneth Raines

            •          David Dencik (VQ : Antoine Durand) : John Gray

            •          Peter MacNeill (VQ : Jean-Marie Moncelet) : Chef de la police

            •          Dale Dickey (VQ : Chantal Baril) : Rose Gray

            •          Aaron Ashmore (VQ : Claude Gagnon): George Nesbitt

            •          Lothaire Bluteau (VQ : Louis-Philippe Dandenault) : le révérend Murray

            •          Janet Porter : S. Cooper

            •          Jacob Neayem : Charlie

            •          Alli McLaren : la fille

            •          Danielle Bourgon : la secrétaire de police

            •          Vanessa Spencer : la sataniste

            •          Matija Matovic Mondi : l'actrice

            •          Mackenzie Kerfoot : la femme qui prie

            •          Samantha Tenus : l'adolescente

            •          Goran Stjepanovic