Néo mène une petite vie tranquille entre son boulot de concepteur de jeux vidéo, créateur du fameux Matrix, et son psy. Ce dernier le suit pour qu’il ne replonge pas de nouveau dans la confusion entre le monde réel et celui de la Matrice. Thomas Anderson a tout oublié de la mission de Néo. Il en pince pour Tiffany, une mère de famille qui prend son café au même clandé. Ailleurs, une séquence tourne en boucle, une scène que nous connaissons bien. Un groupe conduit par Bugs résiste aux pouvoirs et mensonges de la Matrice en espérant le retour de l’Elu et de Morpheus. Le destin exécute un premier pas vers la nouvelle révolution, le réveil du second, de nouveau conscient de sa quête, éveiller l’Elu. C’est une autre clef qui secoue Thomas Anderson et ramène Néo à la pleine conscience. Il existe une force au-dessus de tout, l’amour. C’est ce lien qui le lie à un visage, des souvenirs, qui réveilleront Néo. Trinity, sous les traits de Tiffany, provoque la première vague, ouvre la première porte. Le temps du changement entame sa petite chanson. Elle est toujours la même, un peu semblable à hier, mais si différente de celle de demain. La machine, dans son esclavage de l’humain, a oublié un petit détail, un grain de sable. Dans sa nuée de mensonges, il existe une chose qu’elle ne peut manipuler, je vous laisse deviner la réponse…
Les Wachowski se font connaître avec Bound, découvert à Deauville. Elles annoncent déjà un cinéma décalé aux cadrages fouillés et peu ordinaires, comme la première séquence du film. Elles ne cesseront de proposer un voyage au cœur de mondes particuliers aux couleurs d’une science-fiction spéculative et réfléchie comme Cloud Atlas, Jupiter : Le Destin de l’univers, la série Sense8. À l’image d’Alex de l’Iglesias, elles font peu de concessions au système. Lana Wachowski ne se prive pas, dans une seconde lecture, d’écorner celui-ci qui ne lui a pas rendu toujours la vie facile. Le film n’est pas un reboot comme les autres et c’est bien la preuve de son talent. Tout en mélangeant des images de la saga, elle nous propose une autre vision du monde, de la Matrice et de sa manipulation.
Elle s’ancre dans la réalité de notre époque en soulevant les questions liées à l’intelligence artificielle, le libre arbitre comme toujours, le tout enrobé d’un papier cadeau plein d’action. On retrouve le sens de l’image et des décors fabuleux, comme la partie au Japon, hommage aux films d’arts martiaux. Nous retrouvons Néo et Trinity, Smith et Niobé. Viennent rejoindre l’équipe Bugs et l’analyste, les plus emblématiques. Quand le premier épisode débarque sur nos écrans, l’époque est en pleine révolution.
Le téléphone portable, les ordinateurs plus performants, le bug de l’an 2000 vilain croque-mitaine, etc. Matrix est plus que visionnaire, il annonce un changement de société qui s’opère encore aujourd’hui et qui n’a pas fini sa mutation. Aujourd’hui, à la première lecture, il pourrait ne rester que de la nostalgie, de l’amour des personnages clés et du méta. C’est bien le problème. Certains ne verront que le doigt qui montre la lune et non la lune. Il suffit de regarder autour de soi pour comprendre que plus qu’hier et encore moins que demain, le message derrière les images reste d’actualité.
Patrick Van Langhenhoven
Titre original : The Matrix Resurrections
Titre français : Matrix Resurrections
Titre québécois : La Matrice : Résurrections
Réalisation : Lana Wachowski
Scénario : Lana Wachowski, Aleksandar Hemon et David Mitchell
Musique : Johnny Klimek et Tom Tykwer
Direction artistique : Richard Bloom, Wolfgang Metschan, Tarnia Nicol et Nanci Noblett
Décors : Hugh Bateup et Peter Walpole
Costumes : Lindsay Pugh
Photographie : John Toll
Montage : Joseph Jett Sally
Production : Grant Hill et Lana Wachowski
Production exécutive : José Luis Escolar
Production déléguée : Bruce Berman et Terry Needham
Coproduction : Miki Emmrich
Sociétés de production1 : Silver Pictures, Village Roadshow Pictures, Warner Bros. et NPV Entertainment
Société de distribution1 : Warner Bros.
Pays de production : États-Unis
Langue originale : anglais
Format2 : couleur - 2,39:1 (Cinémascope)
Genre : science-fiction, action
Durée : 148 minutes
Dates de sortie3 : 22 décembre 20214
Distribution
Keanu Reeves (VF : Jean-Pierre Michaël) : Thomas A. Anderson (alias Neo)
Carrie-Anne Moss (VF : Danièle Douet): Tiffany/Trinity
Jada Pinkett Smith (VF : Annie Milon): Niobe
Lambert Wilson (VF et VQ : lui-même) : le Mérovingien
Daniel Bernhardt : l'agent Johnson
Yahya Abdul-Mateen II7 (VF : Mohamed Sanou) : Morpheus
Neil Patrick Harris (VF : Vincent Ropion) : l’Analyste
Jessica Henwick (VF : Ingrid Donnadieu) : Bugs
Priyanka Chopra (VF : Léovanie Raud) : Sati
Jonathan Groff (VF : Marc Arnaud) : Smith
Christina Ricci : Gywn de Vere
Toby Onwumere (VF : Diouc Koma) : Sequoia dit « Seek »
Max Riemelt : Sheperd
Eréndira Ibarra : Lexy
Andrew Caldwell (VF : Christophe Lemoine) : Jude
Telma Hopkins : Freya
Brian J. Smith : Berg
Ian Pirie : un lieutenant
Ellen Hollman11
Chad Stahelski : Handsome Chad