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affiche Melody

Melody

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Un film de Bernard Bellefroid ,
Avec Rachael Blake, Lucie Debay, Don Gallagher,

Genre : Drame psychologique
Durée : 1h32
Belgique

En Bref

Melody, petite âme fragile, évanescente, fantôme passagère s’attache à la peine, à son rêve comme une brindille à l’eau vive du torrent. Coiffeuse à domicile, elle économise sou par sou entre deux teintures ou coupes pour ouvrir son propre salon. Elle vient de nulle part et ne possède nulle auberge où poser les pieds devant la cheminée. Sa quête est l’unique moyen de sortir de sa condition de misère et de s’émanciper, de ne plus être, mais d’atteindre enfin son Éden. Emily, riche Anglaise, semble détenir tout ce qu’elle désire, mais comme la petite coiffeuse, elle s’accroche à un songe que seul l’argent pourra lui offrir.

À cause d’un cancer à l’utérus, elle n’enfantera jamais. Leurs deux routes se croisent dans la même soif d’un désir inaccessible où l’on est prêt à tout sacrifier. Melody, poussée dans ses retranchements, accro à son rêve, comme elle le dit « C’est moins dangereux que d’être pauvre ». C’est ainsi qu’elle accepte de devenir un ventre à louer. Contre une belle somme d’argent, Melody accepte de porter l’enfant d’Emily. Réfugiée dans la riche propriété, peu à peu, entre douleur et murmure, passé et futur, les deux femmes apprennent à se connaître, s’apprécier ou se détester à jamais. Que va faire Melody, s’enfuir ou respecter son contrat ? Mais le destin, petit diablotin malicieux, leur réserve un autre horizon.


« Nous avons un rêve toutes les deux. Ne détruisons pas tout » Emily

Le film s’inscrit dans une mise en scène minimaliste, sans fioritures, touchant à l’essentiel dans son cadre et son éclairage. Il en sort le véritable thème, la filiation, l’enfant, la mort. L’enjeu devient plus que de l’argent, plus que du désir. Il s’incarne dans cette vie qui dépasse les deux femmes et les transforme. Les liens du sang portés à la fois par les mères porteuse et biologique accouchent d’autre chose de plus grand. Ils représentent la place que je laisserai après ma mort, l’origine du premier cri, d’où je viens. Cette renaissance lance un écho dans le corps et le cœur de Melody. Dans ce film humaniste, la GPA (Gestation pour autrui) apparaît comme l’arbre qui cache la forêt. Le réalisateur saisit cette option extrême et la traite sous tous les angles sans jamais en écarter les enjeux. Il n’excuse ni Emily, ni Melody et le spectateur finit par comprendre la nécessité de survie et d’amour qui les habite, d’immortalité peut-être.

Bernard Bellefroid joue de dialogues percutants et de silence pour laisser le temps au poids des actes de prendre toute sa mesure. Il en sort le véritable thème de Melody, la filiation, l’enfant, la mort. Cet enfant sera comme elle, né sous X. Quel sera son statut à venir ? Est-il le fruit de ses parents, de ceux qui l’élèvent, ou existe-t-il pour lui-même ? La filiation, thématique chère au réalisateur, revient comme une question fondamentale. Déjà il l’abordait dans sa première fiction, La régate, les relations d’un père et d’un fils. Peut-être même sur ce premier documentaire sur le génocide du Rwanda, la filiation, la trace que nous laissons apparaît-elle en filigrane. La mort et la vie reviennent pour mieux nous interroger sur le sens de la vie et de la naissance à donner.

Peu à peu le désir de maternité, d’amour, s’incarne dans le cœur de Melody. Elle dépasse le refus d’enfant lié à son passé, son errance, à sa difficulté de survivre. Les liens, d'abord économiques, de cliente à prestataire entre les deux femmes, s’effacent et accouchent de quelque chose de plus grand, la vie prend le pas sur l’argent. Nous retrouvons la filiation, Melody finit par incarner la fille que ne verra jamais Emily, car la mort rôde. Ainsi le temps de la fin, des derniers jours, prend les couleurs du paradis. La caméra utilise le jeu des visages, des corps, de l’espace pour sans cesse crier son hymne à la vie à travers la mort.

La GPA devient un acte d’amour ultime. Melody aborde aussi cette société, entre celle qui n’a rien et celle qui a tout, la douleur, l’inaccessible rêve finit par effacer les barrières sociales pour placer les deux femmes face à une même condition. Elles représentent ce rêve du début. Elles possèdent toutes les deux la magie de jouer les fées l’une pour l’autre.

Patrick Van Langhenhoven

Note du support : n/a
Support vidéo :
Langues Audio :
Sous-titres :
Edition :


 Réalisateur : Bernard Bellefroid                       

Scénariste : Bernard Bellefroid

Scénariste : Carine Zimmerlin

Collaboration au scénario : Anne-Louise Trividic

Collaboration au scénario : Marcel Beaulieu

Compositeur :            Frédéric Vercheval

Production

 Coproducteur             Gilles Padovani

Coproducteur             Arlette Zylberberg

Producteur délégué             Patrick Quinet

Producteur délégué             Claude Waringo

Producteur délégué             Serge Zeitoun

Producteur exécutif             Stéphane Quinet

Producteur exécutif             Brigitte Kerger-Santos

Sociétés

Production             Liaison Cinématographique

Coproduction             Artémis Productions

Coproduction             Samsa Films

Coproduction             .Mille et Une. Films

Exportation/Distribution internationale             Doc and Film International

Distributeur France (Sortie en salle)             Damned Distribution

Equipe technique

 Directeur de la photographie             David Williamson

Monteur             Jean-Luc Simon

Chef décoratrice             Régine Constant

Directrice du casting             Kahleen Crawford

Directeur du casting             Eric Lamhene

Directeur de production             Marianne Lambert

1er assistant réalisateur             Fabrice Couchard

Scripte             Marilyne Brulé

Ingénieur du son             Carine Zimmerlin

Ingénieur du son             Nicolas Tran Trong

Ingénieur du son             Charles Autrand

Ingénieur du son             Philippe Charbonnel

Chef maquilleur             Marie Lastennet

Distribution

     Rachael Blake : Emily

    Lucie Debay : Melody

    Don Gallagher : Gary

    Laure Roldan : Marion

    Clive Hayward : Norman

    Lana Macanovic : docteur Sirenko

    Julie Maes : Coleen

    Catherine Salée : Catherine

    Larisa Faber : vendeuse de layettes

    Janine Horsburgh : professeur Fostel

    Julian Nest : Willis

    Jules Werner : Dr Helwitt