Cine-Region.fr
affiche Miss Peregrine et les Enfants particuliers

Miss Peregrine et les Enfants particuliers

___

Un film de Tim Burton ,
Avec Eva Green, Asa Butterfield, Samuel L. Jackson,

Genre : Fantastique
Durée : 2h07
États-Unis

En Bref

Jacob est un jeune garçon ordinaire, bercé par les histoires rocambolesques de son grand-père. Tout cet univers si particulier qui berça son enfance appartient peut-être à une autre réalité bien plus tangible. Notre jeune garçon arrive trop tard pour le dernier adieu du vieil homme, mais pas assez pour entrevoir, dans la brume du bayou, des formes monstrueuses. Bien décidé à découvrir la réalité, il part pour une île perdue au large de l’Angleterre où son grand-père aurait passé ses jeunes années. Sans crier gare, le temps compte double parfois. Le voilà plongé au cœur d’une étrange demeure, foyer de jeunes enfants condamnés à vivre comme Sisyphe la même journée.

Il apprend bien plus sur son grand-père et son étrange pouvoir dont il aurait hérité. Il trouve sa place dans ce foyer pour monstres ou plutôt enfants particuliers, invisible, crachant des abeilles s’envolant dans le vent pour sauver les écureuils et bien d’autres étrangetés. L’attirance pour la jeune Emma y est peut-être pour beaucoup ou un étrange devoir qu’il ne maitrise pas tout à fait. Il découvre la gardienne de cet orphelinat spécial. Miss Peregrine finit par lui raconter une histoire où son grand-père tient une place importante.  Dans l’ombre, une menace sournoise se fait de plus en plus pesante. Un ancien gardien tombé dans le cercle du mal chasse les gardiennes et les enfants particuliers pour voler leurs âmes et leurs pouvoirs. Une bataille où le sort de ce monde est en jeu se dessine. Dans celle-ci, Jacob tient une place prépondérante. Il devra faire preuve de courage et de témérité pour sauver Miss Peregrine et les enfants particuliers de l’anéantissement total. Peut-être y perdra-t-il beaucoup ou …


L’histoire est inspirée des romans de Ransom Riggs écrits à partir de photos anciennes trouvées dans des foires et marchés aux puces (dont une photo d’un garçon recouvert d’abeilles). Vous pourrez en découvrir quelques-unes en fin de générique. Tim Burton revient à ses thématiques profondes la monstruosité, la différence séparant certains du reste du monde. Si ses personnages empruntent la voie extrême, Edward aux mains d’argent, Beetlejuice, Frankenweenie et bien d’autres, son dernier héros, Jacob ne possède rien de monstrueux. Depuis Alice et Big Eyes, son univers semble prendre plus de couleur et moins de recoins sombres.

Il reste toujours cet esprit gothique que l’on retrouve dans un autre personnage, identifiable au réalisateur, Miss Peregrine. Nous nous rapprochons plus de la vraie nature du Gothique romantique que du fantastique. Rejetés du monde, tous ces enfants aux pouvoirs tirés des films de la Hammer, invisible, évanescent, jumeaux, petite fille précieuse aux dents longues, poupées animées avez-vous une âme, etc. donnent la possibilité au réalisateur de proposer une palette d’innocence magique aux frontières des ténèbres et de la lumière. La gardienne est elle-même une créature capable de se transformer en oiseau et de créer des boucles temporelles pour cacher les enfants aux yeux du monde. Et surtout à un groupe d’anciens qui souhaitent revenir à la normale en volant les pouvoirs des enfants. Le roman développe une métaphore de la Shoah et de la Seconde Guerre mondiale que reprend en partie le film.

