Pyramide

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Un film de Grégory Levasseur ,
Avec Ashley Hinshaw, Denis O'Hare, James Buckley,

Genre : Horreur
Durée : 1h29
États-Unis

En Bref

Les sables du désert révèlent encore des secrets enfouis au cœur des grains du sablier du temps. Pour Miles Holden et Nora, sa fille, c’est une aubaine de pouvoir rentrer dans l’histoire comme Carter avec Toutankhamon. Ils viennent de mettre à jour le sommet d’une pyramide. Ils sont au comble du bonheur, enfin une entrée vient d’être découverte. Une équipe télé en reportage immortalise ce moment magique. A l’extérieur du chantier, le printemps arabe s’envole clamant son souhait de liberté.

Ils ont deux heures pour quitter le pays. Nora a trop attendu ce moment pour passer outre. Elle n’en fait qu’à sa tête cette fille. Elle entraine l’équipe télé avide de scoops, son papa chéri un peu forcé, et un technicien avec un Wall. E de la Nasa pour explorer les profondeurs ténébreuses. En violant la sépulture de ce Pharaon inconnu, ils obtiendront les réponses à leurs multiples questions. Qui est enterré et oublié par le temps ? Pourquoi tant de mystère autour de cette tombe ? Est-ce le premier Pharaon, le créateur de la dynastie ou un anonyme ? Ils ignorent que la peur et la mort rôdent en ces lieux avec pour compagne la plus terrifiante des malédictions…

Dans le bon principe du found footage d’horreur, à savoir une caméra trouvée ou embarquée comme dans Le projet Blair Witch, REC pour ceux qui oublieraient Cannibal Holocauste. Un genre repris depuis avec plus ou moins de bonheur et pas mal de malheur, depuis un certain temps. Une fois de plus Pyramide nous démontre que l’artifice ne fait plus peur à personne et qu’il faudrait de nouveau innover. L’image est moins parkinsonienne que d’habitude, Grégory Levasseur soigne son cadre, mais pas le scénario. Le duo Alexandre Aja et Grégory Levasseur récupère un projet qu’il remanie en partie, sans doute dans sa dernière demi-heure. L’histoire se résumait sans doute à son pitch, une équipe pénètre dans la pyramide et s’égare dans les couloirs sombres.

Ils rajoutent des créatures affamées, un secret antique lié au livre des morts et à nos origines. C’est donc à travers la caméra des reporters que nous suivrons la progression de l’équipe. Pour avoir un autre angle, Levasseur rajoute le robot de la Nasa, et un objectif miniature sur la tête de la blonde de service. Le livre des morts leur sert de guide, ou comment gagner le ciel en dix leçons. Nous empruntons les chemins de l'égyptologie à deux balles pour valider le tout. Il n'y a que dans ce genre de film que la bimbo peut être archéologue, évitant le énième rôle de sotte ou de pom pom girl ! Pour profiter pleinement du spectacle, nous devrons faire fi de plusieurs incohérences, l’angle de prise de vues, la caméra continue de filmer alors que plus personne n’est derrière. Comment ils rentrent dans une pyramide par le sommet, des bestioles cannibales survivant sans eau depuis l’éternité, etc.

La majorité du film se passe dans la semi-obscurité, restrictions sur les décors sans doute, quelques hiéroglyphes pour faire égyptien, des pièges comme dans Indiana Jones et un final Alien tout en vert ! Nous échappons à la majorité en infrarouge, dans l’ensemble l’équipe reste assez cohérente et évite les « n’allons pas par là c’est dangereux ! » C’était le petit plus de Catacombes, suivre le couloir qui fait peur ! Et hop tout le monde suit le guide dans cette direction. Nous aurons le droit malgré tout à une belle trace de sang, et je vais aller voir. Un pauvre type écrabouillé sous une tonne de roche et le reste de l’équipe s’armant de ses petits bras, sans potion magique, tente de soulever la roche, avec des méchantes bestioles à l’affût. Le néophyte trouve sans doute cela génial.

Le vieux briscard se lasse rapidement des couloirs noirs où quelques soubresauts, et deux trois animaux galopants ne le font plus sursauter depuis longtemps. Le spécialiste crie au scandale, on ne l’y reprendra plus. Il classera Pyramide dans les mauvais pas du duo. S’il patiente, sur la dernière demi-heure, après le vide des cavernes, l’histoire devient un peu plus intéressante. Nous nous demandons pourquoi ne pas avoir bâti le film sur cette hypothèse avec un peu plus de La momie, des séquences en amont et en aval. Une fois de plus Hollywood préfère tirer vers le bas et nous livrer un livre vide, déjà mort sans doute, clin d’œil au livre des morts égyptien. Allez, je vais me faire peur avec La Momie de 1932 Boris Karloff et Zita Johann en jeune fille apeurée, ça en jette toujours autant !

Patrick Van Langhenhoven