Nous sommes à Chicago, ville dont la réputation n’est plus à faire. A la suite d’un braquage qui a mal tourné, quatre hommes périssent dans les flammes. Quatre femmes se retrouvent sur le carreau. Veuves, soudain sans ressources, elles doivent de plus rembourser le montant de la dette ainsi créée par feux leurs maris… Sous la menace, alors qu’elles ne se connaissent pas, elles vont se lancer dans l’improbable, faire le coup suivant, celui qu’auraient dû effectuer leurs époux. Dans le même temps, c’est période de campagne électorale dans le 18e district de la ville et comme par hasard, (mais le hasard existe-t-il ?) nous allons découvrir assez rapidement que les deux événements ne sont pas foncièrement étrangers l’un à l’autre.
Devant un casting en or et un réalisateur devenu star, la profession aurait un peu tendance à faire la fine bouche. C’est bien dommage car si l’intrigue est plus ou moins connue, la mise en images, la tension psychologique et la fluidité des plans vous tiennent en haleine d’un bout à l’autre, avec la jubilation de regarder un film de super méchants côtoyant des super pourris en costards. Les édiles, le pasteur, le fair-play des candidats à l’élection, il y en aura pour tout le monde ! Dans ce décor, les quatre femmes vont faire le maximum pour s’en sortir. On a beaucoup dit que c’était un film féministe, ou post Weinstein. L’intéressant, c’est plutôt que rien ne prédispose ces veuves à s’associer, encore moins à s’apprécier. L’une est prof, l’autre coiffeuse, pas vraiment le profil de Calamity Jane ! Et ça n’est pas vraiment faire preuve de féminisme que d’user de ses charmes ou d’une fausse naïveté pour obtenir ce dont on a besoin. En revanche, c’est dans l’aventure hautement risquée qu’elles vont s’émanciper (on ne nait pas femme…).
Le scénario ménage de nombreux rebondissements et des allers retours dans le temps, dans des séquences courtes et des plans virtuoses qui créent le suspense. Et quand on croit que l’on tient le sujet, il nous échappe encore. C’est jouissif. Les Veuves est tiré d’une série britannique des années 80 signée Lynda La Plante, dont l’écriture est nerveuse et tordue à souhait.
Les Veuves nous sort de la torpeur de l’Avent et diable, qu’il est bon de se faire secouer les puces au cinéma !
F Poul
Titre original : Widows
Titre français : Les Veuves
Réalisation : Steve McQueen
Scénario : Steve McQueen et Gillian Flynn, d'après les personnages de la série TV britannique Widows de Lynda La Plante
Montage : Joe Walker
Musique : Hans Zimmer
Photographie : Sean Bobbitt
Production : Steve McQueen, Iain Canning et Emile Sherman
Sociétés de production : Regency Enterprises, Film4 Productions et See-Saw Films
Société de distribution : 20th Century Fox
Pays d'origine : États-Unis, Royaume-Uni
Langue originale : anglais
Format : couleur
Genre : drame, thriller
Durée : 129 minutes
Dates de sortie : 28 novembre 2018
Distribution
Viola Davis (VF : Virginie Emane) : Veronica Rawlings
Michelle Rodríguez (VF : Géraldine Asselin) : Linda Perelli
Elizabeth Debicki (VF : Déborah Perret) : Alice Gunner
Cynthia Erivo : Belle
Colin Farrell (VF : Boris Rehlinger ; VQ : Martin Watier) : Jack Mulligan
Bryan Tyree Henry (VF : Namakan Koné) : Jamal Manning
Daniel Kaluuya (VF : Jean-Baptiste Anoumon) : Jatemme Manning
Jacki Weaver : Agnieska
Carrie Coon : Amanda Nunn
Robert Duvall (VF : Michel Ruhl) : Tom Mulligan
Liam Neeson (VF : Frédéric van den Driessche ; VQ : Éric Gaudry) : Harry Rawlings
Garret Dillahunt (VF : Vincent Ropion) : Bash
Manuel Garcia-Rulfo (VF : Benjamin Penamaria) : Carlos Perelli
Jon Bernthal (VF : Jérôme Pauwels) : Florek Gunner
Coburn Goss : Jimmy Nunn
Molly Kunz : Siobhan
Michael J. Harney : sergent Fuller
Lukas Haas : David
Matt Walsh : Ken
Kevin J. O'Connor : Bobby Welsh
Adepero Oduye : Breechelle
Ann Mitchell : Mrs. Nunn
Chuck Inglish : Darius.
Sir Michael Rocks : Malik.