Burton reprend plus ce qui marque son univers, la norme qu’impose la classe moyenne ou plus généralement, ce monde formaté que l’on souhaite nous vendre. Il reprend au tout début du film l’image de ces pavillons identiques que l’on peut voir dans presque chacun de ses films. C’est un hommage à la fois à son cinéma, mais aussi à celui de genre des années soixante avec à la fin cette bataille de squelettes digne de Jason et les Argonautes. C’est aussi la route initiatique, comme dans nombre de ses films, d’un garçon qui finit par se dévoiler et trouver le sens de sa vie. C’est enfin un regard sur la différence sous toutes ses formes mélangées dans un film pour enfants qui devrait ravir les adultes et les fans du réalisateur. Eva Green est excellente dans le rôle de Miss Peregrine, lui apportant toute cette douceur et cette force qu’incarne le personnage. Samuel L. Jackson, un rien cabotin, s’amuse à jouer les méchants de service. Le film peut reprendre à son compte le résumé du tome un "Une histoire merveilleusement étrange, émouvante et palpitante. Un roman fantastique qui fait réfléchir sur la persécution, l'enfermement et l'immoralité."

 Patrick Van Langhenhoven

Note du support :
3
Support vidéo : Format 16/9 compatible 4/3, Format cinéma respecté 2.35, Format DVD-9,
Langues Audio : Anglais , Français Dolby Digital 5.1
Sous-titres : Anglais, Français
Edition : 20th Century Fox

BR 3D

Etiez-vous  comme les enfants de Miss Pérégrine,  pas tout à fait comme les autres ?

Tim Burton : Lorsque j'ai lu la trilogie de Ramson Riggs, je me suis immédiatement senti en phase avec Jake, le personnage principal. Enfant, je ne me sentais pas du tout étrange. Mais comme tout le monde le pensait, j'ai fini par le croire. Et puis en grandissant je me suis dit que ce n'est pas si mal d'être particulier. Car, chacun a en soi un don spécial qui fait sa différence : il faut le trouver.
Eva Green : J'étais d'une timidité maladive : si un professeur me posait une question, j’étais paralysée. Je ne pouvais même pas aller aux goûters d'anniversaire. Je ne comprends pas comment je peux faire ce métier. Mais beaucoup de personnes ont ce sentiment d'être en marge. Ce film dit qu’il faut en être fier.
Acceptez-vous l’étiquette gothique l’un et l’autre?
Tim Burton : sans doute. Les films  de monstres que je regardais quand j'étais petit à Burbank avaient une poésie merveilleuse. D’ailleurs c'étaient les êtres humains qui me faisaient le plus peur dans ces histoires. J'aimais les ombres, les lumières, c'était un peu comme regarder un rêve.
Eva Green : Je ne peux pas nier que j’ai un style un peu gothique. Sans ressembler pour autant à Nina Hagen ! Mais j’aime me transformer au cinéma. Devenir quelqu’un d’autre. Miss Pérégrine se métamorphose en oiseau. Je vais sans doute vous paraître un peu tarée, mais quand j'ai tourné dans la série Kaamelott, je suis allée voir un chaman parce que mon personnage, Morgane, était une sorte de sorcière. Il m'avait dit que mon animal totem était un oiseau sur de grandes pattes !
Chaque protégé de Miss Pérégrine a un pouvoir. Lequel aimeriez-vous posséder ?
TIm Burton : J'aimerais être invisible par moment ! Par ailleurs, je me sens en phase avec les personnages de loups-garous. J'espère que ce n'est pas la pleine lune ces jours çi ? Un de mes premiers rêves c'était de jouer Godzilla dans le film d'Ishiro Honda. Alors je retournerais en 1957, je me fabriquerais le plus beau costume qui soit et je pourrais détruire Tokyo. »
Eva Green : Etre invisible aussi ! En tout cas J’ai beaucoup de mal à me voir à l’écran ! Je suis peu à l’aise. Pendant le tournage,  je ne vais pas voir le moniteur. Je trouve cela très narcissique. 

Ne craignez-vous pas de provoquer quelques cauchemars avec tous les monstres qui entourent Miss Pérégrine et ses enfants ?

