Mary Shelley

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Un film de Haifaa al-Mansour,
Avec Elle Fanning, Douglas Booth, Tom Sturridge,

Genre : Biographique
Durée : 2h
États-Unis

En Bref

A l’âge de seize ans, Mary Wollstonecraft Godwin se sent mal dans sa peau. Elle étouffe, se sent différente. Ses centres d’intérêt ne conviennent pas à la société de l’époque, le début du dix-neuvième siècle. Elle est la fille d’une philosophe femme de lettres aux idées avancées et d’un journaliste philosophe et romancier qui ont scandalisé l’entourage à cause de leur mode de vie. Mary n’a pas connu sa mère, morte peu après sa naissance mais est empreinte de ses convictions. Les relations avec sa belle-mère ne cessant de se dégrader, et le budget de la famille étant plus que précaire, on la fait partir en Ecosse où elle rencontre Percy Bysshe Shelley.

Haifaa Al Mansour est une réalisatrice saoudienne qui a franchi l’Atlantique direction Hollywood. Ceci a son importance car le féminisme reste son principal angle et le choix de son sujet n’a rien de fortuit. Pour le deux-centième anniversaire de la parution de Frankenstein ou le Prométhée moderne voilà un biopic qui ne peut que stimuler le public pour découvrir ou redécouvrir une œuvre qui a fait date dans la littérature.

Mary s’enfuit avec Shelley, pleine d’amour et d’idéalisme. Bien sûr, ils vont se confronter à tous les obstacles que le quotidien met sur leur chemin, ceci d’autant plus qu’ils font le choix de vivre de façon non conventionnelle. Ils emmènent avec eux la demi-sœur de Mary, Claire, fréquentent des artistes assez libres de mœurs et se consacrent à leur art avec intensité. Tirant le diable par la queue côté finances, ils sont heureux d’être invités chez Lord Byron en Suisse grâce à Claire et c’est là qu’un soir d’ennui, ils décident d’écrire chacun une nouvelle horrifique…

Haifaa Al Mansour a utilisé le style BBC en réalisant de belles images de composition littéraire dans les cimetières, de nuits pleines de brume et d’artistique décadence lors de soirées arrosées. La bohême, la bohême… Le traitement un peu trop sage et académique tempère la fougue de Mary, ses souffrances et la difficulté qu’elle a pour vivre en accord avec ses idées. Ce qui devrait être le cœur du sujet est relégué au rang des péripéties. C’est dommage. Toutefois, Elle Fanning porte haut son rôle et redonne et de la chair à cette histoire que la mise en scène étouffe un peu.

Malgré son pesant d’amidon, on se laisse porter par une vie peu banale qui souligne le combat permanent d’une femme qui a dû se battre pour exister et être enfin reconnue pour ce qu’elle était, un être libre de choisir sa vie et d’écrire des romans.

F Poul