Il était une fois un petit garçon dans l’âge de l’innocence confronté à la nuit noire de la mort de ses parents. Ils partaient pour l’aventure, comme Elliott le petit chien, le monde devenait une promesse d’avenir ouvert sur un horizon sans fin. Un rien, une virgule sur l’aile du temps, l’accident, Peter se retrouve seul au cœur de la forêt profonde où gît l’âme des contes. C’est ici que vit un gentil dragon, vert comme le feuillage caressé par le soleil et la brise fraiche. Peter trouve une nouvelle famille, un bon gros géant vert aux ailes minuscules. Ils vivront terrés dans le creux des bois bien des années avant qu’un humain ne trouble leur quiétude. Ailleurs, un vieil homme sculpte le bois, obsédé par l’image d’un dragon qu’il croisa autrefois. C’est ce jour-là que sa vie a changé. Meacham prend conscience de sa place au sein du monde.
Seuls les enfants du village croient encore à son histoire, les adultes le prennent pour un doux rêveur. Tout ceci changera bientôt. Le hasard, le destin s’amusent à troubler l’eau du lac des vivants. C’est une équipe de bucherons sans scrupules, attirés par l’appât du gain, toujours plus d’arbres à couper, qu’importe leur âge, leurs souvenirs. Elliott et Peter voient leur monde de plus en plus menacé. Découverts, séparés au cours d’une course poursuite, Peter retrouve le monde de ses parents. Le petit garçon n’a plus de souvenir de cette autre vie. Grace, garde forestier, fille du vieil homme, le recueille. Il trouve une nouvelle amie avec la gamine du compagnon de Grace, Natalie. Les deux enfants ignorent encore qu’une mission bien plus importante les attend. Quand la folie des humains débusque et capture Elliott, il ne peut compter que sur son ami Peter et ses alliés, Natalie et Meacham. Ils devront faire preuve de beaucoup de courage et de roublardise pour sortir leur ami des griffes des profiteurs.
Peter et Elliott est la belle surprise de l’été, un conte écologique sur l’amitié entre un petit garçon perdu et un dragon. C’est peut-être l’esprit de la nature. Le premier film n’avait pas marqué les esprits, malgré la présence de Mickey Rooney dans le rôle repris par Robert Redford. C’était un mélange de dessin animé pour le dragon et d’images réelles avec l’empreinte manichéenne des gentils et des méchants, de nombreuses chansons, un style propre à l’époque. La première différence est un énorme travail de réécriture, comme pour les autres versions live de Disney. L’histoire se concentre sur l’essentiel, simple, mais profonde dans son discours sur l’amitié et le respect de la nature. Il remplit pleinement son rôle de film estival pour toute la famille. La créature en images virtuelles est douce et tendre, à l’image de la nature environnante aux arbres s’élançant vers le ciel. Le ruisseau murmure au monde un chant de quiétude et de bonheur.
Le dragon devient l’esprit qui veille sur ce monde que l’avidité des hommes détruit. Le discours est simple, mais pas naïf. Il nous rappelle encore aujourd’hui avec la destruction de nombreuses forêts de par le monde, combien il reste actuel. C’est un conte, et dans celui-ci l’homme, après un parcours initiatique, comprend la valeur de la nature et sa place au sein de l’univers. C’est cette quête d’une harmonie avec Gaia, notre terre nourricière, que porte le film. Nous retrouvons derrière celui-ci tout le travail entrepris par Disney avec la création de sa branche Disney nature. C’est aussi le chemin d’un petit garçon perdu, à l’image du chien Elliott du livre d’histoires. Ce livre est aussi le dernier lien avec sa famille originelle. Les beaux jours de l'enfance bercée par l'insouciance du bonheur où chaque pas vous grandit un peu plus. Il nous raconte comment il retrouve le monde des hommes après son passage au sein de la forêt.
Cette dernière n’est pas celle des sorcières, sombre et parsemée de créatures maléfiques. C’est celle du petit peuple, des contes des origines quand le singe se dressait debout et apprenait que sa place tenait dans l’harmonie du monde. Vous pouvez dire ce que vous voulez, nous prendre pour de doux rêveurs, mais les catastrophes et bouleversements écologiques actuels donnent raison à qui ? Peter et Elliott emprunte aux années 70 pour sa morale et aux années 90 pour son esthétisme à la Spielberg, notamment ET. Il annonce peut-être après toute cette déferlante où les ténèbres se jouent de l’âme du héros que le temps de la lumière est peut-être de retour. Il est intéressant de noter qu’après les ténèbres, le monde s’interroge sur le bien et le mal, voir Star Trek et autres.
Dans cette ligne, Peter et Elliott est peut-être le précurseur d’un nouvel espoir imaginant un avenir plus souriant ? Il doit son succès au réalisateur des Amants du Texas une belle romance sur fond de douleur et ses acteurs, Robert Redford en tête, Bryce Dallas Howard, fille de Ron et les deux enfants Oakes Fegley et Oona Laurence, parfaits. C’est un beau conte à savourer sans restriction, et comme toujours, chacun retrouve sa famille.
Patrick Van Langhenhoven
Bonus uniquement en BR:
Le journal du re?alisateur (HD - 7'31" - VOST)
Titre original : Pete's Dragon
Titre français : Peter et Elliott le dragon
Réalisation : David Lowery
Scénario : David Lowery et Toby Halbrooks
Direction artistique : Ken Turner
Décors : Jade Healy
Costumes : Amanda Neale
Photographie : Bojan Bazelli
Montage : Lisa Zeno Churgin
Musique : Daniel Hart
Production : James Whitaker
Producteurs délégués : Barrie M. Osborne
Sociétés de production : Walt Disney Pictures et Whitaker Entertainment
Sociétés de distribution : Walt Disney Studios Motion Pictures International
Pays d'origine : Drapeau des États-Unis États-Unis
Langue originale : anglais
Format : couleur
Genre : fantastique, aventure
Durée : n/a
Dates de sortie : 17 août 2016
Distribution
Oakes Fegley : Peter
Bryce Dallas Howard (VF : Barbara Beretta) : Grace Meacham
Oona Laurence : Natalie
Wes Bentley : Jack
Karl Urban : Gavin
Robert Redford (VF : Samuel Labarthe) : M. Meacham
Steve Barr (VF : Constantin Pappas) : l'adjoint Smalls