Tim Burton :  Cette étiquette d’auteur de films qui font peur m’agace beaucoup. Tous les contes pour enfant ont un coté effrayant. Il me semble sain de se confronter jeune à ses peurs primales , on est mieux préparé à affronter le reste de sa vie…

Eva Green :  Il  y a toute sorte de monstres chez Tim Burton. Certains réels d’autres, le fruit de l’imaginaire. On a pu voir chez certains une métaphore des nazis et chez Mis Pérégrine , une juste protégeant des enfants juifs. Pourquoi pas…

Tim Burton, Vous avez des héritiers qui font des films « Burtoniens »…  Comment le prenez-vous ?

C’est étrange. Cela me perturbe. Je ne suis pas sur que cela soit  un compliment.  Ce qui est bizarre c’est que j’ai passé une longue période de ma vie à passer d’une créature etrange à un être humain. Et soudain il y a eu cette dynamique et je me suis dit je reviens à une créature etrange… Cela me rend un peu triste.

Eva Green, le cinéma a t il fait disparaître votre timidité ?

Je ne sais pas si je suis beaucoup moins timide, mais j'ai l'impression que je deviens de plus en plus fragile. Dans ce métier, on dépend tellement des gens, de leur jugement ! Et puis il y a une énorme pression. Alors quand je fais de la presse, des apparitions publiques, je porte une armure. Ma mère (Marlène Jobert)  etait très réticente à mes débuts  surtout que je devais me mettre nue pour Bertolucci " Ça va te détruire, tu es trop fragile "me disait- elle. Mais le tournage s'est révélé joyeux, il était paternel et cela s'est très bien passé. C'est le business qui est terrifiant, je n'arrive toujours pas à m'y faire.

Titre français : Miss Peregrine et les Enfants particuliers

    Titre original : Miss Peregrine's Home for Peculiar Children

    Réalisation : Tim Burton

    Scénario : Jane Goldman, d'après Miss Peregrine et les Enfants particuliers de Ransom   Riggs

    Direction artistique : Rod McLean et Mark Scruton

    Décors : Gavin Bocquet

    Costumes : Colleen Atwood

    Photographie : Bruno Delbonnel

    Montage : Chris Lebenzon

    Musique : Mike Higham, Matthew Margeson

    Production : Peter Chernin et Jenno Topping

        Coproductrice : Ivana Lombardi

        Producteurs délégués : Katterli Frauenfelder, Derek Frey et Nigel Gostelow

    Sociétés de production : Chernin Entertainment et Tim Burton Productions

    Société(s) de distribution : 20th Century Fox

    Budget: 80 000 000 $

    Pays d'origine : États-Unis, Royaume-Uni et Belgique

    Langue originale : anglais

    Format : couleur - 1.85:1

    Genre : fantastique, aventure

    Dates de sortie1 : France : 5 octobre 2016

Distribution

     Eva Green (VF : Stéphanie Hédin ; VQ : Marika Lhoumeau) : Miss Peregrine

    Asa Butterfield (VF : Augustin Brat) : Jacob « Jake » Portman

    Samuel L. Jackson (VF : Thierry Desroses ; VQ : Éric Gaudry) : M. Barron

    Ella Purnell (VF : Nastassja Girard) : Emma Bloom

    Allison Janney : Dr Golan

    Terence Stamp : Abraham Portman

    Chris O'Dowd : Franklin Portman

    Judi Dench : Miss Avocet

    Rupert Everett : un déguisement de M. Barron

    Kim Dickens : Mme Portman

    Pixie Davids : Bronwyn Buntley

    Georgia Pemberton : Fiona Frauenfeld

    Finlay MacMillan : Enoch O'Connor

    Milo Parker : Hugh Apiston

    Lauren McCrostie : Olive Abroholos Elephanta

    Raffiella Chapman : Claire Densmore

    Cameron King : Millard Nullings

    Hayden Keeler-Stone : Horace Somusson

    Louis Davison : Victor Buntley

    Jack Brady : M. Clark

    Philip Philmar : M. Archer

    Scott Handy : M. Gleeson

    Helen Day : Miss Edwards