Minuscule 2 - Les Mandibules du Bout du Monde

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Un film de Thomas Szabo , Hélène Giraud ,
Avec Thierry Frémont, Bruno Salomone,

Genre : Film d'aventure
Durée : 1h32
France

En Bref

Cette histoire pourrait prendre les allures d’un conte, d’une fable moderne. Commençons donc comme il se doit par le « Il était une fois ». Une petite coccinelle courageuse souhaitait, à l’approche de l’hibernation, ramener une grosse cerise délaissée par l’été. De fil en aiguille, elle termine par le plus mauvais des hasards dans un carton de purée de châtaignes en route pour la Guadeloupe dont les habitants affectionnent cette spécialité du Vercors. La voilà donc en plein cœur de l’été bien loin des monts enneigés. Elle fait la connaissance de jolies et gentilles coccinelles noires à points rouges. On fraternise et même un peu plus loin dans le récit, mais chut… Il faut avant cela échapper aux terribles mandibules des mantes religieuses, à une grosse araignée poilue et quelques autres misères du cru. Elle pactisera avec une drôle de tribu de chenilles urticantes qui repeint le monde en vert. Pendant ce temps, son père se lance à la poursuite de son fils aidé par une araignée mélomane et une fourmi noire se lance à sa recherche dans un drôle de vaisseau pour traverser les océans. Arriveront-ils à se retrouver ? L’amour sera-t-il au rendez-vous ? Allez savoir, dans cette drôle d’histoire, tout est possible.

Thomas Szabo et Hélène Giraud, la fille de Jean Giraud, dit Moebius sont des magiciens et des poètes, mélangeant la réalité et l’animation pour reconstruire le monde. D’abord série à succès puis un premier film La vallée des fourmis récompensée par un César. Voici donc une nouvelle aventure qui aborde de nombreuses thématiques comme la différence, la relation père fils, le courage et l’écologie. C’est une histoire universelle, sans paroles, enfin seulement celui des insectes que chacun comprend appuyé par la musique. Cette dernière vient comme un autre élément rajouter des émotions et surligner certains passages. Le film mélange la prise de vue réelle pour les décors du Vercors et de la Guadeloupe, saisissant des paysages pleins de poésie et d’exotisme. Des tempêtes furibondes grognent et éclatent sur un petit navire Playmobil balloté par le vent, porté par des ballons. On pense au Baron de Münchhausen, la bande dessinée, et bien d’autres références cinématographiques comme des batailles à la Star Wars. Le spectateur prendra plaisir à chercher celles-ci dans le cours du récit. Dans le duo magicien, chacun se répartit le travail après la création du scénario.

Thomas Szabo se charge de saisir le réel, comme cette neige, plumes de glace tombant sur la forêt, cette jungle aux plantes inconnues sous la chaleur du sud. Hélène Giraud pendant ce temps dessine, donne vie, d’un coup de crayon, aux personnages. Le film mélange de plus des images de synthèse pour une tempête ultra réaliste, un vaisseau, d’abord maquette puis virtuel. On démarre du chant des alpages de l’infiniment grand à l’infiniment petit en passant par une épicerie aux allures d’Amélie Poulain pour finir dans une grotte digne des univers de Moebius. Plus que Pixar, ce sont les univers de Miyazaki ou René Laloux qui inspirent nos deux complices. Comme le dit Hélène : « J’ai été baignée dans l’image, le cinéma, la BD dès l’enfance » confie-t-elle, « L’influence vient du fait que, quelque part, on rentre dans une sorte de monde fantastique, c’est vrai que mon père m’a beaucoup marqué là-dessus. J’aime beaucoup la science-fiction et le fantastique, j’ai longtemps travaillé en tant que designeuse sur des projets avec ce genre d’univers. Après, je ne sais pas si ça fait penser au travail de mon père.

L’influence est plus dans le fait d’arriver dans une sorte d’onirisme ». Thomas de rajouter : « La fabrication est vraiment française, ce n’était pas une volonté ferme, mais pour éviter de perdre le contrôle artistique, le producteur Futurikon a préféré faire le choix de studios français, c’est super, il est conscient que pour avoir une qualité, plus on est proche des studios, même physiquement, plus ça aide à la création du film ». « J’adore l’idée de créer des mondes tournés avec de faux insectes et de vrais acteurs, des images de nature réelles et des images de synthèse, de l’animation et des maquettes. Les deux opus de Minuscule sont des films hybrides où tout s’imbrique dans une certaine magie technologique. La qualité évolue en permanence, les logiciels changent et permettent de faire des choses assez extraordinaires, les caméras ont des capteurs de plus en plus puissants. La scène de la tempête par exemple, on n’aurait jamais pu la faire dans la série, c’est très complexe, on a mis six mois à générer les nuages, les éclairs, la pluie, c’est très long », précise Hélène Giraud. Il ne vous reste plus, comme le dit la pub, qu’à vous laisser emporter par cette « fourmidable » épopée.

Pour compléter cette aventure, les éditions Bragelonne proposent un très beau livre sur la création du film, avec un retour sur l’histoire de ses créateurs et toutes les étapes de la fabrication. Il existe une version mini pour les enfants leur expliquant la magie du cinéma. Les éditions Glénat éditent toute une série de petits livres autour du film pour les enfants.

Patrick Van Langhenhoven