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affiche Les Hirondelles de Kaboul

Les Hirondelles de Kaboul

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Un film de Zabou Breitman , Eléa Gobbé-Mévellec ,
Avec Simon Abkarian, Zita Hanrot, Swann Arlaud,

Genre : Film d'animation
Durée : 1h21
France

En Bref

Dans une ville en ruine sous l’emprise des talibans, Kaboul, Mohsen et Zunaira tentent de préserver leur amour et un peu de liberté. Un jour, Mohsen assiste à la lapidation d’une femme. Il jette une pierre qui devient le poids d’une montagne dans son cœur. Il croise la route d’un ancien professeur enseignant son savoir en cachette. Pour Mohsen et Zunaira, l’espoir est peut-être dans cette liberté transmise aux plus jeunes. Ils porteront demain l’espoir de la liberté et des changements. En attendant, il faut subir la folie des talibans, faire profil bas pour ne pas se retrouver la prochaine victime du stade. Atiq est un geôlier, ancien combattant contre les armées russes. Aujourd’hui, il garde les impies, les fautives transgressant la loi coranique. Il commence à comprendre que cette voie n’est pas la sienne. Sa femme, Mussarat, est atteinte d’un cancer en phase finale. Ses amis lui conseillent de la répudier pour une jeunette. Un évènement dramatique croise le destin de ces deux couples. Ils échapperont, chacun à leur façon, au poids d’une ville, d’un pays en ruine sous le joug de la folie des hommes.


Il n’existe pas de meilleur choix que celui de l’animation pour conter cette histoire d’amour et de liberté sous la violence des hommes. Dans la lignée de Persépolis, le fait politique passe par le dessin animé pour cette adaptation du roman Les Hirondelles de Kaboul de Yasmina Khadra, paru en 2002. . Elle fait appel à Eléa Gobbé-Mévellec et ses aquarelles aux couleurs de la terre et du soleil pour parler de la douleur d’aimer. Les dessins portent les visages et les paysages, les visages mortifères marqués par la violence. Seul le regard d’une petite vendeuse porte l’innocence. Les autres enfants sont déjà contaminés par la folie des adultes. La première scène de lapidation ouvre le récit sur un monde de violence où la femme compte pour peu. Certains résistent, comme le vieux mollah, parlant sans cesse de partir mais toujours présent. Un professeur, en cachette de l’école coranique, préserve la transmission d’une civilisation et d’un savoir ancien.

Dans ce paysage de fin du monde, les deux couples tentent de survivre à leur manière. Atiq fait profil bas, mais peu à peu il s’aperçoit que cela ne suffit pas. En cachette, Zunaira continue de dessiner, d’écouter de la musique interdite. Mohsen rêve de pouvoir lui donner la main, de fouiller les rayons de la vieille librairie, de liberté. Les Hirondelles de Kaboul nous rappellent Paravan autre dessin animé, Timbuktu d’Abderrahmane Sissako pour la réalité du contexte. Il raconte le poids de la faute, Mohsen et sa pierre, Atiq et son silence. Il parle des limites du supportable, de ce que nous perdons pour ne pas mourir. Au final, Atiq, l’homme qui ne rêvait plus retrouve le chemin de la compassion et des larmes. Le sacrifice de l’innocente est aussi de la partie, comme une porte à franchir pour se racheter.

C’est un film sur la condition de la femme à l’heure d’une révolution mondiale, quand la parole se délie. Surtout, c’est une belle histoire d’amour pour ces deux couples. Plus fort que tout, il appartient à l’éternité des sentiments gravés dans notre âme, semblable aux montagnes d’Afghanistan. Derrière les images, les voix des comédiens portent avec force le sujet. La séquence finale entre Simon Abakarian et Hiam Abbass doit beaucoup au comédien. Zabou Breitman continue d’explorer l’essentiel de l’âme humaine entre bonheur et drame, de Se souvenir belles choses aux Hirondelles de Kaboul, le chemin reste le même. La perte de l’essentiel, que l’on peine à voir disparaître dans la couleur des ciels perdus.

 Patrick Van Langhenhoven

Note du support : n/a
Support vidéo :
Langues Audio :
Sous-titres :
Edition :


Titre français : Les Hirondelles de Kaboul

    Réalisation : Zabou Breitman et Eléa Gobbé-Mévellec

    Scénario : Zabou Breitman, Patricia Mortagne et Sébastien Tavel

    Montage : Françoise Bernard et Bernard Françoise

    Musique : Alexis Rault

    Pays d'origine : France

    Format : Couleurs - 35 mm - 1,85:1 - Dolby Digital

    Genre : animation

    Durée : 80 minutes

    Dates de sortie : 16 mai 2019 (festival de Cannes 2019) ; 4 septembre 2019 (sortie nationale)

Distribution

     Hiam Abbass : Mussarat

    Zita Hanrot : Zunaira

    Swann Arlaud : Mohsen

    Simon Abkarian : Atiq