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affiche Le rôle de ma vie

Le rôle de ma vie

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Un film de Zach Braff ,
Avec Zach Braff , Kate Hudson, Mandy Patinkin,

Genre : Comédie dramatique
Durée : 1h47
États-Unis

En Bref

D’un seul coup, toute la misère du monde tombe sur le dos de ce pauvre Aidan, comme une mauvaise carte tirée au casino. Première mauvaise nouvelle : son père ne peut plus payer les études dans l’école juive des deux enfants. Deuxième mauvaise nouvelle : atteint d’un cancer les fonds lui servent à payer son traitement expérimental à Malibu, loin de la plage, sur le lit du dernier espoir. Troisième mauvaise nouvelle : le traitement s’avère inefficace et cette fois, Dieu le rappelle pour franchir la dernière porte, celle le menant à lui. A quarante ans, il serait temps de jouer le rôle de sa vie pour ce comédien en quête du succès depuis une éternité. Comme le lui dit le rabbin à cette question existentielle : « Dieu ne se soucie pas de mon rêve de bonheur ? Réponse, vous confondez, c'est Thomas Jefferson avec la déclaration d'indépendance. Dieu veut que  vous subveniez aux besoins de votre famille. »

Face à la mort du père pour une fois, il  devra assumer sa vie et prendre une vraie décision. Qu’est ce qu’il souhaite en faire ? Ne plus se reposer sur les épaules de sa femme, s’occuper de sa fille et de son fils, ramener son frère au chevet du paternel pour l’ultime adieu             ? 


Le film s’ouvre sur un personnage imaginaire, super héros parti sauver le monde. Très vite la réalité prend le dessus et nous rappelle que nos rêves appartiennent à un autre monde. Dans la lignée de Garden State, premier film de Zach Braff, le rôle de ma vie pourrait être le prolongement du premier. Nous retrouvons le même ton entre mélancolie et ironie, avec pas mal d’humour pour affronter la réalité. Financé grâce à une participation du Net, nous attendrons dix ans pour que le réalisateur rebondisse sur le succès de son premier essai. Sans être désagréables, nous sentons que les situations évoquées apparaissent aujourd’hui comme formatées pour Sundance. C’est un exemple de cinéma indépendant qui reprend ses thématiques sans apporter le frisson d’innovation des débuts. Entre émotion et larmes, il suit sa route ou plutôt son autoroute quand on roule sans rien d'autre que l’asphalte qui s'étale devant et derrière, prévisible sans surprise. Nous retrouvons la difficulté d’être père, les responsabilités que cela entraine.

Ce rôle est-il compatible avec nos rêves, nos envies ? Le film porte pourtant une belle réflexion sur la mort. L’acte le plus difficile c’est d’admettre qu’il y a une fin, après le chagrin viendra la sagesse. La mort, c’est quoi ? Rien que la mort, Mu*, dans cette idée de vide où tout prend racine. Faut-il jalonner nos existences de morts pour comprendre le sens de la vie. Nous en revenons à ce bon vieil ici et maintenant, profiter de chaque instant avant qu’il ne meure ou se fige dans la caverne aux souvenirs. Pour le reste, il reprend des figures déjà vues mainte fois, le frère geek et fan de comic-com qui ne peut accepter la mort du père ; il porte en lui une blessure qui l’empêche de se rendre au chevet du mourant. La jeune fille se retrouve face à son premier amour, plus mature que son père. La vie de couple s’étiole et la mort la remet en question,  relançant peut-être cette envie d’être ensemble, de vivre. L’impermanence est une thématique qui revient sans cesse. Elle est liée à la mort qui nous rappelle que nous sommes comme les éphémères. Nous vivons le temps d’un  petit tour en pleine lumière et puis nous en allons.

 La mise en scène classique est sauvée par le ton particulier de Zach Braff qui reprend sans doute racine dans ses origines juives et cet humour ironique face à la vie. Comme le dit le proverbe « ce qui compte ce n’est pas le but ». Fin bisounours où tout s’arrange dans un happy end où chacun trouve sa place et la vie devient belle et miraculeuse. C’est bien la route que retiendra le voyageur et ce qu’elle lui rappelle sur l’impermanence du voyage.

Patrick Van Langhenhoven

* Mu Nous l’utilisons ici dans le sens du zen sôtô, rien et tout à la fois.

Note du support : n/a
Support vidéo :
Langues Audio :
Sous-titres :
Edition :


Fiche technique

Titre original : Wish I Was Here

    Titre français : Le Rôle de ma vie

    Réalisation : Zach Braff

    Scénario : Adam J. Braff et Zach Braff

    Direction artistique : Tony Fanning

    Décors :

    Costumes : Betsy Heimann

    Montage : Myron I. Kerstein

    Musique : Rob Simonsen

    Photographie : Lawrence Sher

    Son : Dan Edelstein

    Production : Matthew Andrews, Adam J. Braff, Zach Braff, Michael Shamberg et Stacey Sher

    Sociétés de production : Worldview Entertainment et Double Feature Films

    Sociétés de distribution : États-Unis : Focus Features

    Budget : 6 millions de dollars

    Pays d’origine : États-Unis

    Langue originale : anglais

    Format : couleur - 2,35:1 - son Dolby numérique

    Genre : Comédie dramatique

    Durée : 120 minutes

   Distribution

    Zach Braff (V. F. : Laurent Natrella) : Aidan Bloom

    Kate Hudson (V. F. : Marie Donnio) : Sarah Bloom

    Joey King (V. F. : Malka Mitz) : Grace Bloom

    Pierce Gagnon (V. F. : Eythan Solomon) : Tucker Bloom

    Mandy Patinkin (V. F. : Patrick Bonnel) : Gabe Bloom

    Josh Gad (V. F. : Xavier Fagnon) : Noah Bloom

    Ashley Greene : Janine

    Jim Parsons : Paul

    Donald Faison : Anthony

    Phill Lewis : Nerd

    Leslie David Baker : le premier acteur à l'audition

    James Avery : le deuxième acteur à l'audition

    Mark Thudium : Terry

    Bob Clendenin : l'avocat de la défense

    Alexander Chaplin (V. F. : Emmanuel Lemire) : Rabbi Rosenberg