On a marché sur Bangkok

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Un film de Olivier Baroux,
Avec Kad Merad, Alice Taglioni, Peter Coyote,

Genre : Comédie
Durée : 1h33
France

En Bref

Serge Renart, un journaliste TV devenu has-been et Natacha Bison, une reporter de guerre écartée du métier parce que trop dangereuse pour ses collègues, se retrouvent obligés d’enquêter ensemble sur une affaire qui les mènera en Thaïlande à la recherche d’un des secrets les mieux gardés de l’histoire contemporaine.... Que s’est-il réellement passé pendant la retransmission télévisuelle de la mission Apollo 11, où pour la première fois, l’homme a posé le pied sur la Lune ?

C’est un sixième long-métrage pour Olivier Baroux et la cinquième fois qu’il dirige son ancien partenaire de scène Kad Merad après des pépites comme Ce soir, je dors chez toi, Safari, l’Italien ou Mais qui a re-tué Pamela Rose ?, loin d’être des succès au box-office. Pourtant, le binôme est quelque part toujours vendeur et s’acharne dans cette nouvelle comédie/aventure poussive aux ressorts extrêmement simplistes. Alors évidemment, le postulat de départ de On a marché sur Bangkok a de quoi faire sourire et même intriguer puisqu’il part à contre-courant de la mouvance actuelle du cinéma français qui construit des comédies sur des faits réels, sensés et actuels. Mais le scénario complètement abracadabrant se perd dès les premiers instants pour abandonner toute consistance à l’arrivée. A voir uniquement pour les paysages et pour la jolie frimousse de la jeune thaïlandaise Chawanrut Janjittranon.

Sur la piste de ce mystérieux ex-archiviste de la Nasa et pourchassés par les autorités locales, Kad Merad et Alice Taglioni sont forcés de courir pour maintenir le rythme survolté du scénario. Dès leur arrivée sur le sol thaïlandais, les deux reporters privés de leur voiture (eh oui il ne faut pas trop leur faciliter la tâche) vont devoir donner de leur personne pour retrouver les personnes en contact avec leur cible, à pied, à moto, à radeau, en tuk-tuk, tous les moyens de transports sont bons pour rallier leur destination. Leurs pérégrinations ont un but : faire tenir le film dans son format 90 min et nous faire le tour des marchés et rues étroites de Bangkok et des magnifiques paysages exotiques du pays (la légendaire rivière Kwaï, les grottes spectaculaires…). Pour le coup, on apprécie l’immersion dans ce décors naturel envoutant qui donne un certain charme à la comédie franchouillarde. Dit charme qui se stoppe net dès lors que le plan se resserre sur les principaux protagonistes : Kad Merad et Alice Taglioni. Peu complices et laissés en roues libres, les deux acteurs semblent ne pas jouer dans le même film. Tandis qu’elle, peu expressive, n’a décidemment pas encore trouvé le rôle à la hauteur de ses capacités, lui, ne sait pas sur quel pied danser. Entre bouffon clownesque, amant charmeur et aventurier accompli, Merad se prend les pieds dans le tapis et n’arrive jamais à susciter un tant soit peu d’empathie. Malgré ses quelques efforts de mise en scène et de cadres avec « split screen » et fondus artistiques, Olivier Baroux n’arrive jamais à insuffler à sa dramaturgie simpliste un relief suffisant pour emporter le spectateur dans son délire.

Finalement, on ne rit pas franchement devant On a marché sur Bankok, si ce n’est à la fin, au moment où la vérité est mise à nue et où Baroux donne sa version de l’histoire laissant place à un plan loufoque que viennent entacher les retrouvailles larmoyantes intrinsèques à la happy-end. La barbe quand on s’attend à un film d’aventure bien troussé avec péripéties exotiques et révélations troublantes. Après réflexion, c’était prévisible…

Eve BROUSSE