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affiche Nos étoiles contraires

Nos étoiles contraires

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Un film de Josh Boone,
Avec Shailene Woodley, Ansel Elgort, Nat Wolff,

Genre : Comédie romantique
Durée : 2h05
États-Unis

En Bref

Nos étoiles contraires, c’est d’abord un petit film adapté du roman éponyme de John Green. Inconnu aux bataillons, me direz-vous. Et pourtant, ce jeune auteur américain a su conquérir le web et les internautes puisqu’il comptabilise près de 9 millions de fans sur la toile. C’est donc peu dire que l’adaptation était attendue de pied ferme outre-Atlantique. Preuve en est, elle s’est imposée face aux blockbusters de l’été en récoltant 263 millions de dollars. En France, avec 150 000 exemplaires du bouquin vendus depuis 2013, l’enthousiasme sera-t-il le même ? Rien n’est moins sûr…

L’argument : Hazel Grace et Gus sont deux adolescents hors-normes, partageant un humour ravageur et le mépris des conventions. Leur relation est elle-même inhabituelle, étant donné qu’ils se sont rencontrés et sont tombés amoureux lors d'un groupe de soutien pour les malades du cancer.


En apparence, Nos étoiles contraires sonne comme le bon mélodrame de l’été avec romance adolescente, maladies incurables et tout et tout. On pense d’ailleurs tout de suite au triomphant Love Story d’Arthur Hiller qui avait lui aussi misé sur la romance lacrymale en conjuguant coup de foudre et coup du sort. Depuis 1970, de nombreux réalisateurs se sont risqués à tenter leur chance sur cette pente sinueuse du mélo-médical, la plupart du temps en vain. Aujourd’hui, c’est à Josh Boone, à qui l’on doit déjà une comédie dramatique Stuck in love (?), de s’y coller. Epaulé par un script des scénaristes de 500 jours ensemble, il fonce tête baissée dans une romance qui prône la réalité plutôt que la rêverie, le pragmatisme plutôt que l’amour, la maladie plutôt que la vie. Durant la première heure, le film affiche en effet cette belle assurance portée par la jeune Hazel, déterminée à ne laisser quiconque s’amouracher d’elle pour éviter les dommages collatéraux de son imminente explosion. Evidemment, elle ne va pas attendre bien longtemps avant de tomber dans les bras du charismatique Augustus (ok…), insouciant, généreux et surtout très amoureux. Ce dernier va redoubler de mots doux et de petites attentions charmantes qui vont finir de convaincre l’intéressée (et le public féminin) lors d’un voyage à Amsterdam, sur les traces de son auteur préféré. Nous y voilà donc, à la cassure du film, là où le soufflé retombe. Déjà, le voyage tombe comme un cheveu sur la soupe et n’apporte pas grand chose si ce n’est une belle pelletée de clichés sur « les américains en vacances » : les rues sont belles, les oiseaux chantent, les gens sont souriants, le personnel du restaurant bienveillant, pire encore, lorsque les deux tourtereaux échangent leur premier baiser dans la maison d’Anne Franck, les gens autour se mettent à applaudir avec un sourire béat !! Bon, ok, ils nous ont laissé le ciel gris, mais quand même quoi ! Bref, passé ce moment, rien ne va plus, aussi bien dans leur vie que dans nos sièges. La demi-heure qui s’en suit va être l’objet de chantage sentimental et de tirades sur la valeur de l’amour, de la famille et de l’amitié. Un tableau peu alléchant question fond mais efficace dans le tire-larme qui va se solder par une figure vieillotte de la rédemption et du sacrifice. Somme toute, Nos étoiles contraires, malgré ses airs de films novateurs, va continuellement enfoncer des portes ouvertes, dans sa mise en scène fonctionnelle, sa gestion de l’espace hésitante et sa photographie tout droit sortie du manuel du Parfait film indé. Heureusement, l’écriture assez futée (malgré tout) et surtout l’interprétation sauvent le tout. Les deux acteurs principaux, Shailene Woodley et Ansel Elgort, révélés tous les deux dans le blockbuster Divergente (ndlr : dans lequel ils étaient frère et sœur), restent très sobres et justes.

A l’arrivée, Nos étoiles contraires arrive malgré ses nombreux défauts à surfer sur le fil du rasoir et à atteindre sa cible : le jeune fleur bleue. Josh Boone a beau enfiler les clichés comme des breloques sur un bracelet, l’ensemble est assumé et bien foutu. Après tout, un peu de sentiments, ça n’a jamais fait de mal.

Eve BROUSSE

Note du support :
3
Support vidéo : Format 16/9 compatible 4/3, Format cinéma respecté 1.85, Format DVD-9
Langues Audio : Anglais, Français Dolby Digital 5.1
Sous-titres : Français
Edition : Fox vidéo

Bonus:

Le film dans sa version longue de 133' sur le BR