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affiche Mon Bébé

Mon Bébé

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Un film de Lisa Azuelos ,
Avec Sandrine Kiberlain, Thaïs Alessandrin, Victor Belmondo,

Genre : Comédie
Durée : 1h27
France

En Bref

Jade, la petite dernière, volera bientôt de ses propres ailes. Elle quittera le cocon familial pour Montréal si tout va bien. C’est l’année du bac, la dernière ligne droite avant l’université et les premiers pas seule sur la route de la vie. Pour l’instant, couvée par sa mère, elle profite des beaux jours du premier amour. Maman s’inquiète un peu et semble vivre avec difficulté cette séparation qui la laissera seule au nid. Pour l’instant, elle profite de chaque moment, immortalisant sur son portable les derniers instants d’un amour infini. On vole chaque instant comme une pierre précieuse pour un autel des souvenirs que l’on contemplera les soirs de tristesse. Elle voudrait tout saisir de ces choses simples qui font le bonheur de vivre. Pour Jade, c’est l’année des grandes émotions, de cet amour, si grand, si beau que même aux portes de la vieillesse, il garde encore cet émerveillement des premières fois. La vie déroule sa symphonie avec ses émotions, bonnes ou mauvaises qui en font toute sa saveur quand vient le temps des souvenirs et des premières promesses de l’aube.


Dix ans après Lol, Lisa Azuelos revient au cœur de son cinéma personnel et fictionnel, sa famille. Jade est d’ailleurs interprétée par sa propre fille. De l’avis de la réalisatrice, c’est une occasion supplémentaire de la garder près de soi. Cette petite chronique familiale nous entraine sur la dernière année avant l’envol du nid familial. Divorcée, mère de trois enfants, elle est magnifiquement interprétée par Sandrine Kiberlain. Taillé sur mesure, le personnage devient un mélange de la réalisatrice et de la comédienne, lui insufflant leur propre expérience. Après Lol ou les difficultés d’être une adolescente morte de rire, dans le vent, c’est l’inverse, le point de vue de la mère un peu envahissante, avec Mon Bébé.

C’est une variation sur la relation mère fille et la famille. Cette dernière revient souvent dans la filmographie de l’auteur. Il n’est pas facile d’accepter le départ de nos enfants. C’est toujours un déchirement et chacun réagit à sa façon. C’est d’autant plus dur qu’avec la petite dernière, Héloïse entretient une relation fusionnelle. Les deux autres ne manqueront pas de le souligner. C’est ce tourbillon que le film saisit avec justesse. La réalisatrice plonge au cœur de nos sentiments avec sa caméra douceur. Elle ne force jamais le trait, reste toujours dans un espace d’autofiction salvateur. Elle compose une symphonie de moments tendres et d’autres qui relancent l’action.

Entre rire, nostalgie et mélancolie, elle suit les pas d’une séparation annoncée et du passage de l’enfance à l’âge adulte de Jade. C’est la fin de l’insouciance pour les premiers moments de grande personne, avec tout ce que cela comporte. Lisa Azuelos mélange des instants du passé qui viennent renforcer, par leur écho émotionnel, le présent que nous reconnaitrons tous. C’est avec plaisir que le spectateur suit cette histoire aux saveurs du quotidien devenant universelle.

 Patrick Van Langhenhoven

Note du support : n/a
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En quoi, ce personnage d’Héloïse est-il si diffèrent de vos rôles précédents ?

J’ai rarement joué des femmes « normales » ancrées dans la réalité. Héloïse est une femme d’aujourd hui, multifonctions, qui se débrouille comme elle peut avec son boulot, ses enfants et le temps qui passe. Quand j’ai reçu le script, moi aussi j’avais une fille en terminale (ndlr : Suzanne Lindon) prête à prendre son envol. Forcement, j’ai eu envie de faire le film !

Mais là, en l’occurrence vous êtes mère de famille nombreuse. Ce n’est pas tout à fait pareil.

 C’est sur ! J’ai découvert que cela demande une énergie de dingue. Avec une exigence de partage et d’équité très différente de celle de l’enfant unique. Lisa Azuelos a eu la bonne idée d’inviter nos vrais enfants et nos enfants du film chez elle avant le tournage. J’ai observé comment elle parlait aux ados. Elle sait créer un lien naturel. Ce qui n’est pas le cas de tous les adultes.

Lisa Azuelos dit que « Mon bébé » est largement autobiographique. Sa fille interprète d’ailleurs son propre rôle. Mais elle dit aussi qu’il y a un peu de vous dans le personnage d’Héloïse. Qu’en pensez vous ?

Le personnage d’Héloïse n’est pas Lisa à 100%. C’est un mélange de nous deux.  Car je suis une mère plus «cadrée », plus raisonnable plus facilement inquiète que Lisa. En même temps pour aller vers elle, j’ai demandé à la costumière un look plus « rock’n’roll » que ce que je porte habituellement. Les mini jupes, les tiags, le coté foutraque qui finit par donner un style unique, ce n’est pas ma panoplie naturelle !

Pensez-vous comme Héloïse qu’il est impossible de reconstruire sa vie amoureuse tant que les enfants sont à la maison ?

Je ne sais pas. Chacune fait comme elle peut. Mais devenir mère c’est entrer, malgré nous, dans une vie ou les priorités changent. Je conçois que certaines femmes préfèrent attendre le départ des enfants pour que la place se libère tant matériellement qu’émotionnellement.

Le film se déroule sur deux temporalités. Comment avez-vous géré les différences entre l’Héloïse de 2005 et celle de 2018 ?

On ne voulait pas miser sur un trop grand changement physique parce qu’une dizaine d’années, après tout, cela ne change pas spectaculairement. Enfin, je l’espère ! Alors on l’a fait passer un petit peu par la coiffure et surtout par le jeu. Les fragilités d’Héloïse ne sont pas les mêmes, juste après son divorce et une décennie plus tard...

Merci à Marie Aimée Bonnefoy pour la transcription.

    Titre français : Mon bébé

    Réalisation : Lisa Azuelos

    Scénario : Lisa Azuelos

    Photographie : Antoine Sanier

    Pays d'origine : France

    Genre : comédie dramatique

    Distributeur : Pathé Distribution (France)

    Durée : 87 minutes

    Dates de sortie : 13 mars 2019

Distribution

     Sandrine Kiberlain : Héloïse

    Thaïs Alessandrin : Jade

    Yvan Attal : Franck

    Arnaud Valois : Mehdi

    Patrick Chesnais : Jules

    Arthur Benzaquen : le gynécologue

    Sarah Deffeyes :

    Victor Belmondo : Théo

    Mickaël Lumiere :

    Camille Claris :

    Kyan Khojandi :