Pokémon Détective Pikachu

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Un film de Rob Letterman ,
Avec Justice Smith, Kathryn Newton, Ryan Reynolds,

Genre : Science-fiction
Durée : 1h45
États-Unis

En Bref

Tim Goodman rêvait d’être chasseur de Pokémons mais des événements tragiques le relèguent au poste de coursier en assurances. Il vit avec sa grand-mère, loin de son père parti à Rim City, la ville où les humains et les Pokémons vivent en harmonie. C’est la grande utopie du milliardaire Howard Clifford, ne plus les chasser pour organiser des combats, mais vivre ensemble. D’ailleurs ces derniers sont interdits au cœur de la cité. Le passé rappelle le fils au chevet du père disparu considéré comme mort. Le destin du jeune Tim prend la forme d’une humaine, Lucy, jeune journaliste en quête d’un scoop et d’un Pokémon détective, Pikachu. Malgré lui, il se lance sur l’enquête de son père pour découvrir un complot menaçant la ville. Mewtwo s’est échappé du labo de recherche. Il menace l’utopie d’un monde en harmonie. Tim, Pikachu et Lucy ne sont pas au bout de leurs surprises. Comme le dit le proverbe, il faut se méfier des apparences.

Pour la première incursion en images réelles dans l’univers des Pokémons, Rob Letterman réussit son entrée. Il affiche dans l’ensemble une série de films bien ficelés avec de bonnes adaptations comme Chair de Poule, Gang des requins, Monstre contre Alien. Il réalise un travail soigné et parfois même surprenant comme Capitaine Superslip. C’est d’abord un univers qui tient la route et nous accroche dès le début avec Tim et son copain en pleine chasse. L’humour n’est pas absent, sans plomber l’ensemble. Il construit sur ce décor une histoire d’initiation intelligente doublée de la quête du père. Dans un premier temps, c’est un jeune garçon perdu abandonnant ses rêves pour une petite vie tranquille.

Le départ pour Rim City, la ville où Pokémons et humains vivent en harmonie le transformera à jamais sans qu’il ne s’en doute. Il passe par le chemin classique du refus, et finit par s’engager dans une quête d’un mystère qui le dépasse. Sur sa route, vérité et mensonges troublent le jeu de son éveil pour le conduire à une découverte plus grande que lui. La force du film est de faire des Pokémons des personnages complets et bien structurés au sens profond, loin de l’image enfantine habituelle. Les méchants sont loin de la caricature et tout en subtilité, donnant plus de consistance au récit. Enfin, c’est au sujet de l’univers des personnages que les gamins à coups de balles chassent dans la ville ou sur leur console que la transformation est parfaite.

Les parents s’appuieront sur leur progéniture pour jouer à reconnaître toute la bande foisonnante des Pokémons. La séquence finale de bataille, dantesque, est un petit bijou captivant. Ce premier film, en s'affranchissant de l'image juvénile pour un regard plus adulte, nous interroge sur la différence et le partage avec l'autre, la figure du père, l'amour, et toutes les valeurs de la littérature jeunesse. Rob Letterman trouve un univers à sa mesure que nous espérons revoir sur nos écrans.

Patrick Van Langhenhoven