Tom Brand a tout sacrifié à sa carrière ou plutôt, sa vie se résume uniquement à celle-ci. Il s’occupe peu de sa deuxième femme et de sa fille Rebecca. Toute son attention est concentrée sur l’ouverture de la plus haute tour des Etats-Unis, le chef-d’œuvre de sa vie. Les hauts sommets ou rien, pour le milliardaire, c’est laisser une trace à la postérité. Alors l’anniversaire de Rebecca et la énième demande d’un chat, ça lui passe au-dessus du gratte-ciel. Il n’a pas plus de considération pour son fils ainé, issu d’un premier mariage.
David se démène pour attirer l’attention de son père, mais rien n’y fait, il reste toujours un bras-cassé. Vous l’avez compris, notre homme regarde son petit nombril et ne vit que par lui. La tension est grande, le conseil d’administration refuse de continuer de cautionner ses folies et ses 51% commencent à peser lourd. De plus, son concurrent risque de construire la tour la plus haute des États-Unis. Rien ne va plus, faites vos jeux ! Après des années de refus, il décide de ramener un chat à Rebecca. À cause d’un sort maléfique, dans le coma, il se retrouve dans la peau du matou « Mister Fuzzypants ». C’est le moment que choisit son adjoint pour squatter sa place. Il devra compter sur son fils et sa nouvelle peau de chat pour se sortir d’affaire et espérer revenir un jour dans sa carcasse.
Ma vie de chat appartient à ces comédies estivales peu originales, qui fonctionnent malgré tout. On a déjà vu des histoires comme celle-ci, dans la peau d’un chien, de sa fille, d’une femme. Parcours initiatique, conte moderne s’inspirant de Scrooge (personnage d’un conte de Noël de Charles Dickens), un riche égoïste découvre que le monde ne se réduit pas au poids de sa bourse. Dans la peau d’un chat, Tom Brand s’aperçoit de tout ce qu’il loupe et de l’amour que lui portent les siens. Peu à peu, il est bien décidé à changer pour retrouver sa vie d’homme et enfin s’occuper du vrai sens de celle-ci, la famille et le chat. Il comprend que son fils n’est pas l’incapable qu’il imaginait, que sa fille se désespère, mais l’aime fort. Ma vie de Chat s’adresse avant tout à un public jeune, les 3/9 ans, et leurs parents ou grands-parents.
C’est l’occasion pour profiter de l’engouement des vidéos de chats avec un feu d’artifice des malheurs félins qui arrivent au pauvre « Mister Fuzzypants ». Le casting est à l’image du film, un réalisateur prometteur souvent, Barry Sonnenfeld, souvent des films estivaux La Famille Addams, Men In Black. Il est devenu, depuis l’échec de Wild West qui n’était pas si mauvais, un gentil faiseur. Pour le casting des comédiens, une star de la télé, Jennifer Garner, Kevin Spacey et Christopher Walken dans des rôles alimentaires qu’ils assument avec tout leur talent. Un scénario conventionnel reprenant une trame sûre et sans risque avec la voix off provenant du chat, et des personnages stéréotypés : la gentille maman, papa égoïste, le fils incapable, le méchant opportuniste, l’homme qui parle à l’oreille des chats. Le résultat est donc sans surprise, ni désagréable, ni bon, juste un film pour passer un mauvais moment de l’été quand il pleut.
Patrick Van Langhenhoven
Titre anglophone : Nine Lives
Titre français : Ma vie de chat
Réalisation : Barry Sonnenfeld
Scénario : Dan Antoniazzi et Ben Shiffrin
Direction artistique : Jean-André Carrière
Décors : Michael Wylie
Costumes : Marylin Fitoussi
Photographie : Karl Walter Lindenlaub
Montage : David Zimmerman et Don Zimmerman
Musique : Evgueni Galperine et Sacha Galperine
Production : Luc Besson et Christophe Lambert
Producteurs délégués : Mark Gao et Gregory Ouanhon
Société de production : EuropaCorp et Fundamental Films (coproduction)
Sociétés de distribution : EuropaCorp USA (États-Unis), EuropaCorp Distribution (France), VVS Films (Canada)
Pays d'origine : France et Chine
Langue originale : anglais
Genre : comédie, fantastique
Durée : 87 minutes
Dates de sortie : 3 août 2016
Distribution
Kevin Spacey (VF : Gabriel Le Doze) : Tom Brand
Jennifer Garner (VF : Laura Blanc) : Lara Brand
Christopher Walken (VF : Bernard Tiphaine) : Felix Purkins
Robbie Amell : David Brand
Mark Consuelos (VF : Damien Ferrette) : Ian Cox
Teddy Sears : Josh Myers
Cheryl Hines (VF : Danièle Douet) : Madison Camden
Malina Weissman (VF : Clara Quilichini) : Rebecca Brand
Talitha Bateman : Nicole Camden
Jay Patterson : Benson
Brad Aldous : Lanky
Serge Houde (VF : Benoît Allemane) : Stein
Jewelle Blackman (VF : Nathalie Doudou) : Dr Cole