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affiche New York Melody

New York Melody

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Un film de John Carney ,
Avec Keira Knightley, Mark Ruffalo, James Corden,

Genre : Comédie
Durée : 1h44
États-Unis

En Bref

Ce matin Dan est bien décidé à changer la face des producteurs de musique, à revenir à plus de sincérité et d’originalité comme au bon vieux temps. Résultat, le voilà largué par son associé, à tourner en rond et picoler comme un trou où sombre son amertume. Gretta muse d’une rock star qui lui offre aussi des morceaux comme compositrice à ses moments perdus, se retrouve larguée quand vient l’heure de la célébrité. On croit au grand amour, on s'y accroche comme à l'ultime romance et quand ça explose, on se rend compte que le temps passé n'a fait qu'effacer le rêve des premiers jours.  Nous nous accrochons à pas grand-chose, les belles promesses, l’avenir partagé, ces demains sans toi. Est-ce qu'on y croit ou c'est juste pour la galerie ? Il  reste deux vies jetées sur la route au bord du quai avec la valise à ses pieds, le vide devant soi. Il suffit de presque rien pour que le monde tourne à nouveau et prenne les couleurs des promesses du petit jour. Un vieux café paumé dans le cœur de la ville, une chanson sincère et Dan sent son cœur qui bat. Il entend ce que la chanson ne dit pas, les accords qui lui donnent du relief et la transforment en une ritournelle incontournable. Cette rencontre lance nos deux solitaires dans un pari fou, enregistrer au cœur de la ville un album extravagant, fracassant, magnifique, comme la ville de New York. Revenir à la pureté du son, de la musique, la vérité d’un album non formaté trafiqué par la technologie d’aujourd’hui. Au bout de l’aventure, si le succès n’est pas là, peu importe, ils trouveront le sens de leur vie.


New York Melody est d’abord un plaidoyer pour un retour à la musique pure et un regard sur les effets bénéfiques et pervers de celle-ci. La mise en scène, comme les notes des chansons, composent une mélodie légère, souvent en mouvement, très aérienne. Elle saisit les personnages dans leur cœur, joue du gros plan et du plan large pour leur laisser prendre le temps de respirer. Elle offre un regard sur la ville de New York, assez souvent la nuit, avec les lumières scintillantes comme les notes noires et blanches sur la partition de musique. John Carney balaie d’un regard tout ce qui fait la pureté de la musique, ces groupes des cafés perdus, sur internet, souvent détenteurs d’une sincérité niée par les majors. Il oppose la conformité d’aujourd’hui à l’universalité d’hier. Chacun souhaite faire sa star, la quête non plus dans la balade, au gré du vent, mais par des émissions formatées d’où naissent des produits identiques. C’est assez juste dans l’ensemble, si vous écoutez attentivement vous entendrez le même son sortir de pas mal de chanteurs ou chanteuses actuels.

Nous nous interrogeons, où se trouve le relief d’hier, la différence entre un Léo Ferré, Piaf, Brel, Brassens, etc. La voie originale, non pas celle trafiquée par les appareils, expliquant pourquoi de nombreuses stars bling bling utilisent le play-back. New York Melody devient donc un plaidoyer pour le retour à la vraie nature de la musique, des instruments et une voix. C’est le sens de cet album réalisé dans la ville où chaque quartier apporte en plus une sonorité particulière à la chanson. C’est aussi celui de la fin que je vous laisse découvrir. C’est toute une réflexion sur l’écriture d’un morceau, des mots au morceau final. Nous pensons qu’aujourd’hui comme ailleurs, les décisions appartiennent à des financiers, des petits gars tout frais émoulus d’écoles de commerce.

Ils en oublient l’important, le hasard de la création, l’art, et l’inspiration qui ne se maitrise pas, ne s’explique pas. Hier, l’artiste escamotait la notion de l’argent, aujourd’hui il en est esclave. C’est un film sur les effets bénéfiques de la musique : comment elle nous aide à nous achever. Elle donne du relief à la vie, de l'or à un moment banal. Elle aide parfois à s’accomplir.  Elle marque notre vie, nos moments les plus joyeux comme les plus tristes. Au fond du gouffre, Dan et Gretta s’en sortent, car elle les tient encore debout et les lance de nouveau à l’assaut du rêve, des lendemains qui chantent. Une belle comédie aux couleurs de l’été portée par Mark Ruffalo et Keira Knightley. Ne vous fiez pas à la trame assez classique du récit, mais lisez entre les notes pour savourer cette perle pleine de fraicheur.

 Patrick Van Langhenhoven

Note du support : n/a
Support vidéo :
Langues Audio :
Sous-titres :
Edition :


Titre original : Begin Again

    Réalisation : John Carney

    Scénario : John Carney

    Direction artistique : Chad Keith

    Décors : Anne Goelz

    Costumes : Arjun Bhasin

    Montage : Andrew Marcus

    Musique : Gregg Alexander

    Photographie : Yaron Orbach

    Son :

    Production : Tobin Armbrust et Anthony Bregman

    Sociétés de production : Apatow Productions, Exclusive Media Group, Likely Story et Sycamore Pictures

    Sociétés de distribution : Drapeau : États-Unis

    Pays d’origine : États-Unis

    Budget :

    Langue : Anglaise

    Durée : 104 minutes

    Format : Couleurs - 35 mm - 2.35:1 - Son Dolby numérique

    Genre : Drame

    Distribution

    Keira Knightley : Greta

    Mark Ruffalo : Dan Mulligan

    Hailee Steinfeld : Violet Mulligan, la fille adolescente de Dan

    Adam Levine : Dave Kohl, ex-petit-ami de Greta

    Catherine Keener : Miriam, ex-femme de Dan

    Mos Def : Saul, associé de Dan

    Cee Lo Green : Troublegum

    James Corden : Steve, meilleur ami de Greta

    Maddie Corman : Phillis