Nés en Chine

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Un film de De Lu Chuan ,
Avec Claire Keim,

Genre : Documentaire
Durée : 1h16
États-Unis

En Bref

C’est au cœur de trois régions de la Chine que nous entraîne le nouveau voyage magique de Disney Nature. Après l’Afrique, l’Amérique c’est au tour de l’Asie de nous dévoiler ses paysages et ses animaux mythiques. Nous commençons notre voyage par un oiseau lié à la mythologie, la grue à couronne rouge, plus communément appelée grue de Mandchourie ou du Japon. Les ailes caressées par le vent, danse de séduction, mouvements dans l’aube d’or, naissance nous ouvrent les portes d’un territoire merveilleux. Trois parcelles de vie au cœur des saisons entre le printemps et l’hiver où la boucle de la vie s’achève ou commence. Au rythme du temps qui passe et trace le sillon de la vie, le spectateur suit la vie de trois familles. Nous allons découvrir Yaya, une maman panda géant, et sa petite Mei Mei dès les premiers pas au sol sous l’œil vigilant de maman. Peu à peu, avec les saisons viennent l’assurance et la découverte de la forêt de bambou au cœur des montagnes dans la province du Sichuan.

C’est au tour de Tao Tao, un rhinopithèque de Roxellane, âgé de deux ans, plus communément appelé singe doré. Délaissé par des parents trop occupés avec sa petite sœur, le petit malicieux tente de gagner son indépendance, Il choisit de suivre les enfants perdus, mais ce n’est pas forcément une bonne idée. La panthère des neiges Dawa est un fantôme des légendes que peu d’hommes ont eu le privilège de voir. Dans un environnement des plus hostiles, elle doit tout faire pour aider ses deux petits à survivre, entre la montagne escarpée où le moindre faux pas peut vous coûter la vie, et les sommets solitaires où défendre le territoire devient l’essentiel. La vie s’écoule dans le chant des rivières, la neige glissant sur l’espace naturel, les autres prédateurs - oiseau de proie, panthère en quête d’un nouvel espace… Il faudra trouver sa place, vivre et mourir au cœur du cercle des renaissances pour accomplir son karma.

Quand j’étais gosse, ma mère m’offrait comme récompense une figurine d’un animal sauvage. Mon rêve était de transformer l’une de nos deux pièces en migration du Serengeti, des millions d’animaux en route pour des pâturages plus verts. C’est dire si les animaux sauvages et les documentaires animaliers m’accompagnent depuis le début. De Lu Chuan revient à un style plus classique, s’éloignant du docu-fiction que nous proposait Disney Nature jusqu’à maintenant. Nous sommes loin des premiers pas du genre et même dans sa forme la plus sobre voyons combien il évolue. Ce n’est plus de quête de la Griffe et la dent, images d’un monde cruel et sans pitié. Nés en Chine nous montre combien notre rapport à l’animal change. Il devient de plus en plus cet être vivant à respecter. Fini l’anthropomorphisme primaire, place à la magie des images et un texte sobre non redondant saisissant l’essentiel. C’est un poème à la nature et à la vie. La grâce habite chacune des formes de vie que nous découvrons au fur et à mesure du récit.

Que ce soit les grues dans le ciel mordoré, le panda, tâche noire perdue dans l’émeraude des bambous, la panthère des neiges épousant la pierre pour disparaître à notre regard de prédateur. Nous ne verrons aucune image sanglante comme il était de bon ton autrefois. La curée reste hors champ, mais présente dans nos esprits pour nous rappeler que ce monde ne pardonne pas. La technologie actuelle nous permet une qualité d’image magnifique où les saisons offrent à chaque fois la magie de la vie au cœur des éléments les plus durs. Nous apprendrons de jolies légendes comme celle des tâches noires des pandas : ils pleuraient la mort d’une petite fille et s’enduisirent, comme le veut la coutume chinoise, les pattes de suie qui s’est déposée autour de leurs yeux lorsqu’ils essuyèrent leurs larmes de désespoir. Les marques sont depuis restées sur leur fourrure immaculée.

Le film nous ramène à notre nature profonde un petit bout de vie sans prétention dans l’immensité cosmique. Chaque histoire se rapproche de la nôtre - nos premiers pas hésitants de bébé comme Mei Mei, notre rébellion à la famille comme Tao Tao pour revenir dans le giron de nos mères. C’est la difficulté d’arpenter la vie, comme la panthère des neiges face à la concurrence qui s’achève parfois dans le dernier soir du monde. La douceur parcourt le film, même l’inéluctable devient une parabole : nous naissons, nous mourrons et entre ces deux échéances nous tentons de cheminer au mieux. Une fois de plus Disney Nature nous entraîne aux confins de nouveaux territoires à explorer pour le bonheur des yeux et de l’âme.

Patrick Van Langhenhoven