Rage
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En Bref
Le vent de la steppe souffle sur le pays nouveau, les vieilles civilisations disparaissent et des empires nouveaux jaillissent de terre. Le prince de Kiev a fort à faire entre les tribus nomades venues d’Asie et la dernière horde de guerriers scythes, les loups. Il peut compter sur son fidèle guerrier Lutobor, rempart entre les nations barbares et la cité qui émerge dans l’aube des civilisations. Lutobor se retrouve pris au piège au cœur d’un combat mené dans l’ombre. Dans cette bataille fratricide pour le trône de Kiev, il doit fuir et sauver sa femme. Elle est enlevée par le dernier clan des Scythes. La route du héros sera un long périple au cœur du pays en gestation. Poursuivit par les hordes de son ancien maitre, accusé de son meurtre, et les nouveaux clans émergeant de l’ombre, la route le transporte au cœur des ténèbres. Il devra découvrir la rage profonde tapie dans son âme et se transformer en un guerrier de légende pour vaincre ses ennemis. Dans sa quête, Weasel, un prisonnier devenu un guide et bien plus, l’accompagne pour braver l’enfer. Ils ignorent encore ce qu’ils trouveront au bout de la route dans ce dernier bastion des Scythes. Est-ce une terre, nouvelle aube pleine de promesses, ou la nuit portée par les noirs démons des enfers ?
Le vent de la grande Russie souffle sur ce péplum assez bien réussi. Le spectateur trouvera de quoi satisfaire son envie de clans barbares aux costumes et décors fantastiques. Nous pensons au Treizième guerrier, au retour du film de Vikings et aux bons vieux péplums italiens de la grande époque. C’est la saga d’un guerrier, courageux et brave, confronté aux peuples primitifs et à un monde de ténèbres. La grande Russie à venir balbutie dans les entrailles de Kiev et son prince cultivé et roublard. Aux frontières, survivent les dernières bribes des peuples sauvages et cruels, survivants d’un temps que le vent de la steppe disperse. Lutobor reprend la lutte des civilisations intelligentes sur les peuples sans culture et leur dieu barbare. C’est la saga des Machistes, Hercule, Jason et les Argonautes, Ulysse à la sauce russe.
Il devra partir de rien pour reconquérir sa famille et apporter un nouveau savoir à ces indigènes. Nous retrouvons une partie du discours de Poutine avec son rêve du retour d’une grande Russie. Il valorise son discours à travers un cinéma populaire s’adressant directement aux plus démunis. Le héros se retrouve confronté à un combat entre une rage sauvage et une civilisation nouvelle qui donnera naissance aux cités et à des dieux plus cultivés. Il devra affronter son propre cauchemar intérieur pour devenir un homme nouveau. C’est en cela que Rage est intéressant, dans ce qu’il raconte en seconde lecture à une nation qui souhaite renouer avec la grandeur de son passé. Les agissements du prince trouvent leur excuse dans un but plus noble qui le dépasse.
On lorgne sur Game of Thrones devenu une référence en la matière. En luttant contre sa sauvagerie intérieure, le héros enfante la civilisation à venir capable de transformer sa rage en une arme destructrice. Rustam Mosafir possède le sens du récit épique haut en couleur et de ses batailles incroyables dans des décors et costumes qui nous transportent dans un autre monde. Les fans de péplum de la grande époque seront aux anges et les plus jeunes renoueront avec le jeu vidéo.
Patrick Van Langhenhoven
Bonus:
Making of
À la découverte des costumes
Bande-anonce
