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affiche Mr Holmes

Mr Holmes

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Un film de Bill Condon ,
Avec Ian McKellen,

Genre : Policier
Durée : 1h44
États-Unis

En Bref

Dans la campagne anglaise, au bord des falaises, une silhouette vous apparaitra peut-être dans la brume. La Seconde Guerre mondiale vient de s’achever nous sommes en 1947, le vieux détective rentre dans son repaire loin de Londres. Il revient d’un voyage au Japon en quête d’une plante qui retardera l’absence de souvenirs. L’homme qui ne manquait aucun détail commence à voir s’estomper les images du passé. Il s’occupe de ses abeilles et du jeune fils de sa gouvernante un petit garçon perspicace.

C’est là, au bord de l’océan, qu’il laisse le temps filer en se remémorant le seul échec de sa carrière. Dans les bras de la solitude, il sent la lassitude d’une vie comblée s’effacer dans les méandres du temps. Il arpente l’espace au sens propre et figuré, entre les discussions avec Roger bousculant parfois le détective, la quête d’une plante miracle, le dossier qui le pousse à l’exil, et la réclusion. L’affaire Ann Kelmot, trente-cinq ans plus tôt, hante encore le maître de l’intrigue.

 Peu à peu se dessine une autre image que celle laissée par son ami Watson. Loin de la légende, la réalité se dévoile avec ses doutes et ses failles. L’homme qui semblait ne jamais fléchir se montre sous un autre jour. Il se cache plus de sentiments dans le cœur du vieillard aux bords du Styx que celle que la représentation d’Épinal. Un drame, la vérité sur son unique échec, la sénilité quittant l’ombre, finissent par remettre les certitudes acquises sur la table de l’existence.


« La logique est rare alors je m'attarde sur la logique. » Holmes

 Bill Condon évoque le portrait d'Holmes entre fiction et réalité sur une enquête peu cartésienne. Ce n'est pas une abeille, mais une guêpe : ce n'est pas pareil !  Entre la réalité et la fiction, la vérité et le mensonge, il existe parfois une marge si mince, qu’il suffit d’un pas pour la franchir. Le film, dans une mise en scène soignée, parcourt ces territoires, en rajoutant la sénilité qui peu à peu nous éloigne de la vérité d’hier. Entre logique et hasard, raisons et sentiments, défile le souvenir de la culpabilité qui force à tout abandonner. Devant son unique échec Holmes se referme sur lui même et choisit l’exil à la place de l’analyse. Comme il le dit " l'histoire de la femme qui mourut avant l'heure et de l'homme qui était sûr de vivre plus que son heure" trouve enfin sa résolution aux portes de l’oubli, quand le poids des ans efface tout.

C’est le fil de la vie qui se dévoile, rappelant que nous évoluons sans cesse, que rien n’est fixé dans le grand livre de marbre. A la fin Holmes change, évolue, finit par comprendre ce qui le trouble depuis trente-cinq ans. Mais avant cela il apprend le mensonge et la fiction se cachant derrière ce qu’il défendait avec sa perception de la logique. C’est une histoire de naissance, d’enfance, de mort et de renaissance, où la symbolique renforce le poids des mots. Les abeilles, l’arbre renaissant des cendres d’Hiroshima, un orgue pour communiquer avec les morts, le tunnel des trépassés s’amusent de la réalité et de l’ineffable.

Le film nous interroge sur le poids de la légende, de la figure immortalisée par Conan Doyle, échappant à son créateur. Un sondage de 2011 raconte que 20% des Anglais croyaient en l’existence du personnage. Nous saluerons la prestation de Ian McKellen, même âge que le héros dans un jeu subtil et délicat. Il est secondé par Laura Linney que l’on voie peu et le jeune Milo Parker, tous les deux excellents. Aujourd’hui le mythe n’appartient plus à son créateur, mais est rentré dans la mythologie de l’humanité, repris par de nombreux auteurs avec plus ou moins de succès. Bill Condon en l’interrogeant à travers la figure vieillissante nous renvoie à son immortalité et derrière la fiction ce qu’il nous raconte sur la vie. Même à 93 ans et en s'appelant Holmes on continue d'avancer, de changer, la route de l'initiation ne se ferme jamais.

Patrick Van Langhenhoven

Note du support : n/a
Support vidéo :
Langues Audio :
Sous-titres :
Edition :


  Titre original : Mr. Holmes

    Réalisation : Bill Condon

    Scénario : Jeffrey Hatcher (en), d'après le roman Les Abeilles de monsieur Holmes (A Slight Trick of the Mind) de Mitch Cullin, d'après certains personnages créés par Arthur Conan Doyle

    Direction artistique : Martin Childs

    Décors : Jonathan Houlding et James Wakefield

    Costumes : Keith Madden

    Montage : Virginia Katz

    Musique : Carter Burwell

    Photographie : Tobias Schliessler

    Production : Iain Canning, Anne Carey et Emile Sherman

    Coproducteurs : Luca Borghese, Jack Morrissey, Paul Ritchie et Greg Yolen

    Producteur associé : Shani Geva

    Producteur délégué : Aviv Giladi

    Sociétés de production : Archer Gray, BBC Films, Icon Films et See-Saw Films

    Sociétés de distribution : Drapeau : États-Unis FilmNation Entertainment

    Pays d’origine : Drapeau : Royaume-Uni Royaume-Uni, Drapeau des États-Unis États-Unis

    Langue originale : anglais

    Format : couleur - 2,35:1 - son Dolby numérique

    Genre : policier

    Durée : 103 minutes

    Dates de sortie : 4 mai 2016

Distribution

     Ian McKellen : Sherlock Holmes

    Milo Parker : Roger Munro

    Laura Linney : Mme Munro

    Hattie Morahan : Ann Kelmot

    Patrick Kennedy : Thomas Kelmot

    Hiroyuki Sanada : Tamiki Umezaki

    Roger Allam : Dr. Barrie

    Colin Starkey : Dr. John Watson

    Philip Davis : inspecteur Gilbert

    Nicholas Rowe : Matinee 'Sherlock' (caméo)

    Frances de la Tour : Madame Schirmer

    Sarah Crowden : Mme Hudson

    Frances Barber : Matinee 'Madame Schirmer'

    John Sessions : Mycroft Holmes