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affiche Qu'est-ce qu'on a fait au bon dieu ?

Qu'est-ce qu'on a fait au bon dieu ?

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Un film de Philippe de Chauveron,
Avec Christian Clavier, Chantal Lauby, Ary Abittan,

Genre : Comédie
Durée : 1h37
France

En Bref

Claude et Marie Verneuil, issus de la grande bourgeoisie catholique provinciale, sont des parents plutôt "vieille France". Mais ils se sont toujours obligés à faire preuve d'ouverture d'esprit...Les pilules furent cependant bien difficiles à avaler quand leur première fille épousa un musulman, leur seconde un juif et leur troisième un chinois. Leurs espoirs de voir enfin l'une d'elles se marier à l'église se cristallisent donc sur la cadette, qui, alléluia, vient de rencontrer un bon catholique, Charles. Sauf que Charles Koffi est originaire de Côte d’Ivoire, où l’attend une famille très attachée à ses racines, qui voit elle aussi d’un mauvais œil ce mariage avec une blanche.

Même les plus dubitatifs d’entre vous sont forcés d’admettre le potentiel de Qu’est ce qu’on a fait au bon dieu. Il faut dire que Philippe de Chauveron a longtemps tâté le terrain avec des comédies plus ou moins réussies (L’amour aux trousses, La Beuze) avant d’en arriver au moment où une véritable étude de marché s’imposait pour comprendre la recette des grands succès populaires de ces dernières décennies. En ressort une comédie communautariste authentique, parfaitement écrite et rythmée pour attirer les foules. Dans un contexte politico-social où les questions de la mixité sociale n’ont jamais été aussi sensibles, la nouvelle comédie de De Chauveron s’impose l’air de ne pas y toucher comme un exutoire à la morosité et à la poussée du racisme. Sans pour autant creuser profond, les vannes et anecdotes qui fusent tout le long sont un parfait condensé des préjugés et des signes distinctifs de chaque communauté. Evidemment, on rit bien fort du racisme et on exagère le trait en amplifiant le son et les gestes et en cela, on frise de peu la caricature à plusieurs reprises, mais on en réchappe de justesse grâce à un ton général bon enfant qui contraste avec l’air constipé des parents. Cuisiné aux petits oignons pour plaire au plus grand nombre : black, blanc, beur, juif, vieux, jeune, homme et femme, nul doute que Qu’est ce qu’on a fait au bon dieu saura rallier les foules et provoquer un éclat rire, à l’unisson.


Claude et Marie Verneuil, issus de la grande bourgeoisie catholique provinciale, sont des parents plutôt "vieille France". Mais ils se sont toujours obligés à faire preuve d'ouverture d'esprit...Les pilules furent cependant bien difficiles à avaler quand leur première fille épousa un musulman, leur seconde un juif et leur troisième un chinois. Leurs espoirs de voir enfin l'une d'elles se marier à l'église se cristallisent donc sur la cadette, qui, alléluia, vient de rencontrer un bon catholique, Charles. Sauf que Charles Koffi est originaire de Côte d’Ivoire, où l’attend une famille très attachée à ses racines, qui voit elle aussi d’un mauvais œil ce mariage avec une blanche.

Même les plus dubitatifs d’entre vous sont forcés d’admettre le potentiel de Qu’est ce qu’on a fait au bon dieu. Il faut dire que Philippe de Chauveron a longtemps tâté le terrain avec des comédies plus ou moins réussies (L’amour aux trousses, La Beuze) avant d’en arriver au moment où une véritable étude de marché s’imposait pour comprendre la recette des grands succès populaires de ces dernières décennies. En ressort une comédie communautariste authentique, parfaitement écrite et rythmée pour attirer les foules. Dans un contexte politico-social où les questions de la mixité sociale n’ont jamais été aussi sensibles, la nouvelle comédie de De Chauveron s’impose l’air de ne pas y toucher comme un exutoire à la morosité et à la poussée du racisme. Sans pour autant creuser profond, les vannes et anecdotes qui fusent tout le long sont un parfait condensé des préjugés et des signes distinctifs de chaque communauté. Evidemment, on rit bien fort du racisme et on exagère le trait en amplifiant le son et les gestes et en cela, on frise de peu la caricature à plusieurs reprises, mais on en réchappe de justesse grâce à un ton général bon enfant qui contraste avec l’air constipé des parents. Cuisiné aux petits oignons pour plaire au plus grand nombre : black, blanc, beur, juif, vieux, jeune, homme et femme, nul doute que Qu’est ce qu’on a fait au bon dieu saura rallier les foules et provoquer un éclat rire, à l’unisson.

Avec un « 4 mariages et 2 têtes d’enterrement » (en référence au film 4 mariages et 1 enterrement), l’affiche plante le piquet de la comédie communautaire bien de chez nous, généreusement populaire, qui va devoir composer à la fois avec les clichés bien ancrés du racisme et l’humour ni fin ni subtil qui va avec. Nourri aux comédies potaches, bonnes ou mauvaises, Philippe de Chauveron cosigne ici avec Guy Laurent une irrésistible entreprise qui dynamite des préjugés tenaces tout en brossant tout son petit monde dans le sens du poil. Faire contre mauvaise fortune bon cœur est la devise de Claude et Marie, résignés à accueillir un nouveau gendre « issu de l’immigration » dans la famille, mais la pilule a vraiment bien du mal à passer lorsque la famille du jeune homme fait son entrée dans la maison familiale pour célébrer le mariage. Le film est scindé en deux parties. La première, très énergique, introduit l’ambiance familiale au quotidien avec les trois gendres, entre repas mouvementés, joutes verbales, incompréhension et cohabitation forcée, on rit de chacune de leurs retrouvailles et des multiples situations, aussi clichées que courantes, dans lesquelles les scénaristes placent les comédiens. On change de rythme dès lors que l’on prend place dans la maison de famille Verneuil, pour le mariage de la petite dernière. L’énergie du début laisse place à un petit jeu de ping-pong entre les deux patriarches, bien décidés à ne pas prendre part à ce mariage. Si leurs quelques confrontations font sourire au départ, le soufflet tombe légèrement lorsqu’ils se découvrent un même cheval de bataille : la désapprobation du mariage. Dès lors, l’intrigue s’embourbe dans ce duo de bougons qui fait les 400 coups ensemble, sans trop savoir qu’en faire, pour voguer inéluctablement vers la réconciliation des deux familles dans une danse réunificatrice aux sons africains. Derrière cette substance scénaristique d’un bel effet global, les comédiens remplissent tous leur contrat avec des partitions exécutées dans la bonne humeur générale. Tandis que Chantal Lauby et Christian Clavier exagèrent avec plaisir leur côté boudeur, la bande de jeunes, peu croisée au cinéma jusque là, communiquent avec plaisir leur énergie dans un jeu bien exécuté.

A la croisée des générations, Qu’est-ce qu’on a fait au bon Dieu ? place son pied d’appel dans un sujet d’actualité, exigent et sensible et arrive à s’en sortir très honnêtement. Au final, on rit un peu moins qu’attendu mais on rit quand même, et franchement. Evidemment, pour prendre part au spectacle, il est important d’oublier ses préjugés sur les comédies franchouillardes et vous serez garanti de passer un bon moment de cinéma – ou d’attendre qu’il passe à la télévision, pour passer un aussi bon moment… 


Eve BROUSSE 

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