Mme Mills, une voisine si parfaite

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Un film de Sophie Marceau ,
Avec Sophie Marceau , Pierre Richard,

Genre : Comédie
Durée : 1h28
France

En Bref

« L’amour c’est comme la gastro, ça s’attrape n’importe où et ça se finit au pieu. »

Rosenberg, vieil escroc, cherche la pièce manquante à une œuvre d’art d’un artiste russe inconnu pour monter sa prochaine entourloupe. Le sculpteur audacieux aurait révolutionné le mobile bien avant l’heure. Pour la récupérer, ce maître du travestissement n’hésite pas à devenir Mme Mills. La « vieille dame » s’installe dans l’appartement face à celui d’Hélène, la propriétaire actuelle, pour la séduire. Ça tombe bien, la pauvrette, éditrice de romans d’amour, en difficulté, vient d’être rachetée par des Canadiens. Très vite, Mme Mills devient l’égérie des éditions Savannah, le grand méchant loup est pris au piège de son costume et de ses fariboles. Comment toute cette affaire ne finira-t-elle pas aux oubliettes, car le succès aidant la nasse se referme sur le rat d’hôtel. La partie manquante de la sculpture s’éloigne au fur et à mesure que la renommée s’envole. Rassurez-vous, c’est une comédie et si les romans d’amour de Savannah sont un peu démodés, c’est toujours lui qui triomphe.

Mme Mills, une voisine si parfaite est une comédie de quiproquos qui tient au charme des deux acteurs principaux. C’est Pierre Richard, le grand blond à la perruque blanche et la charmante Sophie Marceau qui orchestrent cette mélodie romantique. Dans ce jeu roublard du mensonge, nous nous demandons qui est le plus à plaindre, de l’escroc ou de la femme perdue. La mise en scène, classique, s’appuie sur quelques moments de jeu entre les deux stars. C’est léger, parfois à la limite du cabotinage, mais l’ensemble n’est pas désagréable. Sophie Marceau n’a rien perdu de la jeune femme qui nous faisait rêver à vingt ans. Elle nous propose une gentille comédie à l’eau de rose. Elle triomphera sans aucun doute au 20 h 30 l’année prochaine, toutes les Miss Mills du monde succombant à son charme.

On passe agréablement du quiproquo à l’art de l’arnaque, d’un registre à l’autre sans s’égarer. Sophie Marceau joue de tous ses charmes et Pierre Richard dévoile un nouveau registre de petit vieux attachant. « Il est sympa et attirant, mais… méfiez-vous : c’est un truand. » Le mélange n’a rien de nouveau mais permet de tirer la ligne jusqu’au mot fin. Cette histoire offre aux deux acteurs l’occasion de renouer avec les figures qu’ils incarnèrent autrefois au cinéma de la petite fille de La Boum au brave type tête en l’air du Grand blond avec une chaussure noire. La nostalgie paye toujours, elle fait des vieillards que nous sommes des enfants.

Patrick Van Langhenhoven