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affiche Moi, moche et méchant 2

Moi, moche et méchant 2

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Un film de Chris Renaud, Pierre Coffin,
Avec Steve Carell, Kristen Wiig, Russell Brand,

Genre : Film d'animation
Durée : 1h38
États-Unis

En Bref

C’était couru d’avance. Avec l’énorme succès mondial rencontré par le premier volet de Despicable Me (littéralement Moi méprisable), on nous devait une suite (pas forcément prévue au départ), et vite ! Bon, comme toute suite qui se respecte basée sur une réussite fulgurante, le coup de théâtre scénaristique n’est pas vraiment au rendez-vous… Mais pour autant, on voit que Pierre Coffin et Chris Renaud n’ont pas réalisé ce « 2 » dans l’urgence et qu’au fil d’un scénario largement attendu, ils arrivent encore à surprendre. 

Ayant abandonné la super-criminalité et mis de côté ses activités funestes pour se consacrer à la paternité et élever Margo, Édith et Agnès, Gru, et avec lui, le Professeur Néfario et les Minions, doivent se trouver de nouvelles occupations. Alors qu’il commence à peine à s’adapter à sa nouvelle vie tranquille de père de famille, une organisation ultrasecrète, menant une lutte acharnée contre le Mal à l’échelle planétaire, vient frapper à sa porte. Soudain, c’est à Gru, et à sa nouvelle coéquipière Lucy, que revient la responsabilité de résoudre une série de méfaits spectaculaires. Après tout, qui mieux que l’ex plus méchant méchant de tous les temps, pourrait attraper celui qui rivalise pour lui voler la place qu’il occupait encore récemment.


Eh oui, avant toute chose, il faut se faire à l’idée que Gru ne pouvait pas continuer sa carrière de méchant et qu’il allait devoir rencarder ses explosifs et autres pistolets laser au placard pour s’occuper de ses trois petites têtes blondes. Dites têtes blondes à qui il va falloir désormais trouver une mamounette au gré des rendez-vous arrangés par sa voisine envahissante. Vous l’aurez compris, dans ce numéro, exit le Gru machiavélique qui avait fait mouche auprès des geek 2.0 dans le premier volet, et bonjour le papa poule aimant et bienveillant qui lutte maintenant contre le Mal. De ce côté là donc, rien d’extraordinaire en perspective. Mais fort heureusement, cet épisode a tendance à miser davantage sur l’aventure et le spectaculaire que sur l’émotion (ouf) et offre à ses deux créateurs quelques pistes où exercer tout leur géni. D’abord, on est visuellement bluffé par le travail réalisé sur la lumière, les textures, les matières et les décors, tout en détails (dans le centre commercial notamment), rehaussés par une 3D toujours aussi fun (quoique discutable, j’y tiens).

L’autre petit plus de ce numéro, en dehors de l’esthétique époustouflant, tient dans son potentiel comique. Un savant mélange d’humour grinçant outre-Atlantique et du flegme pince sans rire français donne corps à quelques vingt gags à la seconde dont 80 % vont être tenus par les irréductibles Minions. Au cœur de l’intrigue, ces petits tic-tac jaune canari vont avoir une sacré promotion et, avant de se retrouver en vedette de premier plan dans un spin-off prévu prochainement, ils occupent déjà les quatre coins de l’écran. Dans cet enchainement effréné de pirouettes et autres twists scénaristiques inattendus, le métrage s’offre même quelques moments de bravoure dans la réalisation (scène sous-marine), le tout entrainé par une BO pétillante signée Pharrell Williams.

Pas si prévisible que ça au final, Moi, Moche et Méchant 2 parodie sans prétention le film d’espionnage et se joue des codes de l’enquête policière, en filigrane, afin de laisser toute latitude à la tribu de minions pour faire son show. Foncièrement drôle, ce deuxième opus trouvera son public parmi tous les âges et ravira même les plus renfrognés d’entre nous. Pour autant, avec deux longs, il semble qu’on ait fait le tour de la question et la bonne idée serait de s’arrêter là, tout du moins, après le film des minions qu’on attend avec impatience.

Eve BROUSSE

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